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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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distribua.
    — Croyez-vous que nous trouverons de
l’eau ? demanda Anna Maria à Guilhem.
    — Certainement, mais quand ? Nous
aurions dû arriver à l’étang qui longe le grand chemin.
    — Ma foi, si nous sommes perdus, au moins les
Baussenques ne nous trouveront pas, remarqua Roncelin qui craignait surtout
d’avoir à se battre.
    Pendant que les autres se reposaient, Locksley ôta
son haubert et entreprit l’ascension d’un immense chêne. D’en haut, il aperçut
une faible luminosité et cria qu’il y avait une étendue d’eau à quelques distance.
    Ibn Rushd se leva aussitôt et Fer l’entendit
murmurer :
    — Merci Allah, le Très Miséricordieux, de
nous avoir guidés dans le droit chemin.
    Le viguier en fut troublé. Se pouvait-il que le
dieu des infidèles leur soit venu en aide ?
    Ils repartirent et arrivèrent au marécage quand
l’aube chassait les ombres de la nuit. En pataugeant dans la vase au milieu de
roseaux, ils parvinrent jusqu’à quelques flaques claires où ils se
désaltérèrent avant de gagner une petite étendue rocheuse. Là, Ibn Rushd
s’agenouilla pour prier, tandis que Guilhem cherchait la grand-route qui devait
passer entre le marécage et un étang.
    Ils la trouvèrent après une nouvelle heure
d’errance. Désormais, ils n’avaient qu’à se diriger vers le soleil levant pour
arriver à Maussane où ils pourraient acheter de la nourriture et, si Dieu leur
venait en aide, un âne ou deux pour porter Ibn Rushd et Anna Maria.
    C’est lors d’une nouvelle halte que Hugues de Fer
demanda enfin à Guilhem ce que contenait ce gros sac qui paraissait si lourd et
qu’il ne quittait jamais.
    — J’aurais préféré vous le montrer une fois
en sécurité, mais après tout, pourquoi pas maintenant ?
    Il détacha l’épais cordon, sortit l’acte de vente
des droits de Roncelin qu’il tendit à Hugues de Fer, puis poussa le sac vers
Locksley.
    — Prends là-dedans ce qui est à toi, dit-il
simplement. Ensuite passe-le aux autres pour qu’ils se servent.
    Tous se doutaient que le sac était plein d’objets
de valeur que Guilhem avait pris au château. N’avait-il pas dit que les
Baussenques n’abandonneraient pas la poursuite à cause de ce qu’il
contenait ? Mais tous considéraient aussi qu’il avait acquis ce butin au
péril de sa vie et qu’ils n’y avaient aucun droit. Aussi Locksley resta-t-il
interloqué en fouillant dans le sac. Il y avait une fortune à l’intérieur, et
Guilhem lui avait dit de prendre ce qu’il voulait !
    — C’est à toi, fit-il en repoussant la grosse
sacoche vers lui.
    — C’est à nous, répliqua Guilhem en se
tournant vers Hugues de Fer qui lisait le document avec une expression
incrédule. Seigneur viguier, poursuivit-il, j’ai conservé cet acte pour que
vous en preniez connaissance, mais maintenant que vous l’avez lu, détruisez-le.
    Fer tendit l’acte à Ibn Rushd tout en jetant un
regard gêné à Guilhem.
    — Sur ma vie ! Je vous dois beaucoup,
généreux Guilhem… Non… Je vous dois tout. Et pourtant, à ma grande honte, je
vous ai traité de félon…
    Il inspira profondément et reprit.
    — … J’avoue ma confusion de vous avoir
si mal jugé. Me pardonnerez-vous ?
    Guilhem ne répondit pas de suite, car il cherchait
ses mots.
    — Voyez-vous, viguier, dit-il enfin, en
quinze ans, j’ai appris à survivre parmi des bêtes féroces dont vous ne pouvez
même pas imaginer la sauvagerie. Les moyens que j’utilise ne seront jamais les
vôtres. Je l’ai dit à Robert quand il a quitté le château : j’ai toujours
choisi de donner une chandelle à Dieu et une autre au diable. Quant à mon
serment de fidélité à Hugues des Baux, non seulement donner sa foi pour sauver
sa vie est sans valeur mais il est admis à Toulouse de revenir sur sa parole quand
les nécessités changent.
    Il se tourna vers le Saxon qui l’écoutait avec
gravité.
    — Dans ce sac, j’ai vidé le contenu de la
cassette que t’a volée ton écuyer. Tu reprendras tes cinq cents pièces d’or.
J’aimerais aussi qu’Anna Maria choisisse un bijou, elle l’a mérité (il sourit),
et pour le reste, nous partagerons en parts égales, y compris les cinq mille
sous d’or que Roncelin a reçus.
    Il s’adressa à lui :
    — Nous sommes venus vous libérer, noble
vicomte, aussi cet or sera notre récompense. Vous n’avez pas besoin de cet
argent, puisque vous conservez la vicomté.
    — Pourquoi partageriez-vous

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