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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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attendant patiemment qu'il
se décide à parler.
    Maintenant
qu'il s'était habitué à l'obscurité, il distinguait mieux le jeune garde
germanique et, une fois encore, il eut la désagréable impression de se
contempler dans un miroir avec quelques années de moins et deux bonnes coudées
de cheveux en plus.
    -
Nero m'a parlé de toi pendant des années, finit par murmurer Donar dans un
germain fluide et rapide que Kaeso peinait désormais à comprendre. Tu lui
manquais beaucoup.
    -
Lui aussi me manquait. Il était mon frère de lait et mon meilleur ami. Mais la
situation politique a fait que nous ne nous sommes presque pas vus durant les
dernières années de sa vie. Nero devait mener sa carrière, voyager à travers
tout l'empire, et moi, je devais m'occuper de ma mère en l'absence de mon père.
    -
Je le sais. Est-ce que... Est-ce que Caius César t'a dit que... Que j'étais
avec lui, en exil à Pontia ?
    Le
prétorien tressaillit.
    -
Caligula ? Non, il ne me l'a pas dit. Étais-tu avec lui, lorsqu'il est mort ?
    Donar
acquiesça, la gorge serrée.
    Kaeso
n'avait jamais compris comment Séjan s'était débrouillé pour convaincre Tibère
César que son petits-fils Nero, arrière-petit-fils du divin Octave Auguste et
élevé à l'ombre de ses prestigieux ancêtres dans le seul but de servir
l'empire, représentait pour lui une menace telle qu'il devait être placé en
résidence surveillée sur une île.
    Bien
sûr, le but de Séjan n'était pas tant de protéger le vieil empereur que
d'isoler son héritier afin de l'éliminer plus discrètement.
    -
Que s'est-il réellement passé, Donar ? le pressa Kaeso, le coeur battant.
Certains ont parlé de suicide. D'autres disent qu'on l'a laissé mourir de faim.
    -
Séjan a fait courir le bruit qu'il serait bientôt condamné à mort, alors il
s'est taillé les veines dans son bain pour éviter l'humiliation d'une exécution
publique, expliqua le jeune garde d'une voix blanche. Et j'en aurais fait
autant s'il ne m'avait pas fait promettre quelques jours plus tôt de veiller
sur son jeune frère en cas de malheur.
    Kaeso
lutta pour retenir la question qui lui brûlait les lèvres, la sachant
pertinemment insultante, mais il avait trop aimé Nero pour pouvoir se taire.
    -
Comment... Comment as-tu pu le laisser faire une chose pareille, Donar ?
    Ce
dernier serra les poings.
    -
Crois-tu un instant que je l'aurais laissé seul si j'avais su ce qu'il
s'apprêtait à faire ? cracha Donar entre ses dents serrées.
    -
Pardonne-moi... J'avais juste besoin de... d'en être certain.
    -
Il ne se passe pas un jour sans que je ne repense à cette nuit et que je ne me
demande ce qui se serait passé si j'étais entré dans ces fichus bains une heure
plus tôt. Rien qu'une heure. Une toute petite heure !
    Il
appuya ses coudes sur ses genoux et se couvrit le visage des mains.
    Dans
son dos, les anneaux d'argent qui retenaient son épaisse natte blonde à
intervalles réguliers accrochèrent la lueur d'une lampe à huile, et l'anneau de
Nero fixé à l'un d'eux scintilla.
    Kaeso
toussota.
    -
Je... Je suis heureux que quelqu'un de confiance ait pu rester à ses côtés
jusqu'au dernier instant, dit-il. Nero ne se...
    -
Ses dernières paroles ont été pour toi, Wotan, chuchota Donar d'une voix tout
juste audible, la gorge affreusement serrée. "Tu es venu." C'est ce
qu'il a dit en souriant avant de rendre son dernier souffle, lorsque je l'ai
pris dans mes bras. "Tu es finalement venu, Wotan..." Il m'a pris
pour toi. Et, lorsque je t'ai vu, là-bas à Pompéi... j'ai compris pourquoi.
    Kaeso
secoua la tête, mal à l'aise.
    -
Écoute, je...
    -
Inutile, l'interrompit Donar en levant la main. Aussi difficile que ce soit à
accepter, je me suis fait à cette idée. Je n'avais pour seul mérite que de te
ressembler, mais peu importe. Je sais que son frère pense que, depuis que j'ai
découvert ce qu'il en était, je regrette les années partagées avec son aîné,
mais il se trompe. Je n'ai aucun regret. Je l'aimais, il me manque et rien ne
changera cela.
    Kaeso
ramena la longue natte blonde de Donar sur son épaule et fit scintiller la
bague de Nero.
    -
Si c'était réellement ce que Caligula pensait, jamais il ne te laisserait
porter ceci. Et moi non plus, ajouta-t-il en se levant. Je dois y aller ou on
va se demander si je ne suis pas tombé dans un trou !
    -
Wotan... Je sais que ma haine est injuste mais je ne peux pas m'empêcher de te
détester.
    Le
jeune prétorien acquiesça en souriant

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