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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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En rentrant à Foix, mon escorte a été attaquée. Vous le
savez…
    — Nous l’avons appris tout à l’heure, noble
comtesse.
    — Savez-vous par qui ?
    Lamothe baissa les yeux et répondit un “non”
hésitant.
    — Par votre seigneur, le félon Gilabert. Le
seigneur Guilhem d’Ussel qui m’accompagne (elle le désigna) nous a sauvées.
Gilabert a reçu le châtiment qu’il méritait, mais son chevalier Brasselas, et
quelques-uns de ses marauds, ont fui. Je veux qu’il soit proclamé à son de
trompe que lui et ses hommes sont des renégats. Capturés, ils seront détranchés
en quartiers et donnés aux porcs. Quiconque leur portera assistance sera pendu
après avoir eu les poignets coupés.
    Elle les dévisagea, observant avec un plaisir
cruel combien ils étaient livides.
    Lamothe déglutit et prit la parole :
    — Vénérée comtesse, hier soir Brasselas est
venu avec trois de ses gens.
    — Quoi ?
    — Nous ignorions ce qui s’était passé, noble
comtesse, supplia-t-il. Il m’a dit que le seigneur l’attendait et a pris des
provisions dans le cellier. Ensuite il a voulu aller dans la chambre de notre
seigneur pour chercher des armes et prendre le contenu de son coffre, mais je
ne l’ai pas laissé faire. On s’est querellés et il est reparti sans me dire où
il allait.
    — Avec ses gens ? demanda Guilhem.
    Lamothe regarda cet inconnu, hésitant à répondre,
puis il hocha la tête.
    — Deux autres hommes l’ont accompagné. Des
gens à son service.
    — Ils avaient des armes ?
    — Pas grand-chose, seigneur. Une pique et un
coutelas.
    — Brasselas a-t-il dit autre chose ?
    — Non, seigneur.
    — C’est incompréhensible ! s’exclama
Esclarmonde. Ce maraud doit bien savoir qu’il a tout le comté à sa poursuite.
Il aurait dû fuir le pays depuis hier.
    — Je devine pourquoi il est toujours là, et
pourquoi il a recruté des hommes, fit Guilhem.
    La sœur du comte le regarda, interrogative.
    — Il a trouvé un engagement…
    — Les valaques ?
    — Qui d’autre ? Ils ont dû se
rencontrer. Brasselas fuyait et le comte Dracul a besoin de guides, de
provisions et de renfort. Tout le comté va être en alarme avec l’attaque de
votre convoi et la mort d’Espes. L’ambassadeur de Transylvanie a dû juger qu’à
quatre, il serait difficile d’échapper aux troupes à sa recherche. Il ignore
que nous l’avons disculpé.
    — Tant mieux ! fit Esclarmonde. Au lieu
de rechercher la bande de Brasselas et celle du comte Dracul, il n’y en aura
qu’une à saisir.
    — Qui est le comte Dracul, noble dame ?
demanda humblement Lamothe.
    — Un homme à craindre, chevalier, répondit
Guilhem. Il est ambassadeur de Transylvanie et voyage avec un écuyer et deux
archers. S’il demande à entrer ici, recevez-le, mais saisissez-le aussitôt. Il
aura à répondre à bien des questions.
    — Ce serait tout de même une surprenante
alliance que celle de ce comte avec Brasselas et ses truands, remarqua Amicie
qui avait écouté la conversation en gardant le silence. Par Espes, Dracul sait
que ce sont eux qui ont voulu le faire accuser.
    — Brasselas a dû lui avouer que c’est son
maître qui avait tout décidé.
    — Sans doute…
    Elle s’adressa alors à Lamothe d’une voix
glaciale.
    — Pourquoi m’avez-vous laissé emprisonner ?
Seul Portal m’a défendue, et vous l’avez laissé mourir.
    — Le seigneur nous avait dit que vous aviez
voulu livrer Saverdun au comte de Toulouse, expliqua Lamothe avec gêne. Nous
lui avions rendu hommage devant le comte de Foix, noble comtesse. Pourtant nous
avons défendu Portal le jour où il l’a accusé. Le seigneur nous a alors menacés
de nous accuser de félonie devant le comte de Foix. Malgré cela, le jour où
vous avez fui, nous nous sommes assemblés, tous les cinq. Nous avions décidé de
vous interroger pour savoir si les accusations du seigneur étaient véridiques.
Nous nous sommes rendus dans la tour et avons découvert que vous aviez
disparue.
    — Et alors ? demanda Amicie, surprise
par cette révélation.
    — Ayant compris que vous vous étiez évadée,
nous avons choisi de ne rien dire.
    Les autres chevaliers approuvèrent d’un hochement
de tête.
    — Mais le soir, à son retour, Gilabert a fait
chercher Espes, qu’on n’a pas trouvé, puis il est parti vous voir dans la tour
et a découvert votre absence. Il a été pris d’une terrible fureur. Il a même
menacé de me faire pendre !

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