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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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pouces
de plus qu'elle additionnait sur le petit homme.
    -
Par tous les dieux de l'Olympe, Victoria ! Marcus a payé pour que tu combattes
ce soir et tu combattras, dussé-je demander à la moitié de mon ludus de
te jeter dans le cercle de lutte !
    Victoria
ricana, se drapa dans son manteau de voyage et tourna les talons, s'engageant
sur la voie pavée dans le sens inverse du convoi.
    -
Qu'ils viennent me chercher, je les attends !
    -
Victoria ! hurla Placidus, fou de rage. Reviens ici tout de suite ! Victoria !
    -
Dis à Marcus que je serais venue avec plaisir si l'odeur des crapules dans son
genre ne me donnait pas envie de vomir !
    Elle
s'était à présent enfoncée dans l'obscurité, hors du périmètre des torches.
    -
Victoria ! Reviens ! C'est dangereux ! Tu ne vas pas te promener seule en
pleine nuit !
    Il
piétina de rage sur les pavés.
    -
Dois-je la suivre ? s'enquit le serviteur chauve aux allures d'ancien
gladiateur qui avait accueilli Kaeso et son second au ludus .
    L'instinct
paternel de Placidus avait envie de répondre "oui" mais son sale
caractère et le refus de céder une fois de plus devant sa fille lui donnèrent
la force de secouer vigoureusement la tête.
    -
Qu'elle se fasse égorger par un voleur, ou pire, s'il n'y a que ça pour lui
faire plaisir ! cria-t-il, davantage à l'intention de sa fille qu'à celle de
l'esclave.
    Un
éclat de rire assuré et lointain lui répondit et il remonta dans le chariot, la
colère aux tripes. Il était bon pour prétexter une indisposition passagère de
Victoria ! Restait à espérer que Marcus se contente d'une simple compensation
financière...
     
     
     
    Seul
dans sa chambre, Mnester apportait les dernières touches à son maquillage de
scène et peignait ses longs cheveux de néréide en soupirant.
    Ce
soir, c'est lui qui ouvrirait le spectacle par une danse et il frémissait déjà
de dégoût en imaginant les regards torves et lascifs des hommes, venus
satisfaire leur goût du sang et leurs fantasmes de violence en assistant aux
combats organisés par Marcus.
    Mnester
détestait ce genre de soirée arrosée de mauvais vin et poivrée de brutalité.
Après avoir vu des gladiateurs combattre jusqu'à presque s'entre-tuer, les
clients étaient pris d'une sorte de folie bestiale qu'ils assouvissaient, du
moins ceux qui pouvaient se le permettre, dans le lit du jeune homme ou dans
celui des autres prostitués de l'établissement.
    Le
lendemain matin, lui et les pauvres victimes de la fougue cruelle de ceux qui
croyaient que le prix d'une passe les affranchissait de toute mesure n'auraient
plus qu'à soigner leurs bleus, bosses, morsures ou pire encore...
    Durant
les cauchemars éveillés qu'étaient les heures passées à supporter les assauts
de ces brutes, Mnester entendait parfois les hurlements de cette pauvre Clio, sur
qui un client particulièrement vicieux avait déversé l'huile brûlante de la
lampe. Les yeux furieusement clos, il revoyait le jeune Alexandre exsangue, les
organes génitaux tranchés par un vieil édile à demi impuissant, vexé de n'avoir
pu lui prouver sa virilité ; ou la douce Helena, les seins tendres lacérés à
coups de couteau par un préfet ivre.
    Pourquoi
la vue de sang et de la violence déclenchait-elle chez les hommes cette folie
furieuse et leur donnait envie à leur tour de malmener leurs semblables ? Il
avait beau être un homme lui aussi, Mnester ne comprenait pas toujours leurs
étranges réactions. Et chaque jour passé dans cette maudite taverne le
dissuadait un peu plus d'en apprendre davantage sur ses semblables.
    On
frappa à sa porte et il tressaillit.
    -
Mnester ! appela la suivante de Danaé. Placidus et ses gladiateurs sont là ! Ça
va être à toi !
    -
Va dire à la maîtresse que j'arrive tout de suite !
    Un
noeud dans le ventre, il adressa une prière rapide aux dieux du minuscule
laraire qui trônait dans un coin de la chambre puis, après une courte
hésitation, il sortit un pot d'onguent médicinal de son coffre pour le poser à
côté du lit.
    Inutile
de se faire des illusions. Au vu de la qualité des gladiateurs que Marcus avait
fait venir, les spectateurs seraient déchaînés, cette nuit. Il aurait beau
faire, il savait qu'il n'échapperait pas à leurs étreintes brutales...
     
     
     

6.
     
     
    Aussi
loin qu'il s'en souvienne, Columbus avait toujours aimé en découdre. Avec ses
deux frères aînés, tout d'abord. Puis avec ses cousins et ses camarades de jeu,
lorsque sa proche

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