Métronome
Ming Pei, qui offre au plus grand musée du monde une entrée digne de lui.
La muraille démarrait au niveau de l’actuel pont des Arts par la tour du Coin, traversait le Louvre pour passer rue de l’Oratoire où l’on peut voir encore un fragment de tour dans la sacristie du temple réformé. Continuons. Franchissons la rue Saint-Honoré dont les cheminées des numéros 148 et 150 montrent que les bâtiments ont été appuyés sur l’enceinte (d’ailleurs la construction du 148 a la même largeur que celle-ci.)
Ici se trouvait la porte Saint-Honoré. Nous arrivons rue du Louvre, où le n o 11 conserve la base d’une autre tour : la forme arrondie des édifices mitoyens la fait comme surgir de ce moule de pierre. Passé la Bourse du commerce, la muraille suivait l’orientation donnée à la rue du Jour située sur le chemin de ronde intérieur : au 9, un morceau de tour est parfaitement visible. Nous poursuivons par l’ancienne porte Montmartre, dont une plaque rappelle le souvenir au 30, rue Montmartre, et nous pénétrons dans la rue Étienne-Marcel qui, elle aussi, suit l’orientation intérieure de l’enceinte. Nous cheminons ainsi jusqu’à un vestige important, la tour Jean-sans-Peur, un donjon, reste du palais parisien des ducs de Bourgogne construit dès 1409 contre la muraille côté campagne. Au rez-de-chaussée de la tour, vous découvrirez le vestige arrondi d’une tour de Philippe Auguste : il y a donc deux tours l’une dans l’autre !
Avançons jusqu’à la porte Saint-Denis, au 135, rue Saint-Denis. La muraille longeait ensuite la droite de l’impasse des Peintres, un chemin de ronde extérieur… Nous allons jusqu’à la porte Saint-Martin, au 199, rue Saint-Martin. À partir de cet endroit, la muraille se refermait, obliquait en direction du sud-est, suivant l’angle de l’impasse Beaubourg vers le passage Sainte-Avoie. Ce passage nous conduit rue des Archives puis rue des Francs-Bourgeois, laquelle épouse en grande partie le chemin de ronde extérieur de l’enceinte. Au niveau des 55-57, rue des Francs-Bourgeois, se trouve la base d’une tour rehaussée grossièrement d’une construction plus moderne. Un pavage au sol nous montre le tracé de la courtine. Nous empruntons celui de la muraille au 10, rue des Hospitalières-Saint-Gervais, puis celui de la rue des Rosiers où, dans la cour du 8, on voit encore une tour. L’enceinte s’élevait sur cet axe jusqu’à la rue de Sévigné où elle s’infléchissait au sud, passait la porte Baudet, à l’intersection de la rue Saint-Antoine, longeait à droite l’église dont la double épaisseur demeure bien visible dans le passage Charlemagne. Nous parvenons ensuite au plus beau morceau encore debout : celui qui longe le lycée Charlemagne, rue des Jardins-Saint-Paul, plus de soixante mètres de muraille, dont la tour Montgomery – du nom du capitaine de la garde écossaise qui y aurait été enfermé après avoir blessé le roi Henri II au cours d’un tournoi en 1559. Sur une autre tour, dans les jardins de l’hôtel des Tournelles, nous découvrons des « marques de tâcherons », c’est-à-dire les signatures des artisans qui travaillaient sur les pierres. La muraille se finissait sur la Seine à hauteur des 30-32, quai des Célestins.
Pour passer sur la rive gauche, nous poursuivons dans l’orientation de la rue Poulletier sur l’île Saint-Louis, à l’époque déserte et formée de deux îlots séparés à cet endroit. Au temps de la muraille, une lourde chaîne était tendue ici la nuit pour empêcher toute circulation sur la Seine.
Sur cette rive gauche, l’enceinte démarrait à hauteur du n o 1, quai de la Tournelle, du nom de la tour d’angle. Le petit immeuble étroit du 7 bis, boulevard Saint-Germain est en fait l’emprise du mur, qui passait ici. Nous trouvons également des vestiges dans la cour du 7, rue des Chantiers : le foyer des maçons a conservé des traces des corbeaux de tourelles de l’enceinte. Nous suivons le tracé de l’ancienne muraille jusqu’à la rue des Écoles où, sous la poste, nous pouvons voir une arche percée dans ce rempart pour laisser passer le canal de dérivation de la Bièvre, la rivière qui serpentait ici.
Rejoignons maintenant la rue du Cardinal-Lemoine qui suit, à partir de la rue des Écoles, le tracé du fossé extérieur de l’enceinte : on en voit un morceau jouxtant la caserne des pompiers au 48-50 et un autre dans le jardin du 9-11, rue
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