Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
Vom Netzwerk:
m'intéressent.
    -
Peut-être. Mais c'est eux qui vont payer, ça je te le garantis. Sur combien de
cadavres es-tu prêt à marcher pour faire tomber ceux qui tirent les ficelles
dans l'ombre, centurion ?
    Kaeso
se redressa de toute sa taille et adressa à son second un regard glacial.
    -
Autant qu'il faudra, Matticus.
    -
Le tien, le mien et celui de Caligula y compris ? murmura ce dernier avec une
expression sinistre. Nous parlons certainement de millions de sesterces alors
ne t'imagine pas un instant que ces charmants fils de pute vont nous laisser
mettre leur juteux commerce en pièces sans broncher.
    -
Autant qu'il faudra, Matticus, répéta le jeune officier avec une moue agressive
qui découvrit ses dents blanches. En route ! ordonna-t-il aux autres en
reprenant sa progression au milieu de la foule.
    Matticus
le suivit en dodelinant du chef, un noeud au creux du ventre. Il avait un
mauvais pressentiment. Oui, un très mauvais pressentiment.
     
     
    *
    **
     
    L'immense
esclave nubien introduisit la jeune fille dans le luxueux vestibule aux murs
ornés de fresques religieuses à la gloire d'Apollon et de sa soeur Aphrodite.
    -
Va prévenir ton maître que Lepida a accepté de répondre à son invitation.
    Le
serviteur s'inclina avec respect en dissimulant son sourire à grand-peine.
    Apollonius
lui avait ordonné d'aller déposer un courrier chez la cousine de Caligula à
l'aube pour s'excuser de l'avoir ignorée après le banquet, la nuit précédente.
    Comme
il l'avait supposé, l'adolescente qui, comme toutes les adolescentes, raffolait
de mystères, de magie, d'exotisme et de romances interdites, n'avait pas perdu
de temps pour répondre à son obscure - voire inquiétante - invitation !
    " Ma
chère Lepida, excuse la faiblesse Qui te valut, hier, une telle maladresse. Et
pour me pardonner, à midi je t'attends. Viens sans crainte et discrète, comme
auprès d'un amant.
    Nous
lirons ton futur dans les eaux les plus sombres
    Sous
le regard du dieu vêtu de feu et d'ombre.
    J'invoquerai
pour toi les génies et démons.
    Sois
mon invitée dans la maison d'Apollon. "
     
    -
Suis-moi, dame Lepida. Mon maître t'attend déjà.
    La
jeune fille sentit son pouls battre follement à ses tempes.
    Par
la Déesse, ce que tout cela était excitant ! Quand elle allait raconter ça à
ses amies, elles en pâliraient de jalousie ! Pour une fois, ce serait elle,
Lepida, le centre de toutes les attentions. Elle, que les autres regarderaient
avec envie, et non Concordia ou Drusilla. Depuis le temps qu'elle attendait une
occasion comme celle-ci !
    Lepida
n'était pourtant pas sans charme. Ni laide, loin s'en fallait. En fait, elle
n'était ni disgracieuse ni belle ; ni grosse ni mince ; ni rayonnante ni dénuée
de charisme ; ni sotte ni particulièrement brillante. Non, elle était
simplement... transparente ! Elle était le genre de jeune fille qui, lorsqu'on
la pointait du doigt en demandant à un homme "Comment la trouves-tu ?",
provoquait à tous les coups un tiède "Oui, pas mal mais bon...".
    Par
un escalier sombre, le serviteur la conduisit à une salle souterraine au sol
recouvert de simples dalles de pierre. Pour le peu que la jeune fille pouvait
en voir à la faible lumière des lampes à huile, la pièce était nue, à
l'exception d'un grand piédestal de marbre où Apollon, noyé dans les fumées
d'encens, la contemplait de ses yeux perçants.
    La
main droite de la statue enserrait un bâton de berger planté dans le sol, à la
verticale, à la façon d'une lance, tandis que la gauche caressait distraitement
la tête d'une chèvre. La lueur dorée des lampes, disposées à ses pieds entre
les innombrables ex-voto, caressait la peau de marbre peint de ses
attouchements vacillants et, pendant un court instant, Lepida crut presque le
voir respirer.
    Le
dieu semblait veiller. Pas sur le temple qu'était devenue cette maison mais sur
la dalle de pierre où il était assis. Un nom grec y avait été gravé : Hyacinthos.
    Comme
toutes les filles de bonne famille ayant reçu un minimum d'éducation, elle
avait entendu parler du malheureux Hyacinthos, un jeune homme dont Apollon
avait gagné les faveurs. Jaloux de cette tendre idylle, Zéphyr, le vent, tua le
jeune éphèbe en faisant dévier sur sa tête un disque lancé par son amant alors
qu'ils s'entraînaient.
    Comprenant
alors ce qu'était la "dalle de pierre" en question, Lepida poussa un
petit cri et eut un mouvement de recul involontaire. Elle était habituée à

Weitere Kostenlose Bücher