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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Bellissen.
    — Oui.
    — Entrez vous mettre à l’abri, décida Raymond
de Bellissen.
    Ils traversèrent une cour blanche de neige et
entrèrent dans la salle à la charpente en troncs de sapins à peine dégrossis. À
une extrémité, un feu se consumait et la fumée sortait par un trou dans le
toit. La table du dernier repas était encore dressée. Sur le sol, couvert
d’aiguilles de pin, des molosses rongeaient des os. Près du foyer, quelques
serviteurs étaient couchés sur des paillasses.
    Entendant des chevaliers entrer, hommes et femmes
se levèrent et les chiens grognèrent.
    — Miquel, Dejean, Sybille, apportez du vin et
des charcutailles pour nos visiteurs, et allez chercher du pain au four. Mettez
du bois dans le feu, il gèle ici ! Et vous, mes nobles amis, assoyez-vous
sur ces bancs et racontez-nous vos aventures.
    Les murs de pierre étaient enduits d’un grossier
mélange de chaux et de paille. Des têtes d’ours, de sangliers et de mouflons
naturalisés étaient accrochées à la charpente ainsi que deux écus, un marteau
d’armes et des haches de combat de toutes formes. Il n’y avait aucune tenture,
aucun gonfanon. Seuls les bancs à dossier avaient des coussins. Rien n’avait
changé depuis la dernière visite de Guilhem.
    — Laissez-moi vous présenter mes amis,
seigneur de Bellissen, dit-il en s’asseyant avec soulagement tant sa fatigue
était grande. Le chevalier Wolfram d’Eschenbach est un invité du comte de
Toulouse, Enguerrand est Parfait. Je l’ai connu à Paris où il dirigeait la
guilde des tisserands. Dame Sanceline est sa fille. Alaric est mon écuyer.
    Comme à castrum Tarascone, tout le monde fut
surpris quand Sanceline ôta son casque et baissa son camail, dévoilant ses
cheveux tressés et son fin visage.
    — Gaillard et Bernard sont mes chevaliers,
dit à son tour Raymond, en désignant les deux hommes d’armes, l’un âgé et
l’autre plus jeune, qui étaient intervenus dans leur conversation.
    — Où vous a-t-on attaqués ? demanda
justement Gaillard.
    Guilhem ne pouvait pas trop travestir la vérité.
On trouverait les corps de ceux qui avaient été tués, même si les loups en
auraient, entre-temps, dévoré une partie. Il avait donc déjà préparé un
mensonge compatible avec ce qui s’était vraiment passé.
    — Nous sommes venus ici cet après-midi faire
soigner nos chevaux. Nous allions à Puivert. Mais peu après, dame Sanceline
s’est aperçue qu’elle avait perdu une sacoche de sa selle. Nous sommes revenus
en arrière pour la retrouver. Nous ignorions que nous étions suivis. Non loin
de la fontaine d’Orbe, une bande cachée de l’autre côté de la rivière nous a
attaqués. Nous avons cherché refuge dans le bois et en avons tué quelques-uns.
Mais dans l’échauffourée, ces larrons sont parvenus à capturer Enguerrand et sa
fille, aussi avons-nous dû négocier. Nous avons abandonné nos bagages, nos
armes et nos chevaux en échange de leur vie. Mon haubert était sur ma selle.
Nous ne possédons plus que ce que nous portons.
    — Ils auraient pu ne pas respecter leur
parole, remarqua le plus vieux chevalier, tandis qu’on leur faisait passer des
tranchoirs de pain, des pâtés, du gibier froid et des noix.
    Une servante, ayant entendu qu’Enguerrand était
Parfait, lui faisait réchauffer de la soupe de pois et de choux dans une petite
marmite.
    — Je leur avais fait jurer sur la très Sainte
Vierge Marie, répondit Guilhem avec sérieux. Et surtout, ils avaient hâte de
fuir, car, parmi eux j’avais reconnu des gens recherchés dans le comté de Foix.
    — Ceux qui se sont attaqués à sa sœur ?
demanda un autre chevalier.
    — Oui.
    Guilhem raconta alors avec plus de détails la
félonie de Gilabert et de Brasselas envers Amicie de Villemur, et leur
tentative pour l’assassiner avec la comtesse de l’Isle-Jourdain. Comme il le
pensait, cette histoire intéressa bien plus les gens de Bélesta. Les terres des
Bellissen s’étendaient jusqu’à Fanjeaux et Castelsarrasin et relevaient du fief
de Mirepoix, lui-même dépendant des comtes de Foix.
    Bien sûr Guilhem ne parla pas du comte Dracul, et
pas plus des moines. Si on découvrait le corps de Bernard d’Urgio, on en
déduirait qu’il s’agissait d’une victime des bandits et on n’y attacherait pas
plus d’importance.
    Guilhem conclut son récit en assurant qu’il
repartirait dès qu’il le pourrait à la poursuite de ces larrons.
    — Ce ne sera pas

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