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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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pas le comte Dracul !
D’ailleurs, Alaric vient de le dire, les pals de Foix sont peints sur les écus
de ceux qui rôdent autour de nous.
    — Que voulez-vous dire ? demanda
Esclarmonde, le cœur battant à l’idée que les agresseurs soient des gens du
comté.
    — Rassurez-vous, noble comtesse, ce n’est pas
à vous qu’ils en veulent… C’est à Amicie de Villemur.
    Il soupira, car il ne souhaitait pas qu’Alaric
entende ce qu’il allait dire, mais il devait répondre aux interrogations de la
sœur du comte de Foix.
    — Amicie, tu ne sais pas tout, fit-il en
s’adressant à elle. Les frelons… ce n’était pas un accident.
    — Quoi ?
    — Quelqu’un avait posé un essaim sur une
branche, au-dessus de ton passage. J’ai retrouvé la perche utilisée, car je
connaissais cette façon de faire. Je l’avais pratiquée quand j’étais routier.
Les piqûres sont un moyen commode pour disperser des hommes d’armes.
    — Tu veux dire qu’on a tenté de me
tuer ? demanda-t-elle, incrédule.
    — Oui, et ce ne peut être que pour la seigneurie
de Saverdun. Comme tu n’es pas morte à Lamaguère, celui qui s’en était pris à
toi a recommencé. Pour y parvenir, il a exterminé l’escorte de dame
Esclarmonde.
    — Gilabert ! accusa Amicie.
    La haine et la colère déformaient son beau visage.
    — Peut-être. Nous saurons avant l’aube si
j’ai raison.
    — Pourquoi ? Vont-ils nous
attaquer ? demanda-t-elle.
    Guilhem ne sut que répondre. Il regrettait d’avoir
parlé, craignant que l’effroi ne domine désormais l’esprit des deux femmes.
    — Qui peut en douter ? répondit Esclarmonde,
fataliste. Ils doivent savoir que nous sommes faibles. Il ne nous reste qu’à
prier et à mourir dignement.
    — Je préfère me fier aux arbalètes, répliqua
Guilhem avec un sourire dur. Il y en a quatre. Chacun de nous (Il désigna
Eschenbach et Alaric) en utilisera une. Qui d’entre vous est prêt à prendre la
dernière ?
    — Je vous l’ai dit, seigneur Guilhem, j’ai
été chevalier, fit Archéric d’un ton grave. Je ferai ici tout ce qu’un
chevalier doit faire pour rester honorable. Mais je ne tuerai pas. J’ai engagé
ma foi auprès de l’Esprit saint.
    — J’ai aussi promis de ne plus tuer aucun
animal, même des bêtes fauves comme ceux-là, dit Amicie quand Guilhem
l’interrogea du regard.
    Esclarmonde approuva de la tête sans rien dire.
    — Tu me montreras… comment on l’utilise,
Guilhem, intervint Sanceline d’une voix blanche.
    Amicie, Esclarmonde et le Parfait Archéric la
considérèrent avec un mélange d’étonnement et de réprobation.
    — Ils ne sont pas loin, seigneur, proposa
Alaric. Pourquoi ne pas aller les surprendre ?
    Guilhem y avait pensé, mais ils n’étaient que
trois, et encore il n’était pas totalement sûr d’Alaric. Peut-être même que sa
proposition était un piège. Si, pendant qu’ils s’éloignaient, les autres
arrivaient, il n’y aurait personne pour défendre les femmes.
    — Non, attendons-les, décida-t-il. Nous
sommes sur notre terrain, et s’ils attaquent à l’aube, comme je le pense, ils
seront fatigués par une mauvaise nuit.
    — Ne les sous-estimons pas, Kyot, fit
prudemment Wolfram. Ils ont montré combien ils étaient dangereux. À peine à
sept, ils ont surpris et anéanti une escorte nombreuse et bien armée.
    — Je ne les sous-estime pas, mon ami, et
c’est pourquoi nous monterons la garde à tour de rôle, dit Guilhem. Mais tu as
raison de revenir sur le guet-apens, j’ai besoin de connaître leur façon
d’agir.
    « Comment s’est déroulée leur attaque ?
demanda-t-il à Esclarmonde.
    — Je ne sais pas comment cela a débuté,
répondit-elle. Je sommeillais dans la litière. Tout était calme, puis il y a eu
un grand fracas, des cris, des hurlements. Une mule a pris peur et ma litière a
basculé. J’ai appelé à mon aide le seigneur de Salsigne, puis mon médecin. Mais
personne ne m’a répondu. La litière s’était renversée et une main secourable
m’a aidée à m’en dégager. C’était Archéric.
    — J’ai tout de suite compris qu’il s’agissait
d’une embuscade, intervint le Parfait. J’ai vu Salsigne percé d’un trait dans
le dos et s’écrouler. Je me suis jeté par terre pour échapper aux flèches et,
quand la litière s’est renversée, j’ai rampé et tiré dame Esclarmonde en la
protégeant. Je l’ai poussée dans un fossé, un peu brutalement, je le

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