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Napoléon

Napoléon

Titel: Napoléon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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sainte garde.
    « Athanase Colonna Walewski. »
    Le vieux comte acceptait donc de reconnaître l’enfant de l’Empereur. Comme l’a dit le comte d’Ornano, c’était là un tardif témoignage de l’innocence de Marie lors de la conjuration qui l’avait sacrifiée.
    C’est donc à Walewice que naîtra Alexandre Walewski, dans ce château d’où sa mère, trois années auparavant, s’était échappée pour courir au-devant de l’Empereur.
    Napoléon a encore l’espoir de pouvoir épouser une soeur du tsar. Sans doute Catherine est-elle mariée avec le duc d’Oldenbourg, mais il existe la grande duchesse Anne qui vient d’entrer dans sa seizième année. Napoléon y songeait déjà deux mois auparavant en dictant, à Schoenbrunn, cette lettre pour Caulaincourt, toujours ambassadeur près d’Alexandre : « L’Empereur veut non seulement ne point faire naître l’idée de la renaissance de la Pologne, si éloignée de sa pensée, mais il est disposé à concourir avec l’empereur Alexandre à tout ce qui pourraen effacer le souvenir dans le coeur des habitants. Sa Majesté approuve que les mots de Pologne et de Polonais disparaissent non seulement de toutes les transactions, mais même de l’histoire. »
    Pauvre Marie !
    Bien que la petite Anne ne soit « formée que depuis cinq mois » et que le « prétendant » atteigne sa quarantième année, Napoléon n’a pas été effrayé par la différence d’âge. Le 4 novembre – plus de trois semaines avant d’annoncer à Joséphine que sa décision était prise – il avait adressé, par l’intermédiaire de Caulaincourt, une demande en règle à Saint-Pétersbourg. Le tsar, pourtant déjà préparé depuis Erfurt à cette proposition, avait été épouvanté... Mais il l’était bien plus encore en songeant à l’avenir. Un refus entraînerait, non seulement, un jour ou l’autre, une guerre entre les deux empires, mais surtout Napoléon serait obligé, pour trouver une épouse, de se tourner vers l’Autriche. Les Habsbourg, qui avaient toujours une copieuse réserve d’archiduchesses, accepteraient à coup sûr d’en livrer une au Minotaure, et l’alliance inévitable qui s’ensuivrait entre les deux pays risquait fort de se retourner contre la Russie.
    On devine donc les sentiments auxquels se trouvait en proie le tsar, lorsqu’il fit part à sa mère de la demande qui lui était adressée. L’impératrice Marie, la veuve de Paul I er , frémit d’effroi – selon sa propre expression. Comment pourrait-elle même envisager de donner sa fille à « un homme d’un caractère scélérat pour qui rien n’est sacré et qui ne connaît aucun frein parce qu’il ne croit même pas à Dieu » ?
    — La postérité ne serait-elle pas justement indignée de voir une grande-duchesse unie à un être que les malheurs de l’humanité ont voué aux malédictions du siècle ?
    Cependant, Caulaincourt venait de signer avec Alexandre et au nom de son maître, un traité par lequel Napoléon approuvait et entérinait le pacte qui, au siècle précédent, avait permis aux Russes,aux Prussiens et aux Autrichiens de se partager le gâteau polonais.
    Maintenant, promet le tsar à Caulaincourt, je ne chercherai plus que les occasions de prouver à l’Empereur combien je lui suis attaché.
    Quant à la demande en mariage, Alexandre décide de faire traîner les choses en longueur. L’extrême jeunesse de sa soeur va lui fournir un prétexte plausible pour remettre le projet à plus tard. Napoléon n’a qu’à attendre un peu... C’était mal connaître l’Empereur. Déjà préparé à un refus par le long silence du tsar – la neige avait retardé le courrier et Alexandre venait de quitter Saint-Pétersbourg – Napoléon reçoit enfin – le 27 janvier 1810 – une première réponse de Caulaincourt décrivant les tergiversations du tsar. L’ambassadeur prétendait qu’Alexandre ne refusait point de donner sa soeur à l’Empereur, mais ne savait quel moyen choisir pour vaincre la résistance de la tsarine. Une fois de plus, avec cette double vue véritablement extraordinaire qui éclairait toutes ses pensées et ses actions, Napoléon devine que jamais Alexandre ne lui accordera la main de la petite grande-duchesse. Aussi, sans attendre la réponse définitive, décide-t-il de prendre pour épouse celle qui se proposait à lui. Car – on croit rêver – Metternich, devenu chancelier, avait déjà offert « en holocauste », selon

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