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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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d’or sont rares
par ici, vous le savez, plaisanta Bellissen.
    — Un bezant vaut huit sous. Je vous compterai
dix bezants pour être conduit à Puivert. De quoi vous acheter un beau palefroi.
    Bellissen haussa un sourcil d’intérêt.
    — Par la lance de saint Jacques, vous
m’affriandez ! J’ai besoin de chevaux et la dernière récolte n’a pas été
bien bonne. J’accepte donc, mais le chevalier qui vous accompagnera repartira
aussitôt. Cependant… vos voleurs n’ont-ils pas pris votre bourse ?
    — Elle est sous ma chemise, répondit Guilhem
dans un sourire. Il aurait fallu qu’ils me tuent pour l’emporter.
    Avant de quitter Lamaguère pour Saint-Gilles,
Guilhem gardait l’espoir secret de parvenir à convaincre Amicie de devenir sa
femme. Dès lors, si des négociations s’engageaient avec ses frères, il ne
voulait pas manquer d’argent. Il avait donc fait coudre une sorte de ceinture
de cuir, qu’il portait à même la peau, dans laquelle il gardait environ trois
cents pièces d’or ; des florins de Louis  VI fabriqués à Florence avec l’inscription Ludovicus Francorum rex  ;
des chaises, ces monnaies de Louis  VII qui représentaient le roi assis tenant dans une main une fleur de lys et dans
l’autre le sceptre ; des agnels, à l’effigie d’un agneau avec une croix et
la légende : Agnus Dei, qui tollis peccata mundi  ; des masses
que Philippe-Auguste avait fait frapper avec l’inscription au revers : Philipp.
Aug. D.G. Franc, rex . Et, enfin, il y avait des bezants.
    — Descendons, nous parlerons de tout cela
dans la salle, proposa Bellissen en prenant son épée. Espérons que la neige ne
soit pas trop tombée cette nuit.
     
    La neige couvrait le sol sur près d’un pied.
C’était beaucoup, mais le chevalier Bernard accepta de conduire Guilhem. Ils en
parlèrent à table, autour de la soupe du matin alors que le soleil se levait.
Alaric s’était joint à eux, ainsi que les autres hommes d’armes du château.
    — Que ferez-vous une fois que le sire de
Congost vous aura vendu un cheval, seigneur Guilhem ? demanda le
chevalier.
    — J’irai à Limoux, puis à Carcassonne. Ici ou
là, on aura certainement vu mes pendards. Ils ont six chevaux de bât, sans
compter nos palefrois. Ils ne passeront donc pas inaperçus si on les poursuit.
J’achèterai aussi un harnois et des armes, et je les châtierai.
    — Combien sont-ils ?
    — Quatre.
    — Comment pourrez-vous les combattre, seul
contre quatre ? interrogea Raymond de Bellissen.
    Avant que Guilhem réponde, il proposa :
    — Je pourrais vous accompagner avec Bernard.
Ils ont volé sur mes terres et je suis seigneur justicier.
    Après avoir réfléchi, Bellissen voyait là une
occasion de se saisir des rapines des voleurs. Si ces larrons avaient déjà un
butin rondelet, même en le partageant avec Ussel, cela arrangerait ses
affaires. Il pourrait peut-être acheter quelques belles pièces de tissus à son
épouse.
    — La poursuite pourra nous conduire fort
loin, seigneur, objecta Guilhem. Ils ont suffisamment de chevaux pour galoper
des journées entières. Je mettrai peut-être un mois, ou plus, pour les trouver.
J’ai l’habitude de ce genre de chevauchées, et je dispose de tout le temps
nécessaire.
    — Un mois… Diable, en effet, je ne peux
m’absenter si longtemps.
    Wolfram d’Eschenbach entra à ce moment avec
Sanceline rencontrée dans la cour. S’il était en haubert, Sanceline n’avait que
sa robe. Tous deux étaient couverts de leur manteau.
    — Wolfram, je pars à Puivert. C’est un
château à quatre lieues d’ici. Bernard me conduira à cheval. J’achèterai une
monture là-bas et je partirai en chasse de nos marauds.
    — Sans moi ? plaisanta l’Allemand en
aidant Sanceline à s’asseoir.
    — Je vais envoyer Alaric à Foix. À pied, il
mettra deux ou trois jours et il reviendra avec des chevaux pour vous chercher.
Dame Esclarmonde vous accordera l’hospitalité, le temps que je revienne.
    — Qu’en dites-vous, gente Sanceline ?
demanda Wolfram.
    — Cela me déplaît, vous le savez bien.
Guilhem se fera tuer s’il attaque seul ces quatre hommes.
    — Nous en avons déjà parlé, Sanceline. Mais
je ne retournerai pas à Foix sans ce qui m’appartient, répliqua Guilhem.
    — Je vais avec toi, Kyot. Dame Sanceline est
en sûreté ici et n’a pas besoin de moi, laissa tomber Wolfram.
    Il avait raison, et Guilhem savait qu’avec
Eschenbach, il aurait le

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