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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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resté
silencieux ?
    — Viguier, vous resterez dans votre cachot.
Je déciderai plus tard de ce que je fais de vous. Quand je serai vicomte de
Marseille, et certain que vous ne pourrez plus me nuire, je vous libérerai
peut-être contre une rançon égale à votre fortune.
    — Vous n’aurez rien !
    — Alors vous finirez découpé en quartiers que
je donnerai à manger à mes cochons. Qu’on l’emmène et qu’on enferme les
jongleurs. Ils joueront ce soir s’ils veulent manger. Guilhem d’Ussel, vous
êtes libre de circuler dans le château, mais vous n’aurez pas le droit de
porter une arme pour l’instant. Vous obéirez à tous les ordres des autres
chevaliers. Vous partagerez la chambre de Foulque et de Martial d’Arsac. Avec
ce que vous leur avez fait, je suis certain qu’ils vous surveilleront.
    Il se leva et, suivi de Castillon, de Locksley et
de Monteil, il se dirigea vers la porte qui conduisait à la tour Paravelle.
    Raimbaud de Cavaillon donna des ordres aux
sergents d’armes. On emmena Fer et les jongleurs, puis trois gardes
maîtrisèrent le jeune berger qui se mit à hurler et à baver. Ils l’emmenèrent
et le chapelain les accompagna. Ensuite Raimbaud dit à Guilhem qu’il était
libre et qu’il pouvait assister à la pendaison.
    Quand Guilhem arriva dans la première cour, la
foule était agglutinée devant les merlons du rempart et une grande partie des
hommes à pied, sergents d’armes et serviteurs avaient passé le pont-levis pour
s’installer dans la basse-cour où ils y verraient mieux. Plusieurs savaient
déjà qu’on ne jetterait personne du haut des rochers et paraissaient déçus.
    L’échafaud était dressé en contrebas du château, à
peu près au milieu des maisons des tisserands construites à flanc de rocher.
C’était une simple plate-forme de bois avec une potence à son extrémité. On
avait dû donner des ordres, car le cadavre qui pendait avait été retiré. Un
homme robuste était sur la plate-forme. Sans doute celui qui servirait de
bourreau.
    Le ciel était bleu et le soleil déjà haut. L’air
était clair, il faisait bon. Une belle journée pour mourir, se dit Guilhem en
posant son regard sur la terrasse de la tour Paravelle. Il reconnut Hugues des
Baux avec son frère, Baralle et quelques serviteurs. Locksley y était aussi, à
l’écart, impassible, les yeux fixés sur la potence.
    Les hurlements reprirent et Guilhem regarda en
contrebas. On emmenait le jeune berger qui se débattait. On le tira sur l’échafaud
et deux hommes le maintinrent pendant que le bourreau lui attachait le nœud
coulant. Soudain, retentirent des cris et des supplications venant de la tour
Paravelle. Guilhem n’eut que le temps de voir un homme qu’on maîtrisait et
qu’on emmenait.
    Hugues des Baux fit un signe et le bourreau poussa
le gamin qui resta suspendu à un pied du sol, remuant les jambes pour lutter
contre l’étranglement. Le bourreau le laissa s’agiter un moment pour qu’il
souffre suffisamment, puis sauta au sol et lui tira les jambes afin de lui
briser la nuque.
    Une prière monta de la foule. Ensuite les gens se
dispersèrent par petits groupes.
    À la tour Paravelle, c’était Pierre, le père du
berger, qui s’était précipité vers son seigneur. Le matin, il était au château
de Castillon quand il avait appris que son fils allait être jugé, et sans doute
pendu. Il s’était précipité et venait d’arriver pour demander sa grâce.
    Il s’était jeté à genoux devant Hugues des Baux.
    — Que faites-vous là ? avait rugi
Castillon. Vous étiez de garde au château !
    — C’est mon fils ! Vous ne pouvez pas
faire ça ! Je n’ai que lui ! Déjà j’ai perdu mon frère et mes neveux
cet hiver, pitié, seigneur.
    — Votre fils n’a pas été fidèle. Il n’a plus
à vivre ici.
    — Pitié, seigneur, il est jeune et… il ne
comprend pas tout… il est malade…
    — Emmenez-le ! gronda Castillon.
    — Non ! Pitié ! hurla le père dans
un long sanglot.
    Deux gardes le saisirent et l’entraînèrent tandis
que Hugues laissa tomber :
    — Je ne veux plus de lui comme homme d’armes,
Rostang. Tu le renverras dans sa ferme où il remplacera son fils comme berger.
Bartolomeo prendra sa place.
    Après la pendaison, Pierre fut cependant autorisé
à prendre le corps de son enfant pour l’ensevelir.
     

Chapitre 24
    A rslan
le Perse s’était procuré de l’esprit-de-vin en justifiant un besoin de son
maître pour une

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