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Mon Enfant De Berlin

Mon Enfant De Berlin

Titel: Mon Enfant De Berlin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Wiazemsky
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suivantes :
    1. Je n’ai jamais fait de trafic illicite avec les Allemands.
    2. Je n’ai jamais réalisé de bénéfices illicites par trafic avec les Allemands.
    Les deux accusations portées contre moi sont absolument dénuées de fondement. Je crois pouvoir en fournir la preuve indéniable, en indiquant que, fait prisonnier par les Allemands, le 7 juin 1940 sur le front de la Somme, je suis resté en captivité en Allemagne jusqu’au 21 avril 1945, date à laquelle j’ai été libéré par l’Armée rouge.
    En ce qui concerne ma conduite pendant ces cinq années de captivité, je suis en mesure, si nécessaire, de fournir des attestations émanant de personnalités insoupçonnables, aussi bien françaises que britanniques ou soviétiques, étant donné que je me suis trouvé dans un camp où ces nationalités étaient mêlées.
    Libéré le 21 avril, je me suis mis à la disposition du Commandement soviétique, et j’ai commandé un corps franc de partisans agissant en liaison avec les éléments les plus proches de l’Armée rouge.
    J’ai été, pour ma conduite au cours des dernières semaines de la guerre, l’objet d’une proposition pour la Légion d’honneur, proposition faite par le médecin commandant Meunier, actuellement chirurgien de l’hôpital Dominique-Larrey à Versailles, et qui était à l’époque, médecin-chef de l’hôpital où je me trouvais.
    Échangé aux Américains le 21 mai, après un mois passé à organiser des centres de rassemblement de prisonniers français en zone russe, j’ai été recruté sur place à Leipzig par le commandant de Rosen, inspecteur des Missions de rapatriement, pour servir d’officier de liaison entre le Q.G. du XXI e corps d’armée américain et les services français de rapatriement d’une part, et les autorités soviétiques d’autre part.
    Ma mission auprès de l’armée américaine s’étant terminée en août, je suis rentré à Paris le 10 août 1945, et après une semaine passée à régulariser ma situation militaire, je suis reparti à Berlin où je me trouve depuis lors.
    C’était la première fois que je rentrais en France depuis le 4 juin 1940, date à laquelle j’ai été fait prisonnier.
    Je joins en annexe une attestation qui m’a été délivrée par le XXI e corps d’armée américain et qui a servi de base pour une proposition d’attribution de la Bronze Star Medal.
    J’estime que la déclaration ci-dessus est de nature à me laver des deux accusations dont je suis l’objet.
    En ce qui concerne la troisième qui traite de mon appartenance à la société appelée communément “la Cagoule”, j’affirme sur l’honneur ce qui suit :
    Au début de l’année 1936, je me suis laissé entraîner à un “Cercle d’études” d’un parti nouvellement fondé et dont les affiches de propagande recouvraient les murs de mon quartier. Le Parti se dénommait, si j’ai bonne mémoire, Parti national révolutionnaire.
    L’entreprise de bâtiment où je travaillais m’ayant envoyé en déplacement en province au cours du mois de mars et d’avril, je suis retourné rue Caumartin dans le courant du mois de mai. J’ai trouvé la place occupée par la police qui m’a relâché après un bref interrogatoire.
    Un mois après, j’ai été convoqué à la police judiciaire où, après un nouvel interrogatoire, j’ai été de nouveau relâché.
    De nouveaux déplacements en province me firent totalement oublier cette affaire.
    Quatre mois après, en octobre 1936, je suis parti pour faire mon service militaire. Ayant rengagé en 1938, j’ai servi dans l’armée, sans interruption, du 15 octobre 1936 au 15 août 1945, date de mon retour à Paris et de ma démobilisation.
    J’affirme que la seule fois où j’ai, entre 1936 et ce jour, entendu reparler de cette malheureuse aventure, a été en 1938, lorsque sous-lieutenant au 8 e cuirassiers à Saint-Germain-en-Laye, j’ai reçu la visite de deux inspecteurs de la Sûreté qui m’ont interrogé sur mon affiliation à “la Cagoule”. Je considère que mes explications ont été, à cette époque, suffisantes pour prouver la fausseté de ces allégations, puisque je n’ai jamais entendu reparler de cette affaire.
    Je saisis cette occasion pour réaffirmer avec force que ni avant, ni pendant mon service militaire, je n’ai appartenu à “la Cagoule”, et que je n’ai jamais commis aucune action condamnable ou préjudiciable aux intérêts

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