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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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repartirent le lendemain pour
Saverdun. Esclarmonde avait demandé au marchand de ramener les corps du convoi
et de les mettre en terre, mais elle doutait qu’il le ferait rapidement, tant
les habitants étaient terrorisés.
    Ils furent à Saverdun dans l’après-midi, sans
avoir aperçu les valaques.
    Par un colporteur arrivé un peu plus tôt, les gens
de la ville venaient aussi d’apprendre le massacre du convoi de la sœur du
comte de Foix et les portes étaient toutes fermées.
    Pourtant, quand Esclarmonde se présenta à la porte
de Braide, on ouvrit immédiatement les vantaux et on leva la herse. Non
seulement les gardes l’avaient reconnue, mais ils avaient vu aussi leur
ancienne châtelaine avec la comtesse de l’Isle-Jourdain.
    En l’absence du seigneur Gilabert de Beaumont,
c’est le sire de Lamothe qui commandait la place, expliqua le sergent de
faction en s’agenouillant pour embrasser les robes des deux femmes. C’est lui
qui avait fait fermer les portes et, en ce moment, il tenait conseil avec les
chevaliers Isard, Lissac, Augier et Mazeras.
    Guilhem l’interrogea sur les valaques. Aucun homme
d’armes avec casque à longue pointe n’était entré dans la ville haute,
assura-t-il, mais une troupe pouvait être passée par la ville basse ou le
faubourg. Esclarmonde commanda que les portes restent closes et demanda aux
gardes de la prévenir si des cavaliers étrangers approchaient. Puis elle
ordonna au sergent de les conduire au château.
    Dans la Grand-Rue, Guilhem prit la tête de leur
troupe avec la comtesse. Le sergent aurait aimé savoir ce que signifiait leur
arrivée, alors que bruissaient des rumeurs sur des brigands qui s’en seraient
pris justement à la sœur du comte de Foix, mais il n’osa poser de questions, se
bornant à répondre à celles qu’on lui posait.
    Amicie était derrière eux avec Archéric de Salins
à son côté. Plus loin se trouvaient Wolfram et Sanceline, qui découvraient la
ville, et enfin Alaric qui s’occupait des mules.
    Évidemment, une procession aussi inhabituelle
attira immédiatement l’attention des badauds, des artisans et des marchands
ayant leur échoppe dans la rue. Dame Esclarmonde, qu’on appelait déjà la Grande
Esclarmonde, fut tout de suite reconnue et très vite la foule se pressa autour
d’eux, avec d’autant plus de ferveur que la rumeur de l’attaque de sa suite
s’était répandue.
    — Dame Esclarmonde !
    — C’est notre bonne dame, la Grande
Esclarmonde !
    — Longue vie à la noble comtesse de
l’Isle-Jourdain ! criait-on de toutes parts.
    Ce petit peuple n’avait toujours vu la sœur du
comte qu’en litière, avec une escorte de sergents portant sa bannière. Pour la
première fois, elle était à leur portée et les plus audacieux s’approchaient,
tentant d’embrasser sa robe. De surcroît, leur châtelaine était revenue. La
plupart de ces gens avaient eu à subir le joug de Gilabert, aussi les vivats et
les cris de joies s’adressaient tout autant à Amicie de Villemur.
    C’est donc entouré d’une foule immense et
euphorique que le cortège pénétra dans le château. Seuls Sanceline et Wolfram
restèrent à l’extérieur. La fille d’Enguerrand avait prévenu Guilhem qu’elle
voulait interroger les marchands de Saverdun pour savoir si l’un d’eux avait vu
son père. Avec galanterie le chevalier bavarois l’accompagna.
     
    Dans la cour, les gardes écartèrent la populace,
et les deux nobles femmes, accompagnées de Guilhem, furent conduites jusqu’à la
grande salle où conféraient Lamothe et ses chevaliers depuis qu’on leur avait
rapporté l’attaque de l’escorte de la sœur du comte de Foix.
    Ayant entendu le tapage, ils s’étaient levés et
furent stupéfaits en voyant entrer la comtesse et leur châtelaine. Visiblement
désemparé, Lamothe s’avança vers Esclarmonde et s’agenouilla, lui prenant la
main et lui baisant le pouce. Les autres lui rendirent hommage de la même
façon.
    Esclarmonde ne leur demanda pas de se relever.
    — J’ai été mandatée par mon frère à la
conférence sur Saverdun avec le comte de Toulouse, fit-elle d’un ton glacial.
Il a été décidé que Gilabert céderait sa part sur la seigneurie à Arnaud de
Villemur, votre nouveau seigneur. En attendant, sa sœur Amicie restera votre
châtelaine. Vous lui prêterez hommage.
    — Nous le ferons, noble et vénérée comtesse,
promit Lamothe.
    — Mais il y a plus urgent. Levez-vous,
maintenant !

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