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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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citrons. C'est tout ce que je
vois pour faire partir cette... puanteur !
    Kaeso
obéit avec un soupir. Hors de question de se présenter chez les Julii en
fleurant le cadavre trop cuit.
    Les
petites lampes à huile étaient encore allumées et deux grandes serviettes
gisaient sur le lit de massage, entre les flacons d'onguents et...
    -
Et après, elle dit qu'elle ne retrouve plus ses bijoux ! ironisa le jeune
prétorien en se penchant pour prendre un épais bracelet d'argent qui avait
roulé sous le lit.
    -
Wotan ?
    Il
se tourna vers la porte, où se tenait sa mère, resplendissante dans une robe
immaculée aux élégants et sobres drapés.
    -
Tu es... très élégante, la complimenta-t-il.
    -
Wotan, pourquoi Flora est-elle en train de rançonner le citronnier de t... Oh !
Seigneur de la foudre, viens-nous en aide ! Tu t'es endormi à côté de ce pauvre
Publius, ma parole !
    -
Désolée, mère, l'infirmerie empeste et, en effet, j'y ai passé un long moment à
réfléchir !
    -
Je croyais que ses esclaves emmenaient son corps, lorsque je suis partie.
    -
Le corps est bien parti mais l'odeur est restée. Tu as eu de la visite ?
demanda-t-il pour changer de sujet en désignant les deux serviettes roulées en
boule.
    Hildr
acquiesça avec nonchalance, comme si ce n'était pas important.
    -
Oui, une amie que je n'avais pas vue depuis un petit moment. Nous voulions
sortir faire quelques achats entre femmes mais nous nous sommes finalement
offert un bain frais et un massage de Flora. Avec cette chaleur, il faudrait
être folles pour arpenter les boutiques du forum !
    -
Une amie qui a très bon goût, releva Kaeso avec un sourire en humant le contenu
d'un petit flacon d'huile de bain à moitié vide.
    -
C'est vrai, acquiesça Hildr avec un clin d'oeil.
    -
Quelqu'un de sobre et de racé, observa le jeune prétorien en rebouchant le
flacon.
    -
C'est exact.
    -
Mais un peu exotique, cependant. Je parie qu'elle n'est pas romaine !
    Sa
mère hocha la tête, plus amusée que jamais.
    -
En effet. Quelle belle intuition ! Que peux-tu me dire d'autre ?
    -
Que, pour avoir gagné ton amitié, c'est forcément une femme intelligente. Mais
très forte, aussi, ajouta-t-il en dépliant l'une des deux serviettes.
Physiquement, s'entend. Et grande. Presque autant que moi.
    Hildr
écarquilla les yeux.
    -
Comment peux-tu deviner tout ça en regardant un linge humide et en reniflant un
flacon d'huile ?
    Kaeso
se pencha vers elle et afficha un grand sourire ironique.
    -
Parce que ta chère compagne de bain..., commença-t-il en balançant l'épais
bracelet d'argent au bout de son index, devant le nez de sa mère. Il a oublié
son bracelet de biceps !
    -
Ça y est, j'ai les citrons, maître ! claironna Flora à cet instant en entrant
dans les bains avec un plein panier de fruits.
    Kaeso
s'esclaffa et sa mère lui arracha le bracelet des mains.
    -
Qu'y a-t-il ? s'étonna l'esclave. Qu'ai-je dit de si drôle ?
    -
N'oublie surtout pas de lui en mettre une bonne giclée dans les yeux ! grommela
Hildr avant de disparaître, faisant redoubler le rire de son fils.
     
     
     

5.
     
    Ceux
qui pensent qu'être admis dans l'entourage des puissants leur permet de
s'immiscer dans les affaires d'État, et d'en comprendre les tenants et les
aboutissants, se trompent. Donar en savait quelque chose !
    Avec
les années, cependant, il avait appris à interpréter, analyser, ressentir les
signes avant-coureurs des petits raz-de-marée qui agitaient sans cesse la cour,
ce qui, plus d'une fois, l'empêcha de se jeter tête baissée dans les pièges
qu'on lui tendait.
    Il
n'arrivait toujours pas à s'expliquer pourquoi mais le simple fait d'exister et
d'être apprécié par un membre de la famille impériale, et à plus forte raison
d'être l'amant de Nero, faisait de lui une cible vivante, un obstacle à
abattre.
    Au
début, il avait bien entendu profité de tout ce que cette nouvelle vie lui
offrait et qu'il n'aurait jamais pu avoir dans sa Germanie natale, tout prince
qu'il était : voyages somptueux, objets de luxe inouïs, dîners ou réceptions
grandioses. Mais Donar en était très vite venu à adopter le comportement des
autres membres de la prestigieuse garde germanique : une constante indifférence
feinte couplée d'une assurance inébranlable, comme il seyait à tout soldat
d'élite au service de l'État. Hélas, ses vêtements, ses armes, ses cheveux
longs et ses bijoux le classaient immédiatement dans l'esprit des Romains dans
la catégorie "barbare"

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