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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Retrouvez-nous à l’Aussonelle.
    Guilhem monta sur son cheval et Wolfram alla
reprendre le sien à l’écurie.
    En chemin, Wolfram lui expliqua que Tannhäuser
était parti à pied. Son cheval était toujours là. Aussi, quand il était revenu
de la rivière, il était allé voir l’intendant du château et ils avaient fait
ensemble le tour des salles et des chambres, au cas où son ami y aurait passé
la nuit.
    — Conrad avait dans l’idée que la tablette
avait été écrite par une femme. J’avais pensé qu’il l’avait séduite et qu’ils
avaient passé la nuit ensemble… Cela aurait pu être une femme du château…
    Avec l’intendant, ils avaient interrogé tout le
monde, même dame Esclarmonde avant qu’elle ne parte. Personne n’avait vu son
ami.
     
    Au portail, Guilhem interrogea les deux gardes de
faction. L’un d’eux était présent la veille, car les gardes dormaient dans une
sorte de hutte, près du portail.
    Oui, il avait vu passer un seigneur en camail. Un
colosse. Mais il ne se souvenait pas l’avoir vu revenir.
    — Il y a beaucoup de passage ? demanda
Guilhem.
    — Oui-da, seigneur ! Ça entre et ça sort
continuellement en ce moment ! On laisse donc ouvert toute la nuit.
Presque tous les valets et les servantes logent dans les masures du village. Ça
favorise les acoquinements ! Les hommes en profitent, pendant qu’ils sont
loin de leurs épouses, et les femmes cherchent toujours à lutiner !
    Ils prirent le chemin de l’Aussonelle jusqu’au
gué. Le passage était noyé, mais la corde tendue entre les rives permettait, en
s’y agrippant, de traverser sans se faire emporter par le courant. Évidemment,
arrivé de l’autre côté, on était trempé.
    Sur la rive bouseuse, toutes sortes d’empreintes
se superposaient, mais aucune n’aurait permis d’identifier Tannhäuser tant la
pluie les avait estompées.
    — Imaginons le pire, dit Guilhem après être
descendu de cheval. C’était un traquenard…
    — Il aurait fallu qu’ils soient nombreux pour
Conrad ! Et il en aurait éventré quelques-uns. Il y aurait des traces.
Depuis ce matin, des gens sont passés en s’aidant de la corde, mais quand je
suis venu, il n’y avait pas de sang.
    — Il a pu recevoir un vireton d’arbalète,
remarqua Guilhem.
    — J’y ai songé, dit l’Allemand. Mais il
aurait saigné. Je vous le dis, il n’y avait pas de sang. De plus, il avait un
camail, son surcot matelassé et son manteau. Un carreau l’aurait blessé, c’est
certain, mais il en aurait fallu plusieurs pour le tuer.
    — Avait-il pris un casque ?
    — Non, mais il avait relevé le chaperon de
son camail.
    Wolfram avait sans doute raison. Il n’y avait pas
de sang, pas de trace de bataille. Ce n’était pas là que Tannhäuser avait
disparu, sauf si la pluie avait tout effacé.
    Et s’il était simplement parti ? De nuit et
sans cheval, c’était invraisemblable, mais Guilhem avait connu des histoires
encore plus incroyables.
    — Vous avez confiance en lui ?
    — Comme un frère. C’est l’homme le plus loyal
du monde.
    — Traversons ! Peut-être trouverons-nous
quelque indice de l’autre côté.
    Guilhem se souvenait qu’en venant de Lamaguère,
par ce même chemin, il avait rencontré un saint homme vivant dans un ermitage
de branches, à environ une demi-lieue.
    S’aidant de la corde, ils passèrent la rivière
malgré la réticence des chevaux. L’eau était glacée.
    Ils examinèrent l’autre rive, sans rien remarquer,
avant de prendre le chemin.
    Au bout d’un moment, Wolfram maugréa :
    — Il pleuvait ! Pourquoi serait-il allé
si loin ?
    Guilhem reconnaissait que l’Allemand avait raison,
mais il ne pouvait proposer mieux.
    Enfin ils furent à la cabane de l’ermite.
Interrogé, celui-ci déclara n’avoir pas vu de chevalier teutonique.
    — Rentrons ! On va fouiller les masures
des vilains, décida Guilhem.
    Ferrand et Alaric venaient d’arriver au gué.
Guilhem leur ordonna d’examiner les deux rives, puis ils revinrent à la
salvetat où ils passèrent deux heures à fouiller granges, maisons, écuries et
étables. Ils ne découvrirent rien et retournèrent au château, trempés et
découragés.
    Sur place, Guilhem demanda le capitaine des
gardes. Il se nommait Rainier de Clavel et avait succédé à Guilhem dans cette
charge. C’est lui qui veillait à la sûreté du château. Il en avait les clefs,
organisait les rondes et en assurait la prévôté.
    Clavel

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