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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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repas des
serviteurs ainsi que les écuries du seigneur. Au bout d’une ruelle, un escalier
conduisait aux cachots et aux cuisines creusés dans une salle souterraine.
    Entourant la forteresse, une haute muraille
crénelée garnie de hourds de bois ne laissait un passage que par un pont-levis
enjambant une fosse creusée dans le roc. On y arrivait par une basse-cour où se
trouvaient d’autres écuries et une forge à chevaux, ainsi que de grandes
remises pour le fourrage et des étables. Il n’y avait aucun endroit pour se
dissimuler.
    Quant au donjon, construit depuis peu et qui ne
comportait que deux niveaux, il reposait sur des carrières souterraines qui
servaient de celliers et de citernes. La salle basse servait aux repas et aux
veillées, tandis qu’au-dessus se trouvaient les chambres du seigneur et de sa
famille, mais ni Bartolomeo ni Anna Maria n’y étaient allés. Ils savaient
seulement qu’on y arrivait à partir de la salle basse. Peut-être y avait-il
d’autres passages depuis le logis des chevaliers, mais ils ne les connaissaient
pas.
    Les questions fusèrent, en particulier sur les
communications entre les corps de logis, mais les deux jongleurs ne pouvaient y
répondre. La seule certitude était qu’on ne pouvait entrer et sortir du château
que par le pont-levis, lui-même protégé par un corps de garde.
     

Chapitre 19
    I ls
passèrent la nuit au castrum de Sallone. Entouré d’un petit bourg fortifié, le
château appartenait à l’archevêque d’Arles qui reçut le viguier de Marseille
avec de grands égards. Hugues de Fer inventa qu’il se rendait à Montpellier
pour rencontrer des marchands. Le lendemain, le petit groupe se sépara. Les
deux jongleurs et Guilhem partirent les premiers avec le viguier qui, une fois
caché, garderait les chevaux en surplus et les armes du chevalier.
    Ibn Rushd, Nedjm Arslan et Robert de Locksley
quittèrent Sallone deux heures plus tard.
    Guilhem était soucieux. Après avoir longtemps
réfléchi, il n’avait trouvé qu’une signification au tissu à l’étoile dans les
mains de Madeleine. C’était un signe abandonné volontairement. Il avait déjà
utilisé ce stratagème pour attirer quelqu’un dans un piège. Or, la seule
personne que l’on pouvait vouloir ainsi piéger était le viguier Hugues de Fer.
Mais pour quelle raison ? Quel rapport y avait-il avec le moine à la bague
qui était venu le trouver à l’auberge ? D’après ce qu’il lui avait dit,
Hugues de Fer gênait Ansaldi au sein du conseil. Le procurateur du Saint-Esprit
était-il l’âme de ce complot ? Il y avait aussi Guillaume Vivaud, qui
aurait beaucoup gagné à la disparition de son ami. Mais le viguier avait
certainement d’autres ennemis que Guilhem ne connaissait pas.
    Allaient-ils seulement trouver Roncelin aux
Baux ? se demandait-il. Il avait interrogé plusieurs fois Anna Maria et
elle avait reconnu n’avoir jamais entendu son nom ; on ne lui avait parlé
que d’un homme emprisonné depuis quelques jours. Ce qui le rassurait, c’est
qu’il avait bien vu un captif dans la troupe de Castillon qui revenait de
Marseille.
    En chemin, il fit part de ses inquiétudes à Hugues
de Fer et lui suggéra de se cacher dans la bergerie où se rendait le jeune
berger quand il avait quitté Saint-Martin. Comme le pâtre ne devait y rester
que huit jours, l’endroit était sans doute vide et les chevaux seraient à
l’abri si le mauvais temps venait, car le vent soufflait de l’est. S’ils
parvenaient à délivrer Roncelin, ils le retrouveraient facilement à cet
endroit-là.
    Ibn Rushd avait donné à son ami deux miroirs de
fer poli et en avait gardé deux autres. Si Hugues de Fer pouvait s’approcher du
château vers midi, il pourrait faire des signaux et recevoir des messages
simples de ses compagnons. L’ancien cadi avait appris aux autres comment
réfléchir la lumière d’un miroir sur l’autre, quand le soleil était dans leur
dos. Les codes étaient simples : trois éclairs signifieraient :
« Tout va bien », quatre : « Nous partons aujourd’hui,
tenez-vous prêts » et cinq : « Nous partons demain. »
    Ils laissèrent le viguier à l’entrée du chemin
conduisant à la bergerie et poursuivirent jusqu’à l’Arcoule sans rencontrer
quiconque. Ils étaient sur la route qui montait au plateau rocheux quand
déboucha une troupe de cavaliers. Une dizaine d’hommes précédés d’un écuyer
portant une oriflamme. Les Italiens et

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