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Napoléon

Napoléon

Titel: Napoléon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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Français chérissent et que je jure ici de maintenir !
    C’est du délire. Les cris de Vive le roi !... Mourir pour le roi !... Le roi, à la vie, à la mort /... se font entendre durant plusieurs minutes. L’enthousiasme est à son comble, lorsque le futur Charles X se jette dans les bras de son frère ; il redouble au moment où le futur Louis-Philippe jure, lui aussi, « de vivre et de mourir fidèle à son roi ».
    Et, en se séparant, les députés répètent tous le mot de Louis XVIII :
    — Quoi qu’il arrive, je ne quitterai pas mon fauteuil. La victime sera plus grande que le bourreau !
    Il est certain que, même sans transformer les Tuileries en citadelle, la présence de Louis XVIII à Paris eût passablement embarrassé l’Empereur...
    Le roi n’en avait pas moins pris la décision de fuir lorsque Napoléon arriverait..., mais il ne permettait pas qu’on lui en parlât. Le duc d’Orléans qui avait osé le suggérer s’était fait rabrouer de verte manière.
    — Il ne faut pas seulement faire cette supposition-là !
    Le 17, il envoie son neveu Berry prendre le commandement de l’armée royale, qui compte encore vingt mille hommes échelonnés entre Montereau et Villejuif, et dont les différents corps ont, bien entendu, à leur tête d’anciens colonels et généraux de Napoléon. On essaye de maintenir la mentalité et dans le Moniteur du 18 on peut lire : « Le gouvernement ne veut rien exagérer ni taire. II a mis constamment au rang de ses devoirs de dire constamment la vérité... » et l’article s’achève par la nouvelle « que les troupes royales avaient occupé Grenoble et Lyon » ! Cependant personne n’est dupe.
    — On nous appelle à Paris pour le roi, disent les lanciers, mais nous y allons pour l’Empereur.
    Dans les cantonnements, on crie : Vive le père la Violette ! ... et les fantassins du 65 e de ligne, s’ils ne crient pas, portent des bouquets de fleurs « subversives » ! Le 18, Clarke croit habile d’offrir « aux grenadiers et chasseurs de France » – l’ancienne vieille garde de l’Empereur – le grade de sous-lieutenant dans l’armée royale. Les grognards, qui sont déjà en route pour rejoindre leur « petit caporal », refusent. Ils préfèrent demeurer simples soldats de Napoléon, plutôt que devenir officiers du roi !
    On ne peut réellement compter que sur la troupe dorée de la Maison militaire de Louis XVIII, soldats d’antichambre baptisés gardes du corps, chevau-légers, gendarmes des chasses ou mousquetaires...

    Le samedi 18 mars, à Auxerre, chez le préfet Ganot, Ney tend à Napoléon sa « justification », qui commence par ces mots : « Je suis votre prisonnier plutôt que votre partisan si vous continuez à gouverner tyranniquement. »
    — Le brave Ney est fou, s’exclame l’Empereur en déchirant le factum.
    — Votre Majesté, soupire le maréchal, a sans doute entendu dire que j’avais promis de La ramener dans une cage de fer ?
    — Je ne le crois nullement.
    — Et cependant, sire, c’est vrai !
    L’Empereur eut du mal à réprimer et à dissimuler
    « un mouvement d’indignation » {51} .
    Ce même soir, le 6 e lanciers, qui occupe, en avant-poste, le pont de Montereau, fait un demi-tour sur place... et se déclare l’avant-garde de l’Empereur. La nouvelle en est aussitôt portée au roi. Le lendemain matin – le dimanche des Rameaux –, un courrier annonce que Napoléon a quitté Auxerre et qu’il a aussitôt poursuivi sa marche sur Paris. Ce soir, il peut arriver à Fontainebleau !
    — Je vois que tout est fini sur ce point, soupire Louis XVIII. Ne nous engageons pas dans une résistance inutile. Je suis résolu à partir !
    On décide que le roi quittera Paris seul avec une escorte de gardes du corps. Berry et Marmont prendront la route de Beauvais avec la Maison militaire... et les diamants de la couronne.
    Le dimanche 19 mars, alors que Napoléon couche à Pont-sur-Yonne, les voitures royales viennent, à onze heures et demie du soir, se ranger dans la cour des Tuileries.
    Il pleut.
    La berline de Louis XVIII se place devant le vestibule du pavillon de Flore. Aussitôt, gardes du corps et gardes nationaux sortent du poste et, sans armes, remplissent l’escalier et l’antichambre, se mêlant aux courtisans et aux officiers de service. Tous les regards sont fixés sur la porte de l’appartement du roi..., celui que Louis XVI puis Napoléon avaient occupé

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