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Meurtres dans le sanctuaire

Meurtres dans le sanctuaire

Titel: Meurtres dans le sanctuaire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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sourit.
    — C’est peut-être vrai.
    — Grand-père parle souvent avec nous, reprit le petit garçon. C’est pas comme les autres.
    Il porta un regard venimeux sur l’assemblée d’adultes, au bout du jardin.
    — Il faut que vous rentriez, répéta Kathryn.
    — On n’a pas fini notre jeu.
    — À quoi jouiez-vous donc ?
    L’enfant tapota sa poitrine.
    — Moi, je suis Arcite, et lui – il indiqua son frère –, c’est Palamon, et elle, c’est la princesse Emelye.
    Kathryn prit la petite fille par la main en disant :
    — Eh bien, demain est un autre jour, et même les soldats dorment la nuit.
    Elle indiqua Colum, là-bas avec les autres, et ajouta :
    — Demandez-le-lui : il est soldat du roi. Tout excités, les garçons traversèrent le pré en courant, vifs comme des lévriers. Ils se ruèrent sur Colum qu’ils assiégèrent de questions jusqu’à ce que Darryl déclare que cela suffisait. Une servante les emmena, pendant que les adultes étaient conduits à table.
    Le dîner se révéla un véritable festin : exquise venaison cuite dans du vin rouge relevé de jus de citron et de poivre noir ; poulet poché farci de raisin ; puis une salade composée de persil, sauge, petits oignons frais, ail et romarin. Suivirent pour le dessert des petits pains faits d’une pâte sucrée au miel, enrichie avec des oeufs, qui furent servis avec du vin aux épices et des poires cuites dans un sirop très doux.
    Les serviteurs remplissaient inlassablement les coupes de vin, et Colum en but beaucoup, mais Kathryn ne s’en autorisa qu’un gobelet qu’elle avala par petites gorgées, tout en le faisant remplir d’eau, quand son niveau baissait.
    Cotterell ne tarda pas à s’assoupir. Le repas avait commencé dans une atmosphère plutôt compassée et contrainte, mais le vin abolit vite les distances entre les convives, et bientôt Colum subit un feu de questions sur la guerre récente, la politique de la cour, le roi et ses frères. Il y répondit avec cordialité, expliqua dans le détail le déroulement de la campagne qui avait été conduite dans l’ouest du pays, parla des exécutions sommaires des généraux lancastriens, ainsi que de la détermination du roi à exterminer à jamais la maison de Lancastre, racines et rejets pareillement. Il narra aussi d’amusantes anecdotes sur la vie de soldat, et comment elle offrait des contrastes saisissants, comparée aux douceurs et délicatesses de la cour. Tout en parlant, cependant, il gardait un oeil circonspect sur Kathryn, et les efforts que faisait Chaddedon pour nouer une conversation en aparté avec elle ne lui échappaient pas.
    Enfin, s’apercevant qu’il était presque le seul à parler, l’Irlandais demanda à brûle-pourpoint si tous les convives réunis autour de la table étaient nés à
    Cantorbéry et y avaient été élevés. Newington s’empressa de répondre, très disert :
    — Ce n’est pas mon cas, mais les autres, si. Quant à moi, je suis né dans cette ville, mais ayant été orphelin très jeune, je fus envoyé à
    Londres apprendre l’art et la manière du commerce de drap. Je suis revenu à Cantorbéry il y a vingt ans avec ma femme et notre petite Marisa.
    Le magistrat regarda Kathryn.
    — J’ai fait ma fortune à Londres et ici, poursuivit-il. Désormais je ne partirai plus.
    Cantorbéry est la ville la plus magnifique d’Europe.
    Un murmure général d’approbation accueillit ces dernières paroles, et quand le silence revint, Newington conclut avec force :
    — Voilà pourquoi ces terribles meurtres doivent cesser.
    Chaddedon, comprenant que cette remarque risquait de semer le trouble autour de la table, se tourna vers Kathryn.
    — Aimeriez-vous visiter notre bibliothèque, dont nous parlions tout à l’heure ? proposa-t-il.
    La lueur amusée dans ses yeux n’échappa pas à Kathryn.
    — Vous devriez accepter, poursuivit-il. Maître Straunge ici présent et moi avons réuni de nombreux ouvrages que les moines de Cantorbéry eux-mêmes pourraient nous envier.
    Kathryn accepta donc l’invitation et fut plutôt soulagée quand Colum, qui avait entendu la proposition, déclara brusquement qu’il se joindrait à eux. Thomasina en fit autant, elle qui s’était tenue étrangement muette, toute à ses pensées, durant la soirée.
    C’est ainsi que, dès le repas terminé, Chaddedon escorté d’un Colum à la démarche mal assurée quitta la salle. Kathryn et Thomasina suivaient.
    Dans le couloir,

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