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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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meilleur des compagnons d’armes. Il se tourna vers
Raymond de Bellissen :
    — Votre chevalier peut nous conduire tous les
deux à Puivert, il aura seulement à ramener un cheval par la bride. Et je
doublerai bien sûr ce que je vous ai promis.
    Vingt bezants d’or ? Bellissen n’hésita pas.
Surtout qu’en rendant ainsi service à Ussel, il contenterait le comte de Foix.
    — Bernard vous conduira, accepta-t-il. Quant
à dame Sanceline et son père, ils sont mes hôtes aussi longtemps qu’ils le
désirent.
    — Pouvons-nous partir maintenant ?
    — Si fait. Bernard, fais préparer les
chevaux ! Seigneur d’Ussel, allez chercher une des épées que le fèvre a
fabriquées. Je vous donnerai une hache quand vous reviendrez.
    Guilhem se leva.
    — Sanceline, Alaric, venez avec moi, j’ai à
vous parler.
    Ils sortirent. Dans la cour, des serviteurs
balayaient la neige. Le portail était ouvert. Ils firent quelques pas de
manière à ce qu’on ne puisse les entendre.
    — Alaric, rends hommage à dame Sanceline,
commanda Guilhem en prenant la main de Sanceline et en la tendant à l’homme
d’armes.
    Des larmes coulèrent sur les joues de la fille
d’Enguerrand, tandis qu’Alaric mettait un genou au sol et lui baisait le pouce.
    — Dame Sanceline, je suis votre homme et je
me donne à vous, dit-il d’une voix émue.
    — J’espère revenir rapidement, Alaric fit Guilhem.
Mais si dans, disons, quatre semaines, je n’étais pas de retour, tu amèneras
Sanceline à Lamaguère et tu feras part de ma volonté à Bartolomeo et à Aignan.
Sanceline sera désormais la châtelaine.
    Elle voulut parler, mais il lui mit la main sur la
bouche.
    — Sanceline, je vais te laisser suffisamment
de pièces d’or pour permettre à Alaric de trouver des chevaux, de vous équiper
et d’engager une escorte. À Lamaguère, tu raconteras tout à Bartolomeo. Qu’il
rassemble une dizaine d’hommes et, avec Alaric, vous le conduirez ici récupérer
le coffre. À plusieurs, il n’y aura pas difficulté pour le remonter du gouffre,
même s’il y a deux passages étroits.
    — Guilhem, Aignan, et ceux que je connais,
m’accepteront, dit Sanceline. Bartolomeo aussi, peut-être, mais ni le comte de
Toulouse ni tes suzerains.
    — Ils t’accepteront, car tu seras riche, et
il n’y a que cela qui compte pour eux. Avec Bartolomeo, tu iras voir
l’archevêque d’Auch et le comte d’Armagnac. Tu paieras ce qu’ils demanderont.
Bartolomeo négociera avec Raymond de Saint-Gilles. Mais ne t’inquiète pas, je
reviendrai. Dans la pire situation, vous quitterez Lamaguère. Tu auras ce qu’il
faut pour t’établir n’importe où, avec ceux qui te suivront en souvenir de moi.
    De nouveau, elle voulut parler, mais il l’en
empêcha en mettant un doigt sur sa bouche.
    — C’est ma volonté, fit-il.
    Il baisa les lèvres de Sanceline, puis frappa
amicalement sur l’épaule d’Alaric.
    — Allons voir Enguerrand, dit-il.
    Ils sortirent du château. La maison du tisserand
était la première dans le village. L’artisan était sur son métier avec son
épouse. Ils s’interrompirent et se levèrent respectueusement en les voyant
entrer. Guilhem les salua et demanda à l’homme d’accorder l’hospitalité pour
quelques jours à Sanceline et à son père. Il paierait pour leurs débours,
promit-il. L’homme, qui se nommait Arnaud, le remercia, mais précisa qu’il
refusait de recevoir de l’argent.
    C’était déjà un immense honneur pour lui d’avoir
un Parfait dans sa maison.
    Sanceline insista et lui répéta qu’elle assurerait
les frais de leur hébergement. Ensuite elle prit l’échelle qui conduisait à
l’étage où se trouvait la chambre, seule pièce de la maison, à part l’atelier.
    Alaric restant en bas, Guilhem la suivit et ils
trouvèrent Enguerrand qui se reposait.
    Guilhem lui fit part de ses décisions et lui
annonça qu’il épouserait sa fille à son retour. Le vieil homme parut déçu que
son enfant ait renoncé à être Parfaite mais n’éleva pas d’objection. Ensuite,
Guilhem demanda à Sanceline de l’aider. Il défit les boucles de son gambison,
puis ôta son gilet et son doublet, dégageant la large ceinture qui lui serrait
les reins.
    Il donna son couteau à Sanceline – c’était
celui de Bernard d’Urgio –, et il lui demanda de découdre trois des bandes
cousues. Elles contenaient le tiers de la somme qu’il transportait. Cent pièces
d’or.
    Quand ce fut fait,

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