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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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que
tout allait bien.
    Une
partie de la famille impériale et quelques relations proches étaient attablées.
La place des vingt-cinq convives était régie par les lois les plus strictes de
la bienséance romaine et leurs esclaves ou serviteurs personnels se tenaient
debout au pied des lits.
    Ces
nobles invités étaient divisés en trois groupes disposés à la façon d'un
trèfle, chaque feuille comprenant trois lits, sur lesquels pouvaient prendre
place jusqu'à trois personnes. Le groupe de Caligula occupait la feuille de
gauche, la place de l'hôte. Son oncle Claude se trouvait à la place d'honneur,
sur la feuille centrale, et les autres invités, sur celle de droite. Et chaque
groupe reprenait ce même schéma. L'extrême droite du lit gauche était occupée
par un hôte, donc un membre de la famille ou un intime, celle du lit central,
par l'invité d'honneur, et ainsi de suite.
    Donar
passa discrètement derrière Caligula, aux pieds duquel son fidèle esclave
égyptien caressait le léopard de Kaeso, allongé sur le lit de son ami. À la
gauche du prétorien, Hildr devisait avec Concordia qui, sur le lit central,
occupait la place d'honneur. À sa gauche, sa mère Marcia arborait un sourire
emprunté en saluant d'un signe de main nonchalant certaines de ses
connaissances. À côté d'elle, son époux se contentait de hocher la tête et de
répondre par un "Si tu le dis, ma perle..." évasif chaque fois
qu'elle le prenait à témoin au sujet de la tenue, la réputation ou l'allure
d'un convive.
    Sur
le troisième lit de la tablée étaient allongées Drusilla, l'une des trois soeurs
de Caligula encore adolescente, et Ennia, l'épouse de Macro, le nouveau préfet
du prétoire.
    La
tablée de Claude, l'oncle de Caligula, pour l'essentiel composée
d'intellectuels et de vieux sénateurs, paraissait d'un calme à faire mourir d'envie
un cimetière étrusque, pour reprendre une expression de ce même Claude.
    Quant
à la troisième tablée, qui rassemblait des invités entre deux âges, pour la
plupart des amis de la famille et deux cousins, tout se passait au mieux et les
convives devisaient aimablement en commentant les derniers ragots en date.
    Donar
reprit donc sa place à la porte, non sans garder un oeil attentif sur tout ce
joli monde ainsi que sur les allées et venues des serviteurs et des esclaves,
qui voletaient telles des abeilles autour des invités, remplissant les coupes
et tendant plats ou serviettes.
    Cette
agitation, les gestes, les odeurs, un rire haut perché qui s'élevait, le bruit
d'une petite tape sur le bras d'une servante maladroite, un éternuement
contenu, un quinte de toux irrépressible, tout cela donnait au Germain une
douloureuse impression de déjà-vu. D'autres dîners identiques qui avaient eu
lieu dans cette même maison et avec peu ou prou les mêmes convives. Des dîners
où Nero était allongé à la place de Caligula et discutait en souriant et en
plaisantant comme le jeune homme le faisait en cet instant... Des dîners qui
s'achevaient souvent tard dans la nuit et épuisaient toute la maisonnée.
    Lorsque
le dernier invité, plein comme une amphore, était traîné par ses esclaves dans
sa litière, Nero, certain qu'aucun étranger ne pouvait plus le voir, se
laissait tomber lourdement sur l'un des lits en jurant comme un Spartiate.
    "Et
que l'on ne me parle plus de banquet jusqu'aux calendes grecques !"
    Donar
riait alors en lui massant les épaules, sachant tous deux que le lendemain, le
surlendemain ou le jour d'après, Nero présiderait ou assisterait à un autre
banquet.
    -
Tu entends quand on te parle ? Donar ! Ce dernier tressaillit.
    Hod
se tenait devant lui, bras croisés et mine sévère.
    -
Je... pardon.
    -
Par tous les corbeaux du dieu borgne ! jura l'officier en germain. Qu'est-ce
qui ne va pas avec toi ? Tu as été distrait toute la journée !
    -
Cette maison..., bredouilla le jeune soldat. C'est cette maison... Je n'y étais
pas revenu depuis que... Enfin, que...
    "Depuis
l'exil et la mort de Nero", aurait-il voulu dire, mais les mots
s'entrechoquaient dans sa gorge, incapables de sortir.
    Hod
grinça des dents.
    -
Fiche le camp ! Va prendre l'air et ne reviens que lorsque tu serviras à
quelque chose !
    Donar
salua avec raideur et disparut dans le jardin.
    À
la tablée de Caligula, Concordia se sentait de plus en plus mal.
    -
Ma chérie, est-ce que ça va ? s'inquiéta Hildr. La jeune femme hocha
piteusement la tête.
    En
remarquant le petit sourire en

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