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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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un long tunnel… J’ai rencontré ma
mère qui m’attendait, il y avait aussi Ermessinde… J’étais heureuse… C’était un
bonheur qui ne peut s’exprimer… Puis apparut un être de lumière… C’était un
ange… Il m’a fait signe de retourner d’où je venais.
    Il l’écoutait, plus épouvanté que s’il traversait
les Enfers.
    Elle serra l’émeraude dans ses mains crispées.
    — C’est elle qui m’a ramenée… C’est
cela ?
    — Je ne sais pas, Sanceline… Peut-être… Mais
peut-être as-tu seulement perdu connaissance.
    Elle secoua la tête.
    — Non, Guilhem. Je sais que je suis passée de
l’Autre côté… Je suis morte, comme notre Seigneur Jésus… Mais tu m’as rendu la
vie… Tu m’as ramenée ici.
    — Ce n’est pas moi, Sanceline… Ce ne peut pas
être moi ! Il se cacha le visage entre les mains.
    Ce qu’il avait fait le terrorisait au-delà du
possible. Quelle force avait-il éveillée ? Était-ce Dieu qui était
intervenu… ou l’Autre… le Fourchu ?
    — Aide-moi à m’asseoir, je t’en prie,
demanda-t-elle d’une voix suppliante.
    Il la souleva avec beaucoup de douceur.
    — Où sont les autres ? demanda-t-elle.
    — Toujours au gouffre. Les marauds de
Brasselas doivent nous chercher… Ils finiront par nous découvrir si on reste
ici et je n’ai aucune arme pour nous défendre… Reste ici… Je vais voir ce qu’il
en est.
    Il fallait qu’il agisse pour ne plus penser à
l’incroyable fait miraculeux qui venait de se produire.
     

Chapitre 29
    G uilhem
lui baisa les lèvres avant de se relever et de sortir des fourrés. Dissimulé
derrière un arbre, il examina les alentours, essayant de trouver quelque objet
pouvant servir d’arme. Mais il n’y avait que des branches mortes, bien inutiles
contre une épée. Il chercha ensuite les hommes de Brasselas, en aperçut un,
assez loin d’eux. Armé d’une arbalète, il paraissait seul.
    Il envisagea un instant de s’éloigner de l’autre
côté pour remonter jusqu’au plateau où étaient ses amis. Mais que ferait-il
ensuite, sans moyen de défense ? De plus, il laisserait Sanceline seule,
et si celui qui le cherchait la trouvait…
    Non, il ne devait pas quitter Sanceline, ou alors
il devait se débarrasser de cet homme.
    C’est alors qu’il remarqua les oiseaux charognards
tournant au-dessus du cadavre du moine. Il se souvint avoir senti un objet dur
sur son corps, quand il était tombé avec lui. Ce n’était pas un chapelet, il en
était certain, plutôt le couteau que le frocart utilisait pour ses repas. S’il
pouvait le prendre, il disposerait d’une lame.
    Il jeta un nouveau regard à l’homme de Brasselas
fouillant les taillis avec prudence. Ce pendard le verrait s’il s’approchait du
cadavre, mais le jeu en valait la chandelle.
    Profitant que l’autre ne regardait pas dans sa
direction, il s’élança vers le corps de Bernard d’Urgio.
    — Garin ! entendit-il. Je le vois !
Il revient près du corps d’Urgio !
    Il leva les yeux. Du haut de la falaise, Brasselas
l’avait aperçu et prévenait son homme.
    Il courut à perdre haleine, puis se jeta contre le
cadavre, palpant superficiellement la robe ensanglantée tout en regardant vers
le bois. Le gredin de Brasselas accourait, tenant son arbalète à deux mains,
prêt à tirer.
    Guilhem sentit comme un manche sans lame.
Soulevant la robe, Guilhem l’attrapa. C’était bien un couteau, mais, dans la
chute, le fer s’était enfoncé dans le ventre du religieux. Guilhem frémit en
songeant qu’il aurait pu être blessé ou tué de la même façon. Il tira le manche
attaché par un cordon. La lame avait près d’un pied. Ayant tranché l’attache,
il leva les yeux et son cœur se mit à battre plus fort. Le scélérat avait
épaulé l’arbalète. D’où il était, environ deux cents pieds, il ne pouvait le
rater.
    Guilhem sentit alors autre chose dans une poche
intérieure de la robe du cistercien. Cela ressemblait à des pierres rondes. Il
fouilla et sortit une poignée de cailloux ainsi qu’une cordelette avec une
pièce de cuir. Une fronde.
    Il entendit le sifflement et sentit le frôlement
du carreau contre sa joue. Une fois de plus, on l’avait raté !
    Il se redressa, mit une pierre dans la fronde et
la fit tournoyer.
    Ayant vu qu’il avait raté sa cible, l’homme avait
posé son arbalète et tiré son épée. Il se précipitait sur lui pour le
détrancher.
    Guilhem n’était pas un tireur vraiment

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