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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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était un homme rude mais juste. Cultivé
aussi, car il avait été clerc avant de se tourner vers le métier des armes, à
la mort de son frère aîné. Il ne tolérait aucune négligence quand elle
concernait la sécurité du château ou de son seigneur. Au demeurant, il se
serait fait tuer pour Raymond de Saint-Gilles.
    Pour ne rien gâcher, c’est Guilhem qui avait
conseillé à Raymond de le choisir pour commander la garde. Clavel lui devait
beaucoup, or il était loyal et reconnaissant.
    — Guilhem, tu me cherches ? demanda-t-il
en le retrouvant dans la grande salle, après qu’on l’eut prévenu.
    — Oui, Rainier, j’ai besoin de ton aide. Tu
connais le seigneur Wolfram d’Eschenbach ?
    — Je le connais, répondit prudemment Clavel
qui avait eu connaissance de la dispute de la veille, au sujet de l’émeraude
luciférienne.
    — Son compagnon, le chevalier de l’ordre
Teutonique Conrad de Tannhäuser, a disparu.
    Wolfram raconta le départ de son ami, la veille,
et Guilhem poursuivit par le récit de leurs vaines recherches.
    — Allons voir le comte, décida le capitaine,
qui avait immédiatement deviné l’importance de cette disparition.
    Ils trouvèrent Raymond de Saint-Gilles chez lui
avec l’intendant Gaillard de Fajac. Le comte était de bonne humeur :
    — D’où sors-tu, Guilhem, tu as pris un
bain ? plaisanta-t-il en le voyant mouillé et boueux.
    S’étant contraint à sourire, Guilhem raconta une
nouvelle fois la disparition de Tannhäuser et les recherches.
    — C’est étrange, fit Saint-Gilles quand il
eut terminé. Les trois cisterciens qui devaient venir ce matin ont aussi
disparu. Nous en parlions à l’instant avec Gaillard.
    — Comment cela, seigneur comte ?
    — Je les ai attendus. Ils ne sont pas venus
et j’en étais ravi. J’ai quand même demandé à Gaillard d’aller se renseigner au
couvent. Ils étaient partis à l’aube crevant.
    — Que tous les trois ?
    — Je ne sais pas, intervint Gaillard. Je n’ai
pas demandé . J’ignorai la disparition du seigneur Tannhäuser.
    — Seigneur comte, peut-on avoir des gens pour
fouiller les rives de l’Aussonelle ? Si Tannhäuser a été emporté par le
courant, il n’a pu aller loin.
    — Il a pu descendre jusqu’à la Garonne,
remarqua le capitaine des gardes.
    — Pas avec un camail, une épée et un manteau.
    — Entendu. Rainier, occupe-t’en, envoie
autant de serviteurs que possible.
    — Pendant ce temps, je vais interroger le
prieur du couvent, décida Guilhem. Il est étrange que les trois moines soient
partis ainsi. J’aimerais savoir s’ils ont traversé l’Aussonelle.
    — Et moi, comprendre pourquoi ils ne sont pas
venus. Est-ce lié à vos révélations, Eschenbach ? On m’a dit qu’ils
étaient bien fâchés contre vous, et contre les cathares.
    — Tout est certainement lié, répliqua
sombrement Guilhem.
     
    Le prieur du couvent les reçut dans sa cellule,
minuscule pièce glaciale. Rainier de Clavel les avait accompagnés après avoir
donné des ordres. Il connaissait suffisamment bien le prieur pour savoir qu’il
ne répondrait pas facilement à des questions sur les trois moines.
    Effectivement, il fut évasif :
    — Le seigneur d’Eschenbach est venu ce matin
m’interroger sur son ami, le chevalier de l’ordre teutonique. Je l’avais
seulement aperçu à la messe de Pâques. Je ne l’ai pas revu depuis. Quant à
frère Gui et ses compagnons, je leur ai accordé l’hospitalité et ils sont
partis.
    — Comment sont-ils partis ?
N’étaient-ils que trois ? Quelle direction ont-ils prise ? demanda
Guilhem.
    — Je vous ai dit tout ce que je savais,
répondit le prieur, buté.
    — Prieur, intervint Rainier de Clavel, c’est
la première fois qu’un invité du comte disparaît. Peut-être a-t-il été tué. Si
c’est le cas, notre seigneur comte prendra des mesures d’une sévérité que vous
ne pouvez imaginer. Si votre couvent, d’une façon ou d’une autre, a couvert ce
crime, vous viderez les lieux. On ne peut accepter d’avoir des ennemis ici.
    — La salvetat est terre d’église ! Elle
n’est pas soumise à la justice du comte ! protesta le prieur.
    — C’est vrai, mais je peux vous mener la vie
dure. Vous empêcher d’accéder à la rivière, vous interdire le passage sur le
chemin de Toulouse, ravager vos cultures. Soyez-en sûr, opposez-vous à moi, et
vous le regretterez !
    — Nous ne vous demandons pas de trahir le
secret

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