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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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devant.
    Quatre carreaux partirent simultanément et une
monture rua sous la douleur d’un trait l’ayant atteint au poitrail. Deux hommes
tombèrent.
    Déjà Guilhem, Alaric et Wolfram se précipitaient
épée haute, mais, contre toute attente, les autres cavaliers, effrayés, détalèrent.
    Ceux au sol étaient blessés. Un carreau dans la
poitrine pour l’un et dans la cuisse pour l’autre.
    Alaric égorgea le premier et l’Allemand le second.
Guilhem découvrit alors qu’un troisième essayait de se dégager de dessous le
cheval agonisant. Il s’apprêtait à lui donner un coup de taille dans le torse
quand l’agresseur parvint à sortir sa jambe et à rouler sur lui-même, évitant
la lame qui frappa seulement le sol.
    Immédiatement, l’assaillant se releva. Il n’avait
pas lâché sa hache et se mit en position pour se battre. Mais il était seul, et
ses adversaires étaient trois.
    Amicie, qui était resté éloignée, le reconnut à sa
silhouette et au surcot palé des armes de Foix.
    — Gilabert ! cria-t-elle pleine de
haine. Que toutes les puissances de l’enfer t’emportent !
    — J’ai tout fait pour que ce soit toi
qu’elles emportent, rétorqua-t-il avec la même haine.
    Il brandit sa hache et l’abattit sur Guilhem qui
parvint juste à l’éviter.
    — Laissez-le-moi ! commanda Ussel à ses
compagnons.
    — Le Seigneur Dieu m’a épargné ! lança
fièrement Gilabert. Il sait que je suis dans mon droit ! Vous avez voulu
me spolier, mais je ne me laisserai pas faire !
    « Seigneur, hurla-t-il, dirige mon
bras !
    Il tenait sa hache avec assurance de la main
droite. Une arme avec un lourd tranchant d’un côté et une pointe de l’autre.
Guilhem devinait qu’un seul coup, bien asséné, briserait sa lame. Mais il
savait aussi que Gilabert se fatiguerait avant lui.
    — Un duel judiciaire, Gilabert ? Tu sais
pourtant que ça ne se fait pas dans le comté de Foix ! C’est le comte, et
lui seul, qui va décider de ton sort ! Un sort peu enviable… Il te fera
démembrer…
    Gilabert lui cracha dessus, persuadé qu’il pouvait
encore l’emporter. Qu’il tue ce Guilhem, et ce n’étaient pas les deux autres
qui l’arrêteraient ! De surcroît, il attendait du renfort et Brasselas
parviendrait bien à rassembler ses gens.
    Les deux adversaires se tournèrent autour pendant
un moment. Guilhem lança quelques fausses attaques que Gilabert évita
facilement. C’était un homme plus agile qu’il n’y paraissait, mais l’issue du
combat ne faisait pas de doute. Guilhem était certain d’en venir à bout sans le
tuer. Ensuite il l’interrogerait avant de le ramener à Foix où le comte le
ferait supplicier.
    Esclarmonde, Amicie et Archéric étaient sortis de
l’abri pour regarder.
    Gilabert avait tiré sa miséricorde, une longue
lame de près de deux pieds. Il fit un demi-moulinet avec la hache et, comme
Guilhem l’évitait, il lança la lame. Mais celle-ci, mal ajustée ou envoyée avec
insuffisamment de force, ne fit que heurter le haubert sans briser les mailles.
Guilhem parvint alors à donner un coup d’épée dans le manche de la hache et à
déséquilibrer son adversaire.
    C’est alors que celui-ci se figea, un carreau
planté dans la poitrine. La courte flèche avait percé le haubert du beau-frère
d’Amicie qui lâcha son arme en tombant sur les genoux.
    Guilhem se retourna. Alaric brandissait encore
l’arbalète.
    — Pourquoi ? lui cria-t-il avec colère.
Je t’avais dit qu’il était à moi !
    — Je ne voulais pas que vous soyez blessé,
seigneur. Il ne méritait pas un duel honorable après ce qu’il a fait !
    Guilhem était furieux. Il s’approcha de Gilabert
qui le regarda avec des yeux vitreux. La mort s’apprêtait à le saisir.
    — Félonie… murmura-t-il. Le Seigneur te
punira…
    — C’est toi le félon ! De plus, ne
sais-tu pas que c’est le Diable qui gouverne ce monde ? Que ne l’as-tu
invoqué à la place de Dieu ! Lui t’aurait certainement aidé !
    Gilabert tomba sur le côté en balbutiant :
    — Le… consolamentum … pitié…
    — Parle, avant ! Pourquoi attaquer le
convoi de dame Esclarmonde ?
    — Je voulais garder Saverdun. Amicie morte,
je serais resté le maître.
    — Tu avais déjà essayé de la tuer… Ne mens
pas en ce moment solennel !
    — Oui… J’avais chargé Espes de la faire
évader de la prison où je l’avais mise… Il devait la tuer en chemin… Il m’a dit
à

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