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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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possible ce soir, seigneur
d’Ussel, dit Bellissen. Si vous le voulez bien, nous en parlerons demain.
    Le repas terminé, Wolfram, fort érudit en
médecine, examina la blessure de Guilhem. Il la nettoya à l’eau chaude, puis à
l’esprit-de-vin. Étrangement, la plaie s’était presque refermée. Pendant ce
temps, Sanceline recousait le gambison coupé et déchiré en plusieurs parts.
    Les gardes étaient rentrés chez eux et les
serviteurs s’étaient recouchés. Raymond de Bellissen invita Guilhem à partager
son lit dans le donjon. La couche était large, sa femme et ses chiens lui
laisseraient une place. Wolfram, lui, fut invité par Gaillard qui occupait
l’étage supérieur du donjon. Quant à Enguerrand et à Sanceline, l’autre
chevalier les accompagna chez le tisserand du village qui était le plus saint
des cathares du pays. Réveillé, l’homme céda de bon cœur son lit au Parfait et
à sa fille. Alaric resta dans la grande salle où il s’installa sur une
paillasse, fort satisfait : il était le seul à bénéficier de la chaleur
d’un foyer.
     

Chapitre 32
    L e
lendemain, Guilhem se leva en même temps que Raymond de Bellissen, bien avant
l’apparition du soleil. Épuisé de fatigue, il avait dormi comme une souche et
ne s’était réveillé qu’au moment où son hôte se levait.
    Sorti du grand lit à rideaux, il enfila son
gambison raccommodé tandis que Bellissen passait sa robe sur la chemise en
doublet avec laquelle il avait dormi. Sa femme sommeillait encore, mais les
chiens tournaient autour des deux hommes en frétillant, réclamant leur repas.
La pièce, meublée seulement de quelques coffres, était glaciale. On entendait déjà
marcher sur le plancher au-dessus, dans la salle où se trouvait Gauthier.
    — Je dois rattraper mes voleurs, Raymond, dit
Guilhem, attachant son baudrier sans épée. Donc, il me faut un cheval. Au moins
pour aller à Puivert. Vendez-m’en un, je vous en prie, ainsi qu’une bonne lame,
ou à défaut une hache.
    — Pour l’épée et la hache, vous les aurez,
promit le seigneur de Bellissen. Le fèvre [58] a forgé deux lames cette semaine, il vous en cédera une. Quant aux haches, j’en
ai suffisamment. Mais je ne dispose que de six chevaux en ce moment, dont deux
nécessaires aux labours et un qui boite. Je ne peux me démunir d’une monture.
Si Foix ou Mirepoix ont besoin de moi, mes chevaliers doivent être montés.
    — Je comprends, mais Gaillard ou Bernard
pourrait me conduire à Puivert. Je chevaucherai en croupe. Votre chevalier me
laissera là-bas et sera de retour le soir.
    Bellissen ne parut pas enthousiaste à cette
proposition.
    — Pourquoi pensez-vous que vos voleurs sont
partis vers Puivert ? Ils ont peut-être pris la route de Laroque de
l’Olmois…
    La forteresse de Laroque se dressait à quatre
lieues de Bélesta, sur la route de Mirepoix. Elle avait longtemps appartenu au
vicomte de Béziers qui venait de la céder au comte de Foix.
    — … Je ne peux m’engager pour Pierre de Dun [59] , mais il a là-bas
six chevaliers. Ils ont certainement plus de chevaux que moi, poursuivit
Bellissen, et ils vous accorderont toute l’aide dont vous avez besoin.
    Guilhem ne pouvait expliquer que le comte Dracul
rentrait en Valachie, et que la route la plus directe pour se rendre en Italie
passait par Puivert. Les valaques avaient déjà une belle avance. Aller à
Laroque et à Mirepoix, c’était perdre encore plusieurs jours. Cependant, il
comprenait pourquoi Bellissen répugnait à envoyer un de ses chevaliers à Puivert.
Le château dépendait du vicomte de Carcassonne, tandis que Laroque était à
Foix. En ce moment, les rapports entre les deux comtes étaient amicaux, mais
ils ne l’avaient pas toujours été. Les confrontations restaient fréquentes
entre chevaliers des deux partis.
    Seulement ces querelles de suzeraineté ne
concernaient pas Guilhem. Il était déjà venu à Puivert et il connaissait son
seigneur Bernard de Congost, qu’il appréciait. Quant à sa femme, la belle
Alpaïs, elle était cathare et tenait l’une des plus réputées cours d’amour. Il
avait chanté devant elle, lors d’un concours de poésie réunissant les
troubadours les plus talentueux du Toulousain, et il était certain que les
châtelains l’aideraient.
    — Raymond, proposa-t-il, un bon cheval vaut
soixante sous d’argent, n’est-ce pas ?
    — En effet.
    — Avez-vous vu des bezants d’or ?
    — Parfois, mais les pièces

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