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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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par une pluie de soufre et de feu ! Vos villes
brûleront et de la terre montera une fumée, semblable à celle d’une
fournaise !
    Dans un même mouvement, les trois cisterciens se
retirèrent. L’abbé de Grandselve les imita, ainsi que plusieurs chevaliers.
    À son tour, Guilhem salua courtoisement la sœur du
comte de Foix, puis Amicie qui était restée figée en entendant la malédiction
du moine. Il avait besoin de réfléchir.
    Il fit quelques pas dans la cour avant de sortir
du château. D’autres participants quittaient aussi les lieux. Il aperçut les
deux Allemands avec le comte Dracul et le grand vicaire d’Auch. Sans doute
poursuivaient-ils dehors leur discussion.
    Il avait confirmation que Nicétas était allé à
Montsalvat, comme le lui avait dit le parfait Enguerrand. Mais l’endroit auquel
il avait pensé, pour être Montsalvat, n’avait pas de château, même si un lac
s’étendait à proximité et si les fées vivaient nombreuses dans les grottes
alentour. L’absence du château était-elle importante ? Peut-être ne
pouvait-on pas le voir, comme l’assuraient Tannhäuser et Eschenbach.
    Mais peut-être aussi que Chrétien de Troyes avait
seulement mis en vers une légende bretonne sans aucun rapport avec la pierre de
Lucifer ?
    La seule question qui interpellait Guilhem était
de savoir si la pierre luciférienne existait. Dans ce cas, la trouver
permettait-il de recevoir la grâce divine ? Et obtenir la grâce lui
rendrait-il Amicie ?
    Ce serait une noble quête de chercher cette
émeraude. Seulement, en supposant qu’elle soit cachée là où il le pensait, il
pourrait y passer des années tant l’endroit était sauvage.
    Mais, après tout, Perceval n’avait-il pas cherché
Montsalvat cinq ans ? Il avait du temps, n’ayant rien d’autre à
faire !
    Puis il se souvint que le chevalier du conte
n’avait trouvé le Graal que parce qu’il avait demandé pardon à Dieu.
    Et cela, il n’était pas prêt à le faire.
    Il était bien benêt pour laisser divaguer ainsi
son esprit ! se morigéna-t-il au bout d’un moment.
    Il rentrerait à Lamaguère demain, décida-t-il.
     
    Dans la grande salle, le souper fut morne, car le
comte de Toulouse avait appris la dispute et en avait été fâché, à la fois
contre les deux Allemands et contre le comte Dracul, qui d’ailleurs ne vint pas
à table. Quant à l’abbé de Grandselve, il n’adressa pas la parole à
Esclarmonde. La rupture était consommée entre eux.
    C’est après le souper, alors qu’il regagnait
l’hôtellerie, qu’un enfant apporta la tablette de cire à Tannhäuser.
    C’était une de ces tablettes de buis très
ordinaire recouverte de cire malléable sur laquelle on écrivait avec un stylet,
le genre d’objet utilisé dans les écoles et les monastères. Le texte était en
latin, parfaitement bien écrit :
    Seigneur, j’étais cet après-midi dans la salle. Je
vous ai entendu. Je connais Montsalvat. Je vous attends à la tombée de la nuit
à l’Aussonelle. Venez seul et n’en parlez pas, car si on apprend que j’ai
cherché à vous voir, je mourrai.
    Tannhäuser l’ayant lu, il chercha l’enfant du
regard, mais celui-ci s’était enfui. Qui avait écrit ça ? L’auteur était
lettré. Un clerc ? Un moine ? Une femme, peut-être…
    Tannhäuser retourna à l’hôtellerie et monta dans
sa chambre où Wolfram venait d’arriver.
    Il lui montra la tablette de cire.
    — Je t’accompagne, décida son compagnon.
    — Non, ce serait dommage de gâcher une si
incroyable chance. Cela pourrait nous éviter un voyage à Tolède.
    — Et si c’était un piège ?
    — Un piège ?
    Tannhäuser haussa les épaules en écarquillant les
yeux.
    — Dans quel but ? Qui pourrait m’en
vouloir ? Et quand bien même tu serais dans le vrai, rassure-toi, je me
suis battu contre les Sarrasins, ce ne sont pas quelques marauds qui pourraient
m’inquiéter !
    Il enleva sa robe et passa sur sa chemise un épais
surcot matelassé, sorte de gambison qui lui descendait aux genoux. Ensuite il
enfila un camail protégeant sa tête et ses épaules. Après quoi il attacha son
baudrier et son épée, et remit son manteau portant la croix des teutoniques.
    Wolfram connaissait la force de son compagnon et
hocha du chef.
    Il ferait sombre dans moins d’une heure.
Tannhäuser descendit. Il entendait la pluie crépiter au-dehors.
    En passant par la salle de l’hôtellerie, Espes
Figueira, qui soupait, le regarda

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