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Mort à Devil's Acre

Mort à Devil's Acre

Titel: Mort à Devil's Acre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Perry
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commode et
se moucha bruyamment.
    — Le tueur de Devil’s Acre ! Je suppose que vous
ne l’avez même pas vu !
    Pitt tenta de se redresser, grimaçant sous l’effet de la
douleur. En fait, il n’était pas certain que son assaillant fût le tueur de
Devil’s Acre. Il pouvait aussi bien s’agir de n’importe quelle bande de
coupe-jarrets bien décidés à en découdre.
    — J’imagine que vous avez faim, dit Charlotte en
enfonçant son mouchoir dans la poche de son tablier. Le médecin a dit qu’après
une journée au lit, vous iriez beaucoup mieux.
    — Non, non, il faut que je me lève…
    — Thomas ! Faites ce que l’on vous dit ! Vous
ne sortirez pas de ce lit tant que je ne vous en donnerai pas l’autorisation. Pas
de discussion ! Essayez un peu et vous verrez…
     
    Trois jours plus tard, il était en meilleure forme et
retourna à son bureau soigneusement bandé, avec, dans sa poche, une flasque de porto
d’excellente qualité. Sa blessure cicatrisait, et, bien qu’elle restât douloureuse,
il pouvait se déplacer sans trop de difficulté. Entretemps, les meurtres de
Devil’s Acre n’avaient pas quitté son esprit, bien au contraire. Il se sentait
obligé de retourner là-bas.
    — En votre absence, j’ai mis tous les hommes
disponibles sur l’affaire, le rassura Athelstan avec un geste soucieux.
    — Et qu’ont-ils découvert ? demanda Pitt qui, une
fois n’est pas coutume, avait été autorisé, et même gracieusement invité, à
prendre place sur un siège capitonné, lui qui d’ordinaire restait toujours
debout.
    Il se carra confortablement dans son fauteuil et étendit les
jambes, décidé à savourer cet instant exceptionnel.
    — Pas grand-chose… dut admettre Athelstan. Nous
ignorons toujours ce qui liait les quatre victimes. Par exemple, que faisait
Pinchin à Devil’s Acre ? Pitt, êtes-vous vraiment sûr que le tueur n’est
pas un malade mental ?
    — Je ne l’affirmerais pas, mais je ne crois guère à
cette hypothèse. Un médecin peu scrupuleux ne doit pas manquer d’occupations à
Devil’s Acre.
    Athelstan eut une grimace de dégoût.
    — Oui, j’imagine… Mais que faisait Pinchin exactement
et pour qui travaillait-il ? Pensez-vous qu’il procurait à Max ces
fameuses dames de la bonne société dont vous parlez si souvent ?
    — C’est possible. En tout cas, il comptait peu de dames
bien nées parmi ses patientes.
    — Bien nées, bien nées… Tout est relatif, Pitt. À Devil’s
Acre, la plupart des femmes passeraient pour bien nées.
    Pitt se leva, à contrecœur.
    — Bon, il ne me reste plus qu’à retourner là-bas…
    — Cette fois, vous n’irez pas seul, fit Athelstan, inquiet.
Je n’ai pas envie d’avoir votre cadavre sur les bras !
    — Merci, fit Pitt en le fixant droit dans les yeux. Je
ne voudrais surtout pas vous causer de souci… J’emmènerai un agent avec moi – deux,
si vous y tenez.
    — C’est un ordre, Pitt, vous m’entendez ? Un ordre.
    — Bien, monsieur. Je repars sur-le-champ… avec deux
hommes.
     
    Ambrose Mercutt le reçut, à la fois furieux et tourmenté d’être
tenu pour responsable des blessures de Pitt. On ne parlait que de cela dans
Devil’s Acre.
    — C’est de votre faute ! lança-t-il avec humeur. A-t-on
idée de se promener dans des endroits où l’on ne veut pas de vous ! Et à
fourrer son nez dans les affaires des autres, on finit par prendre un mauvais
coup. Encore heureux que vous n’ayez pas été étranglé. C’est vraiment stupide. Si
vous êtes allé embêter tout le monde comme vous l’avez fait avec mon personnel,
c’est un miracle que vous soyez encore en vie.
    — Je suis sûr que vous le regrettez, Mr. Mercutt…
    Pitt savait qu’il avait commis une erreur en oubliant d’imiter
la démarche d’un habitué du quartier. Tout de suite, il s’était fait remarquer.
C’était pure négligence de sa part et, comme l’avait souligné Mercutt, complètement
idiot.
    — Bien, trêve de plaisanterie. Qui s’occupe de vos
pensionnaires quand elles tombent malades ?
    — Pardon ?
    Pitt réitéra sa question, mais Mercutt avait tout de suite
compris le sous-entendu.
    — Pas Pinchin, si c’est ce que vous pensez.
    — Soit, je vous crois. Mais nous vérifierons cela auprès
d’elles, une par une. Elles pourraient se souvenir de certains détails dont
vous auriez oublié de me faire part…
    Mercutt blêmit.
    — Bon, d’accord. Il a pu en soigner une ou

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