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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Saint-Gilles… qu’il n’a pas pu à cause de Corona… et de Pons…
    Amicie et les autres s’étaient approchés. La
châtelaine de Saverdun était stupéfaite. Espes ! Son fidèle serviteur
était donc un félon !
    — Qu’a-t-il dit d’autre ?
    — Il avait essayé à Lamaguère… avec un essaim
de guêpes.
    Guilhem échangea un regard avec Amicie, puis eut
un bref regard envers Alaric, ainsi innocenté.
    — Le jour de la chasse, je lui ai demandé de
voler des flèches chez les valaques… Pour qu’on les accuse… Leur tente était
vide…
    Il cracha un flot de sang en s’étouffant avant de
balbutier.
    — Consolé… pitié… être consolé…
    Guilhem regarda Amicie qui secoua la tête avec
horreur. Ensuite il interrogea du regard Archéric.
    Celui-ci s’approcha du mourant.
    — Tes crimes sont trop terribles, Gilabert.
Je ne peux pas te consoler. Ton âme est vouée au démon, fit-il.
     

Chapitre 21
    P endant
que Wolfram rassemblait les chevaux de leurs agresseurs, Guilhem et Alaric
suivirent un moment la direction que les fuyards avaient prise. D’après ce
qu’avait dit Amicie, Brasselas était pire que son maître, tant par son audace
que pour sa fourberie, et il était capable de tenter un autre guet-apens. Mais
les traces des marauds s’éloignaient vraiment. Privés de leur seigneur, ils
n’étaient plus que des gens sans aveux qui deviendraient des proies chassées
dans tout le comté. Pris, ils subiraient les plus affreux supplices, aussi
s’étaient-ils certainement enfuis à toute bride au bout du monde.
    Quand Guilhem et Alaric revinrent à leur
campement, Archéric de Salins avait chargé les coffres sur les mules. Comme ils
disposaient de deux montures supplémentaires, Esclarmonde monta en croupe
derrière le Parfait et Amicie prit le second cheval. Ils partirent, abandonnant
aux loups et aux corbeaux les corps de leurs agresseurs. Gilabert agonisait
toujours. Il ferait le grand passage seul, ou en compagnie des animaux sauvages
qui viendraient le dévorer.
    La neige recommençait à tomber.
    Guilhem avait décidé de ne pas revenir sur les
lieux de l’embuscade et de se diriger plutôt vers Sainte-Gabelle. Là-bas, ils
donneraient l’alerte, si cela n’avait pas déjà été fait par un voyageur.
    Ils atteignirent l’ermitage. Le corps de l’ermite
était toujours sur place, ou plutôt ses restes car les loups avaient pris leur
part. Cette fois, ils s’arrêtèrent pour creuser une tombe à côté de la
chapelle. Archéric de Salins donna une bénédiction pendant que Guilhem
s’entretenait avec Alaric.
    — Je sais que tu as agi selon ton cœur en
tirant sur Gilabert, Alaric, mais j’entends être obéi.
    — Je donnerai ma vie pour vous, seigneur, et
je ne vous laisserai jamais en péril au risque de vous perdre, répliqua Alaric,
têtu.
    Guilhem le prit amicalement par l’épaule.
    — Je t’en remercie et t’en suis
reconnaissant. Mais sois sûr de deux choses : d’abord, il ne m’aurait pas
battu, ensuite, tu l’as sauvé d’un sort effroyable. Là où il est, il t’en est
sûrement reconnaissant.
    Il ajouta d’un ton tranchant comme une lame :
    — Si tu désobéis une nouvelle fois, je me
séparerai de toi. Maintenant, passe en tête et trouve le chemin de
Sainte-Gabelle.
    Ils remontèrent en selle. Wolfram d’Eschenbach
resta en arrière-garde avec Sanceline et les mules, et Guilhem approcha son
palefroi du cheval portant Archéric de Salins et dame Esclarmonde.
    — Vos épreuves sont terminées, leur dit-il.
J’aurais voulu vous éviter le spectacle de ce pauvre ermite, mais il fallait le
mettre en terre avant que les loups ne l’aient entièrement dévoré.
    — Vous avez eu raison, approuva Archéric.
    — Je vous laisserai en sûreté à
Sainte-Gabelle, et ensuite je poursuivrai avec mes amis.
    — Pourquoi ne pas rester avec nous jusqu’à
Foix ? demanda Esclarmonde. Mon frère saura vous récompenser.
    — Ma récompense est de vous savoir vivante et
non meurtrie, ainsi qu’Amicie que j’aime fort, comme vous le savez, noble
comtesse. À Foix, je rapporterai à votre frère ce qu’il s’est passé et il vous
enverra une escorte. Il lancera aussi des gens à la poursuite de Brasselas et
de ses marauds.
    Esclarmonde approuva d’un mouvement de tête.
    — Si votre quête aboutit, noble Guilhem, que
ferez-vous ? Je donnerai ma vie pour voir, ne serait-ce qu’un instant, la
pierre du Graal, dit-elle d’un ton

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