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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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cordialement à l'y rejoindre...
     
     
     
    L'intérieur
de la litière d'Apollonius était aussi tapageur que l'extérieur, tout en
dorures, en mousselines multicolores, parsemé de coussins de soie brodés et
piqués de perles, ce qui, au goût de Kaeso, les rendait inconfortables au
possible.
    Mais
le plus désagréable était sans doute l'odeur. Un parfum de cinnamome entêtant
et quasi intolérable dans la chaleur étouffante qui transformait en four le
véhicule tendu de riches étoffes.
    Le
prétorien s'assit en tailleur au côté du jeune éphèbe avec une grimace. Il
sentait déjà la sueur couler en rigoles sous son plastron, le long de son épine
dorsale et entre ses muscles pectoraux.
    -
Sois le bienvenu, centurion, le salua le garçon.
    Il
lui tendit une coupe de verre coloré hors de prix, contenant probablement un
vin tout aussi dispendieux.
    Le
prétorien déclina l'invitation d'un mouvement sec du menton et Apollonius y
trempa les lèvres avec un sourire doux avant de la lui tendre à nouveau.
    -
Il n'est pas empoisonné, plaisanta-t-il avec un regard séducteur, qui n'eut
guère l'effet escompté sur son hôte.
    Kaeso
détestait les hommes maniérés. Plus encore s'ils s'entouraient de mystères et
étaient friands de mises en scènes enflammées comme celle que le garçon était
en train de lui jouer !
    Enfin,
"garçon"... c'était vite dit. Car si Apollonius avait aisément pu
donner le change dans un jardin chichement éclairé par la lune, il n'en était
plus de même maintenant que la lumière du jour filtrait à travers les rideaux
(pourtant épais) de la litière.
    Il
avait beau avoir étudié sa posture et la façon dont les soieries jetaient des
ombres avantageuses sur son corps d'éphèbe, à peine recouvert par une tunique
blanche honteusement courte, Kaeso distinguait parfaitement les ridules qui
creusaient les coins de ses yeux et de sa bouche.
    Et
la main qui tenait la coupe, pour fine et élégante qu'elle puisse paraître,
n'en était pas moins celle d'un homme et non d'un adolescent. Les veines et les
tendons jouaient sous une peau qui avait perdu depuis quelques années déjà la
souplesse et le velouté de l'enfance. D'ailleurs, si Apollonius continuait à
serrer cette pièce de verrerie exceptionnelle aussi fort, elle n'allait pas
tarder à se briser, remarqua le jeune prétorien avec un haussement de sourcils.
    -
Il fait trop chaud pour boire autre chose que de l'eau, lança-t-il en croisant
les bras sur son plastron.
    -
Oh... Dans ce cas, je bois à ta santé, centurion.
    Il
vida la coupe d'un trait et s'essuya discrètement la bouche.
    -
J'ai appris que tu étais devin, ou quelque chose comme ça ?
    -
Oracle, centurion. Le dieu parle à travers ma bouche.
    Il
se passa la langue sur les lèvres, le regard vissé à celui de Kaeso, qui
n'arrivait décidément pas à lui donner un âge.
    Vingt-cinq
? Trente ? Quarante ans ?
    Apollonius
faisait partie de cette classe d'hommes qui, jusqu'à un âge avancé, ressemblent
à de jeunes garçons.
    Son
père avait eu un tel personnage sous ses ordres, une fois : Sextus.
    De
prime abord, tout le monde l'appelait "gamin", croyant avoir affaire
à un tout jeune aide de camp... jusqu'à ce que leur parvienne aux oreilles que
le "gamin" en question avait déjà passé une vingtaine d'années au
sein des cohortes prétoriennes et qu'il était grand-père.
    Apollonius,
voyant le séduisant prétorien le dévisager si intensément, posa la main sur son
bras vigoureux avec un sourire engageant couplé d'un clin d'oeil et y imprima
une pression anormalement forte.
    -
Tu voulais me voir, centurion. Me voilà. À tes ordres.
    Kaeso
se raidit et se dégagea avec un geste brusque.
    -
Puis-je savoir à quoi tu joues ?
    -
Tu... tu as dit cette nuit à Malah que tu voulais me voir, bredouilla le faux
adolescent, soudain horriblement confus.
    -
Pour te poser des questions, oui ! cracha le prétorien, excédé, et encore
contrarié de son échange avec Marcia. Pas pour jouer à "gratte-moi le dos"
avec un éphèbe sur le retour dans une litière aux allures de bordel oriental !
    Apollonius
poussa un petit cri étranglé et rougit jusqu'à la racine de ses cheveux trop
clairs pour être naturels.
    -
On a retrouvé un homme assassiné sur le pas de ta porte, l'as-tu déjà oublié ?
martela encore Kaeso.
    -
Je... je ne sais rien de lui, centurion, balbutia l'oracle en se
recroquevillant au fond du véhicule, les yeux baissés. Je ne l'ai jamais vu de
ma

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