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Montségur et l'enigme cathare

Montségur et l'enigme cathare

Titel: Montségur et l'enigme cathare Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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histoire.
    Cette histoire commence tôt. Des fouilles entreprises en
1930 sous le promontoire de Rennes-le-Château ont permis de mettre à jour des
sépultures solutréennes, donc du Paléolithique supérieur, vers – 30000. L’occupation
humaine s’est poursuivie sans interruption, laissant quelques vestiges de l’époque
magdalénienne, à la fin du Paléolithique, et, à partir du IV e millénaire avant notre ère, le sol du Razès fut
hérissé de monuments mégalithiques dont il reste quelques exemplaires, dont le
menhir de Peyrolles, appelé Peiro Dreito , la « pierre
droite ».
    Vint l’âge du Fer et l’occupation celtique des Volques Tectosages
et des Rhedones. Le culte des eaux, attesté à Rennes-les-Bains et à Alet, laisse
à penser que le territoire du Razès, assez isolé et parsemé de forêts, a dû
comporter de nombreux lieux de culte, les fameux nemetons ,
sanctuaires ou clairières consacrés à des divinités tutélaires ou guérisseuses
comme Grannus.
    En 121 avant J.-C., les Romains occupent ce qui deviendra la Gallia Togata ou la « Narbonnaise ».
La trace des Romains est encore visible à Alet et à Rennes-les-Bains où ils
utilisèrent les sources et les aménagèrent comme ils le firent à peu près partout
en Gaule. On a également retrouvé les vestiges d’une voie romaine d’Alet à
Rennes-les-Bains, fragment d’une grande route qui devait joindre Carcassonne à
la côte catalane en passant par ce qu’on appelle aujourd’hui le Col de saint
Louis. Mais il n’y a aucune trace d’occupation romaine à Rennes-le-Château, ce
qui s’explique parfaitement par les habitudes romaines de s’établir dans les
vallées pour mieux surveiller et entretenir les voies de communication, système
vital pour une administration responsable d’un territoire immense et dispersé.
    C’est sous la domination des Wisigoths que le Razès prend
une importance particulière. Il y a eu dans le pays une forteresse importante, du
nom de Rhedae, qu’on persiste à voir, sans preuve, à Rennes-le-Château. Et, en
507, après la bataille de Vouillé remportée par Clovis et les Francs qui s’avancent
jusqu’aux Pyrénées, la place forte de Rhedae semble demeurer aux mains des
Wisigoths. Il semblerait également que le pays ait bénéficié, vers cette époque,
d’un peuplement d’origine juive, probablement du fait de Juifs de la Diaspora
fuyant des régions menacées par la guerre ou voulant échapper à de possibles persécutions.
    Au moment de la prise de pouvoir par les Carolingiens, le
comté de Rhedae fut sans doute la terre d’exil du prince mérovingien Sigisbert IV
(676-758), probablement fils de Dagobert II, assassiné sur ordre de Pépin
d’Héristal. Et l’on croit que les descendants de Sigisbert IV durent se
cacher dans les montagnes du Razès pour échapper aux menaces des Carolingiens, avant
d’émigrer en Bretagne armoricaine, pays qui n’a jamais été soumis aux
Carolingiens, et où ils auraient fait souche. Au XIII e  siècle,
par exemple, figurent parmi leurs possibles descendants Hugues de Lusignan, comte
de la Marche, et Alix, duchesse titulaire de Bretagne.
    C’est la période la plus contestée de l’histoire du Razès, mais
aussi la plus riche en événements de toutes sortes. Charlemagne s’intéresse
beaucoup à la région, et pour se tenir au courant de ce qui s’y passe, il y
envoie l’évêque d’Orléans, un certain Théodulfe. Celui-ci a composé un poème
sur son voyage, signalant Rhedae non loin de Carcassonne. C’est sans doute la
première mention officielle qu’on ait de ce nom. Et le texte fait comprendre qu’à
ce moment-là, Rhedae avait autant d’importance que Carcassonne. La tradition
méridionale voit dans la ville de Rhedae 30 000 habitants et sept étals de
boucherie, plus un couvent de moines pourvu de moyens de défense. Tout cela
paraît suspect. Bien sûr, la tradition méridionale exagère, mais l’importance
de Rhedae est confirmée par des documents ultérieurs. Or il est impossible qu’une
telle agglomération ait alors occupé le site de Rennes-le-Château, beaucoup
trop restreint, beaucoup trop étroit sur son promontoire, pour faire figure de
grande ville. Et rien, dans les substructures de Rennes-le-Château, ne peut
confirmer cette identification. Tout au plus Rennes-le-Château a été un poste d’observation
contenant une faible garnison, et il est plus que probable que le Rhedae
primitif se trouvait à

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