Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
serrait le cœur et affirmait qu’elle ne le venait
plus.
    Au début, Wolfram resta près de la cavité, tandis
qu’Alaric s’occupait de retenir la corde attachée au cheval. Chaque fois que
celle-ci se détendait puis se tendait, Wolfram demandait à l’écuyer de donner
du mou.
    Lorsque la corde fut entièrement dans le gouffre,
ils s’inquiétèrent, s’interrogeant pour savoir si elle serait suffisante.
    — Attendons, dit simplement Wolfram. Quand
elle se détendra complètement, c’est qu’il sera arrivé au fond.
    Il n’osa pas ajouter : “ou qu’il sera tombé”.
    Voyant des larmes couler sur les joues de
Sanceline, il lui dit avec un sourire chaleureux :
    — Il va revenir, gentille demoiselle,
soyez-en sûre !
    — Ma fille, dit Enguerrand, toujours allongé
près de l’arbre, si le saint évêque Nicétas a pu descendre dans ce trou et en
est revenu, Guilhem y parviendra aussi.
    Elle hocha la tête, ne pouvant quand même retenir
ses pleurs.
    N’ayant plus rien à faire, Alaric entreprit de
s’occuper des chevaux. Il les fit boire et leur donna l’avoine achetée à
Bélesta.
    C’est alors qu’ils virent arriver les trois
moines.
    Alaric détacha la hache de sa selle et Wolfram
saisit son épée posée sur le sol.
    — Ne tentez rien ! menaça Pierre de
Castelnau d’une voix assurée. Mes hommes vous ont encerclés et vous êtes sous
la menace de leurs traits.
    — Quels hommes ? demanda Wolfram, tenant
son arme à deux mains.
    — Brasselas, montrez-vous !
    Des deux extrémités de la clairière, sortant de
derrière des arbres, quatre guerriers s’avancèrent, les tenant en joue avec des
arbalètes.
    — Ils pourraient vous tuer, mais je ne veux
pas voir le sang couler. Nous sommes des hommes de Dieu, dit benoîtement
Castelnau.
    Alaric et Wolfram échangèrent un regard.
Devaient-ils se battre, et mourir, ou attendre une occasion ?
    — Jetez vos armes ! ordonna Castelnau.
    Wolfram s’exécuta, puis Alaric, ce qui provoqua un
sentiment de honte et de colère chez Sanceline.
    — Vous vous dites des hommes de Dieu ?
lança-t-elle aux religieux. Des hommes de Dieu qui flagellent un saint ermite
comme l’a été notre Seigneur Jésus ?
    La peur de ce qui allait arriver provoqua chez
elle une inextinguible fureur.
    — Ne blasphémez pas, compère ! gronda
Urgio, la prenant pour un écuyer, puisqu’elle était en haubert et camail. Ce
prétendu ermite n’était qu’un hérétique qu’on aurait dû faire brûler, comme ses
semblables !
    — Comme moi ? Car je suis aussi
hérétique ! rétorqua-t-elle, pleine de rage.
    Urgio s’approcha et la gifla.
    — Faites preuve de soumission, et abandonnez
votre arrogance, mon garçon, ordonna-t-il.
    Sanceline se jeta sur lui, tentant de le griffer
et de l’aveugler. Mais Urgio était plus vigoureux qu’elle. Il la maîtrisa et,
la tirant près de la falaise, il s’en débarrassa en la poussant.
    Sur le coup, elle ne comprit pas ce qui lui
arrivait. Elle tenta de se rattraper, mais ses mains ne rencontrèrent que le
vide, puis elle ressentit une violente douleur. Elle venait de heurter les branches
du pin qui poussait dans la falaise. Elle rebondit plus loin et son corps tomba
sur l’éboulis qu'elle dévala. Elle avait déjà perdu conscience quand sa tête
heurta les rochers.
    Les douleurs disparurent et un calme merveilleux
l’envahit. Sans comprendre comment, elle sut qu'elle était morte. Toute
souffrance disparut. Puis elle se sentit doucement glisser de son corps dont
elle aperçut la dépouille humaine, devant elle. Elle s’en éloigna en la
considérant avec une immense tristesse, comprenant qu’elle ne reverrait jamais
son père ni Guilhem. Les deux hommes qu’elle aimait le plus au monde.
    Elle entendit alors une douce et merveilleuse
musique et se retourna. Devant elle s’ouvrait un cercle de lumière qui
l’attira, l’aspira irrésistiblement. C’était une sorte de tunnel dans lequel
elle s’engagea. Elle y aperçut des gens qu’elle avait connus et qui étaient
morts : sa mère d’abord, des voisins de Paris, la pauvre servante
Ermessinde, assassinée durant le voyage vers Albi, et bien d’autres. Tous lui
souriaient chaleureusement.
    La lumière du tunnel devint plus brillante, plus
puissante. Elle ressentit une profonde paix intérieure, et, n’ayant plus de
regrets, elle avança avec sérénité dans le long tunnel. Une musique étrange,
inconnue, se fit entendre. C’était une

Weitere Kostenlose Bücher