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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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nota-t-il. Quelqu'un le protège, c'est
évident. Quelqu'un de très haut placé.
    Kaeso
fit craquer ses phalanges et contracta si fort les mâchoires que ses compagnons
entendirent ses dents grincer. Si Marcus Gallus avait été devant lui, il lui
aurait probablement tordu le cou de ses propres mains.
    Dire
qu'il les avait, lui et son frère, considérés pendant des années comme ses
frères d'armes. Des compagnons fidèles à qui il aurait confié sa vie sans la
moindre hésitation.
    Comment
la cupidité et la soif de pouvoir pouvaient-elles corrompre les hommes à ce
point ? Au point de se retourner contre celui qui leur avait tout appris et
leur avait permis de gravir un à un les échelons ?
    Sans
l'intervention de Kaeso, Marcus n'aurait même pas été admis au sein des
prestigieuses cohortes du prétoire tant sa réputation de mauvais coucheur et de
bagarreur était légendaire. Son frère avait presque dû supplier le jeune
centurion d'intercéder en sa faveur.
    "Au
nom de leur amitié", avait-il dit.
    Pour
ce qu'elle valait, leur amitié ! La promesse d'hériter du grade de Kaeso au
sein du prétoire avait suffi à Lucius Gallus pour condamner son supérieur à
mort en lançant contre lui de fausses accusations de lèse-majesté.
    Le
jeune prétorien n'avait découvert le nom de son mystérieux accusateur que
lorsqu'il avait miraculeusement échappé à une condamnation à mort, à laquelle
le traître Séjan aspirait pourtant de toutes ses forces. Et même alors, il eut
peine à croire que les mois passés en prison, l'exil auquel il avait dû se
résigner et la perte de son grade, de son honneur et de sa fortune, il les
devait à son bras droit et à son jeune frère.
    Oui,
on pouvait dire que Lucius et Marcus Gallus Rufus lui avaient définitivement
fait perdre les quelques onces de confiance qu'il accordait encore à la nature
humaine, au bénéfice du doute la plupart du temps, soit, mais quelques onces
tout de même.
    -
Balbus, combien d'hommes peux-tu réunir ? demanda le jeune officier d'une voix
blanche.
    -
Euh... là, maintenant ? Une cinquantaine. Un peu plus si tu me laisses une
heure ou deux, le temps d'aller chercher du renfort dans les casernes des
secteurs voisins.
    -
Une cinquantaine suffira largement.
    -
Pourquoi ?
    La
question n'était que pure forme car le sourire qui incurvait les lèvres du
vigile indiquait qu'il connaissait déjà la réponse et en jubilait d'avance.
    -
Fais fermer la taverne du Loup gris jusqu'à nouvel ordre et interroge les
esclaves sur les paris clandestins qui s'y déroulent.
    -
Dois-je agir sur ton ordre ?
    -
Surtout pas. Je ne voudrais pas que l'on voie dans cette intervention un
règlement de comptes de ma part ou, pire, une vengeance personnelle. C'est pour
cela que toi et tes hommes devrez intervenir seuls. Le prétoire vous épaulera
plus tard, lorsque les premières accusations tomberont.
    -
Sur ordre de qui dois-je intervenir, dans ce cas ?
    Kaeso
parut hésiter un instant mais...
    -
Le questeur Caius Julius César Germanicus, au nom du Sénat et du peuple de
Rome, répondit-il solennellement.
    Matticus
ouvrit la bouche pour protester mais un seul regard de son supérieur suffit à
le faire taire.
    -
Je veux des noms, reprit celui-ci. Je veux des preuves et je veux des têtes !
Tu crois pouvoir faire ça ?
    -
Tu les auras, centurion, assura Balbus, qui brûlait déjà de rendre à ce chien
de Marcus Gallus la monnaie de sa pièce.
    Enfin
! Enfin il allait pouvoir faire payer à cet enfant de salaud les mois
d'humiliations et d'impunité durant lesquels il avait mené ses petits trafics
sous son nez, sans craindre de se faire arrêter ni même molester.
    Le
jeune aide de camp qui leur avait servi du vin entra alors précipitamment dans
la pièce et s'adressa à Kaeso :
    -
Ton ordonnance est là, centurion. Il dit que c'est urgent.
    -
Mustella ?
    Kaeso
et Matticus, talonnés par Io, suivirent le garçon jusqu'au vestibule de la
caserne, si tant est que l'on puisse appeler la petite entrée encombrée par un
banc vermoulu un "vestibule".
    Mustella,
accompagné de trois autres prétoriens, se tenait debout, près de la porte, et
sautillait impatiemment d'un pied sur l'autre comme si les mosaïques lépreuses
lui brûlaient les talons.
    La
vue de ces hommes en tenue rutilante, cuirasse cirée et tunique immaculée,
avait quelque chose d'incongru en ces lieux.
    En
voyant enfin arriver Kaeso, le visage piqué de taches de rousseur de son
ordonnance

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