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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Bartolomeo, s’appelait Cédric et était son
écuyer. Il avait volé le butin de son maître et je compte bien le lui rendre.
Locksley m’a dit qu’il possédait une cassette de cinq cents pièces d’or. Je la
veux. Je veux aussi l’acte par lequel Roncelin a vendu ses droits. Puisque
Hugues des Baux ne payera jamais, la vente est annulée.
    — Je ne vous dirai rien ! le
défia-t-elle. Ce sont les biens de mon époux.
    — Vous allez me le dire ! menaça Guilhem
en tendant un doigt vers elle. Car ce ne sont pas les biens de votre époux, ce
sont ses rapines !
    Roncelin s’approcha :
    — Je vous interdis de lui faire du mal, peu
importe la vicomté !
    — Taisez-vous ! ordonna Guilhem en lui
jetant un regard mauvais. Nous avons risqué notre vie pour venir ici, et je
réglerai cette affaire à ma façon. Dame Baralle, Hugues des Baux est mon ennemi
et n’a pas de merci à attendre de moi. Refusez de parler et je le jette par la
fenêtre !
    — Vous êtes un parjure ! Vous lui avez
donné votre foi ! lui reprocha-t-elle en se frottant les mains
nerveusement.
    Elle était épuisée et Guilhem savait qu’elle ne
résisterait pas. Il ne chercha pas à la rassurer.
    — Parole forcée, parole vaine, dame Baralle,
et c’est moi qui suis le maître à présent. Seigneur Roncelin, aidez-moi à
soulever Hugues.
    — Que voulez-vous faire ? cria-t-elle.
    — Le jeter en bas des murailles. Après tout,
c’est le sort qu’il réservait à ceux qu’il punissait et il est juste qu’il
connaisse à son tour la dureté des rochers.
    — Non ! hurla-t-elle.
    — Où est le trésor de votre seigneur ?
    — Là ! (Elle désigna le lit.) Il y a une
fausse pierre dans le mur derrière le lit.
    Guilhem eut un soupir satisfait. Il aurait sans
regret jeté Hugues des Baux par la fenêtre, mais pour Baralle, qui paraissait
malgré tout tenir à lui, il préférait ne pas avoir à le faire.
    Ils poussèrent le lit. Le mur derrière le chevet
était en grosses pierres taillées. Elle lui montra la cachette. C’était un
panneau de bois admirablement peint comme la roche. Il le fit tomber, dégageant
un trou empli d’objets.
    Il sortit plusieurs cassettes, toutes remplies de
pièces d’argent et d’or : des sous, des deniers parisis, des monnaies de
Normandie, de Guyenne et de Toulouse, des bezants de Byzance valant huit sous
tournois. Il y avait aussi des coupes, des colliers et des bracelets d’or.
    — Montrez-moi ce qui est à vous, dit-il à
Baralle.
    — Rien n’est à moi, mes biens et mes bijoux
sont dans ma chambre.
    — Il n’y a rien à vous là-dedans ?
insista-t-il.
    — Rien.
    — Trouvez-moi un sac, dit-il à Roncelin.
    Pendant que le vicomte s’exécutait, il poursuivit
la fouille de la profonde cachette. Il y avait des chartes en parchemin,
roulées, qu’il déplia et qu’il jeta par terre quand il vit que c’étaient des
actes de propriété des fiefs de la famille des Baux. Enfin, il trouva celle
qu’il cherchait : l’acte de vente de la vicomté. Il mit le parchemin avec
les cassettes et les bijoux.
    Roncelin lui tendit un gros sac de cuir épais
qu’il remplit avec tout ce qu’il avait décidé d’emporter, vidant les cassettes
en vrac et y pliant la charte. Il serait toujours temps de trier plus tard, se
dit-il. Puis il referma soigneusement le sac avec un cordon.
    — J’ai besoin d’une corde, ordonna-t-il.
    Elle alla chercher une cordelette de soie dans sa
chambre et la lui porta. En la suivant des yeux, Guilhem s’aperçut qu’il y avait
une servante qui les observait. Sans doute s’était-elle cachée durant le drame.
    Le cordage n’était pas très long. Il ne
permettrait pas de descendre le sac jusqu’en bas du mur, mais sa chute serait
amortie. Roncelin l’attacha et entreprit de le faire descendre par la fenêtre.
    Elle l’observait sans mot dire.
    — Dame Baralle, je cherche autre chose.
Hugues nous a montré un parchemin que Castillon a reçu. Une lettre nous
dénonçant. Je la veux. Où est-elle ?
    Elle parut ne pas avoir entendu, regardant
toujours Roncelin qui faisait lentement descendre le lourd sac.
    — Dame Baralle, je n’ai plus de temps à
perdre ! gronda-t-il avec impatience.
    Sans même le regarder, elle désigna du doigt le
dressoir. C’était un petit meuble ciselé à quatre étagères appuyé au mur de sa
chambre. Les gradins en dénivelés étaient garnis de plats d’argent et de pots
de confitures. La partie basse

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