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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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chevalier
s’accrut :
     
    Lequel
fu moult preus et cortois,
    Et
plein de grant chevalerie
     
    Guilhem était finalement déçu. Il avait déjà
entendu ce conte, dont le héros n’était pas Perceval, mais un chevalier breton
nommé Pérédur. Chrétien de Troyes n’avait donc fait qu’imiter la légende
bretonne.
    — Un jour, chevauchant à l’aventure, Perceval
arriva au bord du lac et rencontrant un pêcheur, celui-ci l’invita dans son
château, le château de Montsalvat [43] ,
car ce pêcheur était un roi…, poursuivit Wolfram d’Eschenbach.
    À ces paroles, Guilhem resta interloqué. Il avait
déjà entendu parler de Montsalvat et s’en souvenait fort bien. Le père de
Sanceline, le Parfait Enguerrand, lui avait posé cette question, deux ans plus
tôt, après avoir quitté Poitiers :
    « Il m’est revenu cette nuit que cet
évêque m’avait parlé d’un lieu où s’était rendu Nicétas pour prier, le mont
Salva, dans le comté de Toulouse. Connaissez-vous cet endroit ? »
    Quel rapport pouvait-il y avoir entre Perceval et
l’évêque bogomile Nicétas ?
    — Dans ce château, Perceval fut frappé par
son aspect morne et lugubre, expliqua Wolfram d’Eschenbach. Le roi pêcheur
souffrait d’une vieille blessure et, comme Perceval découvrait dans une vaste
salle, éblouissante de lumières, une épée précieusement ornée, son hôte lui
dit : Cette épée vous était destinée. Puis, pendant qu’on dressait les
tables du festin, un valet d’armes arriva d’une chambre, portant une lance d’où
perlait une goutte de sang vermeil. Ensuite vinrent d’autres valets tenant des
chandeliers et, enfin, une jeune fille portant un graal [44] d’or et de pierre précieuse.
Tous étaient silencieux.
     
    Uns
varlés d’une cambre vint,
    Qui
une blance lance tint,
    Enpoingnie
par emmi leu,
    Si
passa par entre le feu,
    Et
eil ki sor le lit séoient,
    Et
tout cil ki laiens est oient.
    Virent
la lance et le fer blanc,
    S’en
ist une goûte de sane,
    Del
fer de la lance el somet,
    Et,
jusqu’à la main au varlet,
    Couloit
cele goûte vermelle.
     
    Li
variés voit cele mervelle,
    Qui
laiens ert noviaus venus,
    Si
s’est del demander tenus,
    Cornent
celle chose avenoit,
    Que
del casti li souvenoit,
    Celui
ki chevalier le fist,
    Ki
li ensengna et aprist,
    Que
de trop parler se gardast,
    Et
crient, seil le demandast,
    C’on
le tenist à vilounie,
    Pour
çou ne le demanda mie.
    Atant
dui varlel à lui vinrent,
    Qui
candelers en lor mains tinrent,
    De
fin or ouvret à chisiel,
    Li
varlet estaient moult biel,
    Qui
les candelers aportoient,
    En
cascun candelles ardoient,
    X
candoiles à tout le mains.
    Un
graal entre ses II mains,
    Une
damoisièle tenoit.
     
    Atout
le graal qu’ele tint,
    Une
si gratis clartés i vint,
    Que
si pierdirent les candoiles,
    Lor
elarté, com font les estoiles,
    Quant
li solaus liève ou la lune,
    Apriès
içou en revient une,
    Qui
tint une taule ensement,
    Içou
vos di veraiement,
    De
fin or esmerée estoit,
    Pières
pressieuses avoit,
    El
graal, de maintes manières,
    Des
plus rices et des plus cières.
     
    — Celui qui avait fait l’éducation de
Perceval lui avait appris que la courtoisie exigeait de se garder de poser des
questions indiscrètes, expliqua Eschenbach en quelques vers, la curiosité
étant, vous le savez, chose fort impolie. Il ne demanda donc pas ce qu’étaient
cette lance et ce graal. Or, le lendemain à son réveil, il découvrit le château
désert. Dans la cour, il trouva son cheval attaché et sellé. Il le monta et
s’éloigna mais, à peine eut-il fait quelques pas, que tout disparut et que les
chemins se refermèrent derrière lui.
    Wolfram von Eschenbach s’arrêta à ces dernières
paroles. Le public était silencieux, suspendu à ses lèvres. Tout le monde
savait ce qu’était un graal, un plat ou une coupe, mais ce plat-ci semblait si
mystérieux ! Quant à la lance vermeille, avait-elle un rapport avec celle
qui avait percé le corps du Christ au Golgotha ? Beaucoup en étaient
persuadés.
    — Qui était ce vieillard ? reprit
l’Allemand. Qu’y avait-il dans le graal ? Je vous dirai cela demain,
clairement, sans détours et sans longueurs.
    Le Bavarois salua alors l’assistance, faisant
comprendre qu’il n’en dirait pas plus.
    Une vague de murmures déçus déferla. Conrad leva
les bras pour calmer le public :
    — Demain… vous entendrez la suite, promit-il.
     

Chapitre 12
    Le dimanche de Pâques
     
    L

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