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Napoléon

Napoléon

Titel: Napoléon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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sien, mais celui d’une faction ». Il est soutenu par Fontanes, qui affirme :
    — Sire, l’alliance de Votre Majesté avec une fille de la Maison d’Autriche sera un acte expiatoire de la part de la France et la plus belle page de votre histoire.
    Cependant quelqu’un s’exclame :
    — L’Autriche n’est plus une grande puissance !
    — On voit bien, monsieur, s’écrie Napoléon, que vous n’étiez pas à Wagram.
    Rien n’est encore décidé. Or, six jours plus tard, arrivent aux Tuileries de nouvelles dépêches de Caulaincourt. Décidément, le tsar tergiverse toujours. Il ne faut pas s’exposer à un refus définitif ! Aussi, sans attendre davantage, le 5 février, Napoléon, afin de prouver l’accord de Joséphine, envoie Eugène à Schwarzenberg. Il charge son beau-fils de dire à l’ambassadeur qu’il est prêt à épouser la fille de l’empereur d’Autriche. Craignant l’arrivée de la dépêche annonçant le refus définitif du tsar, il exige que la main de l’archiduchesse Marie-Louise lui soit accordée immédiatement par l’ambassadeur sans attendre la réponse de Vienne. Schwarzenberg est ahuri. « Jamais, ainsi que l’a raconté Eugène, ambassadeur ne se trouva dans une situation plus cruelle ; je le voyais se démener, suer à grosses gouttes, faire d’inutiles représentations. » Il lui faut bien céder. « Si j’avais hésité à signer, explique-t-il à Metternich, Napoléon aurait traité avec la Russe ou la Saxonne. » Le fils de Joséphine retourne aux Tuileries où Napoléon l’attend avec fébrilité. « Dès que le mot oui sortit de ma bouche, rapporte encore Eugène, je vis le grand homme se livrer à une joie tellement impétueuse et folle, que j’en demeurai stupéfait. » Ce même soir, sans attendre davantage, on annonce aux Français : « Il y aura mariage entre S. M. l’Empereur Napoléon, roy d’Italie, protecteur de la Confédération du Rhin, médiateur de la Confédération suisse, et Son Altesse impériale et royale, Mme l’archiduchesse Marie-Louise, fille de S. M. l’Empereur François, roy de Bohême et de Hongrie. »
    Napoléon doit maintenant jouer la comédie avec le tsar. Il dicte deux dépêches à vingt-quatre heures d’intervalle. Dans la première, il annonce à Alexandre qu’il a renoncé à épouser la grande-duchesse Anne, étant donné son très jeune âge – comme s’il venait seulement de le découvrir – tandis que le lendemain, une seconde dépêche fait part au tsarde son prochain mariage avec l’archiduchesse Marie-Louise.
    — Vous lui ferez connaître, dit-il à Champagny, que je me suis décidé pour l’Autrichienne.
    Les deux courriers chargés de ces deux dépêches croisent sur le grand chemin un autre courrier expédié par Caulaincourt, et annonçant le refus définitif du tsar.
    Dans cette étonnante comédie matrimoniale, demeure cependant le principal : prévenir l’empereur François et annoncer à la fiancée qu’elle va devoir épouser celui qu’elle appelle toujours l’Antéchrist, ou le Krampus.
    Il y a dans la vie des États, expose Metternich à son maître, comme dans celle des particuliers, des moments où un tiers n’a pas le droit de se mettre à la place de celui sur lequel repose la responsabilité de la détermination et surtout dans les cas où le calcul ne suffit pas à déterminer la décision. Votre Majesté est empereur et père, c’est à elle seule qu’il convient de consulter ses devoirs pour agir dans l’une ou l’autre direction.
    François I er penche son long visage triste vers son ministre et, après quelques instants de silence, répond :
    Je vais mettre la décision entre les mains de ma fille. Je ne ferai aucune pression sur elle et, avant de jeter dans la balance mes devoirs de monarque, je désire connaître son sentiment. Allez la voir, et revenez me dire ce qu’elle vous aura dit. Je ne veux pas la prévenir, pour ne pas avoir l’air d’influencer sa décision.
    Depuis quelques jours, Marie-Louise ne vivait plus. Le 5 janvier, elle avait écrit à son père : « Je lis dans les journaux le divorce de Napoléon. Je dois vous dire, cher papa, que je suis très émue par cette nouvelle. La pensée qu’il n’est pas impossible que je puisse compter parmi celles qu’il pourrait choisir pour sa future épouse me pousse à vous apprendre quelque chose que je dépose dans votre coeur de père. Avec votre bonté coutumière, vous m’avez assurée à

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