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Napoléon

Napoléon

Titel: Napoléon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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d’armes. Napoléon le reçoit et, dès le lendemain, il envoie aux Alliés – à Lusigny – le général de Flahaut, l’amant de la reine Hortense, pour commencer les négociations. Négociations qui ne devaient interrompre les hostilités que lorsque les belligérants se seraient mis d’accord.
    Or, depuis le 4 février, on palabrait déjà à Châtillon sans succès. Caulaincourt, au nom de Napoléon, avait offert de traiter sur les bases des clauses de Francfort, «le pré carré français », c’est-à-dire toute la rive gauche du Rhin. Le grand écuyer voulait ainsi imposer le vieil adage :
    Quand la France boira le Rhin
Toute la Gaule aura sa fin.
    Quant aux Alliés, ils estimaient devoir seulement accorder à leur ennemie ses frontières d’avant la Révolution « et l’interdiction à la France de participer aux arrangements qui seraient pris pour l’organisation de l’Europe ».
    Le grand écuyer fut sidéré. Que l’on se trouvait loin des conditions de Francfort !
    — Si j’acceptais votre proposition, demanda-t-il, signeriez-vous immédiatement et feriez-vous cesser en ce moment l’effusion de sang ?
    Les Alliés tergiversèrent. Leur attitude louvoyante avait permis à Caulaincourt d’écrire à Napoléon : « Ce que je sais avec certitude, c’est que j’ai affaire ici à des hommes qui ne sont rien moins que sincères, que se presser de leur faire des concessions, c’est les encourager à en demander de nouvelles, sans que l’on puisse prévoir où ils s’arrêteront et sans obtenir de résultat ! »
    — Quoi ! s’était exclamé l’Empereur en apprenant ces conditions et en se tournant vers ses maréchaux, vous voulez que je signe un pareil traité et que je foule aux pieds mon serment ! Des revers inouïs ont pu m’arracher la promesse de renoncer aux conquêtes que j’ai faites, mais que j’abandonne aussi celles qui ont été faites avant moi, que je laisse la France plus petite que je l’ai trouvée : jamais ! Le pourrais-je sans trahison ou sans lâcheté ?... Si nous renonçons à la limite du Rhin, ce n’est pas seulement la France qui recule, c’est l’Autriche et la Prusse qui s’avancent !... La France a besoin de la paix, mais celle qu’on veut lui imposer entraînera plus de malheurs que la guerre la plus acharnée !
    L’Europe ne désirait point la paix. Le Congrès de Châtillon, comme le Congrès de Prague, l’année précédente, n’était qu’une comédie. Les Alliés ne se trouvaient animés que par une pensée : abattre Buonaparte !
    — Il s’agit, déclarait Metternich, de porter à l’existence de Napoléon un coup décisif.
    Tandis que, de son côté, lord Castlereagh écrivait : « Votre paix qui aurait rejeté Napoléon dans les anciennes limites de la France, n’aurait été qu’un armistice ridicule. »
    En discutant à Lusigny ou à Châtillon, tous ceux que Napoléon avait écrasés depuis la première campagne d’Italie – et qu’il venait de culbuter dix fois depuis le malheureux combat de la Rothière – ne songeaient qu’à gagner du temps. Un jour ou l’autre, le nombre l’emporterait sur la stratégie impériale ! Napoléon – plein d’illusions – croyait encore que son génie prévaudrait sur la force et ne poussait nullement Caulaincourt à conclure. Il désirait faire lui-même « son ultimatum », selon son expression, et à Flahaut il recommandait encore de s’en tenir « aux bases des clauses de Francfort ».
    Le jeudi 24 février – il a passé la nuit aux portes de la ville – l’Empereur entre dans Troyes libérée.
    L’enthousiasme, à sa vue, est indescriptible. On embrasse ses bottes. Pris d’une véritable panique, les trois souverains étrangers n’ont eu que le temps de s’enfuir.
    Durant quarante-huit heures, il reprend son souffle, mais le même jour où l’Empereur quitte Troyes – le dimanche 27 – à Bar-sur-Aube, Oudinot est vaincu par les Austro-Russes. Pour faire croire qu’ils sont commandés par Napoléon, les soldats ont vainement crié : Vive l’Empereur ! Mais l’ennemi n’a point été dupe !
    Le champ de bataille s’étend. Du côté de Lyon, Augereau à la tête de vingt-huit mille hommes, attaque les Autrichiens. Suchet – vingt-trois mille combattants – et Soult – quarante-huit mille – de part et d’autre des Pyrénées, attendent les Anglo-Espagnols.
    Enfin, le prince Eugène avec quarante-huit mille hommes, combat les

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