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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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de
Tannhäuser. Tous deux s’engagent à combattre honorablement et loyalement pour
la grâce de notre Seigneur Dieu.
    Les deux hommes, tenant fermement bâton et
harasse, entrèrent dans le champ clos.
    Le juge de camp donna le signal du début de
l’affrontement en prononçant ces mots :
    — Laissez aller !
    À ces paroles, les trompettes retentirent et le
combat commença. Le vainqueur serait celui qui parviendrait à acculer son
adversaire à l’extrémité de la lice et lui faire toucher la barrière.
    Le teutonique, barbe jusqu’aux yeux et longue
chevelure avec des fils gris, commença à frapper son adversaire avec sa massue
comme un bûcheron l’aurait fait avec une cognée. Derrière sa harasse de bois,
Renaud s’abritait comme il le pouvait. Le combat tourna vite à l’avantage du
géant allemand et le juge d’armes intervint pour le faire cesser quand Renaud,
anéanti par la puissance des coups, tomba sur les genoux.
    Immédiatement, un des spectateurs, un grand
chevalier aux cheveux blonds, entra dans le champ clos pour accoler
fraternellement l’Allemand en le félicitant. Revêtu d’une robe verte avec un
galon argenté, il portait un surcot brodé d’un pot avec une anse. Un baudrier
de cerf serrait sa taille où était suspendue une épée de fer dans un fourreau
tressé. Il aida ensuite Renaud à se relever, échangeant quelques mots amicaux
avec lui et lui demandant s’il n’était pas blessé. Le chevalier teutonique prit
alors affectueusement son adversaire par l’épaule pour aller chercher le prix,
une bourse de deniers d’or, qu’il tenait à partager avec lui.
    Guilhem apprécia cette belle qualité de cœur.
    Mais déjà le héraut d’armes annonçait un autre
défi et Guilhem fit signe à sa troupe de poursuivre leur chemin vers le
château.
    Ils longèrent quelques baraques où on distribuait
vin chaud et pâtisseries, puis celles du maréchal-ferrant et des armuriers qui
ajustaient les cottes de mailles et aiguisaient les lames. Partout des
serviteurs offraient leurs services à ceux qui le demandaient.
    Entre ces baraques et l’hôtellerie se dressaient
aussi quelques tentes et pavillons multicolores ornés de bannières. Devant
chacune était suspendu l’écu du chevalier qui l’occupait. Guilhem les
connaissait tous, sauf un qui l’intrigua.
    Il représentait un griffon d’argent avec une
énigmatique devise : Adversus me, omnis sanguis . [38]
    Devant la tente, deux chevaliers examinaient le
tranchant d’une lame que venait de leur remettre un rémouleur. Revêtus de
manteau de fourrure, sous lequel on distinguait une tunique grenat avec un
baudrier en travers du torse et une épée courbée, ils étaient coiffés de
casques de cuirs et de fourrure avec une pointe de fer et un protège nuque en
mailles, comme en portaient souvent les Sarrasins. Leurs pieds étaient chaussés
de hauts souliers aux éperons de cuivre.
    Les entendant approcher, le plus petit leva les
yeux avec curiosité. Son regard s’attarda un peu trop longuement sur Amicie et,
dès lors, Guilhem le considéra avec attention. Il avait un visage anguleux,
osseux avec des pommettes saillantes, une longue moustache, des cheveux frisés
et une peau cuivrée, maladive. Il s’inclina quand les cavaliers passèrent
devant lui, dévoilant des canines aiguës. Ses yeux bridés et dorés ne
révélaient rien et cette absence d’expression rendit Guilhem mal à l’aise.
    Son compagnon, de plus grande taille avec des
muscles puissants, arborait une moustache épaisse lui tombant au bas du menton.
    Leur tente était richement brodée, remarqua
Guilhem. Ils portaient des bracelets d’or. C’étaient des chevaliers fortunés.
D’où venaient-ils ? Certainement d’Orient ou du Levant. Que venaient-ils
faire à Saint-Gilles ?
     

Chapitre 10
    F ace
au pont-levis du château, quelques mules et une litière attendaient. Sous le
regard vigilant de l’intendant et d’une poignée d’hommes d’armes casqués,
domestiques et esclaves transportaient les coffres depuis le dos des mules vers
l’hôtellerie et à l’intérieur du château. Quant à la litière, grande caisse
confortable, décorée et dorée par un imagier avec des rideaux en laine
écarlate, elle était vide. Sur la portière étaient peintes les armes de Foix.
    Lorsque l’intendant Gaillard de Fajac vit arriver
Guilhem et sa troupe, il donna des ordres aux serviteurs et s’avança vers les
nouveaux arrivants. Il connaissait Guilhem

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