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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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l’arrière, mais complètement intégrés à la colonne rugissante des Hells Angels. On fonça dans la poussière, toutes les couleurs de tous les clubs au vent. Nous étions entourés de nos frères Rouge et Blanc, les Huit-un. Tous les chapitres des Hells Angels d’Arizona étaient présents : Nomads, Cave Creek, Mesa, Tucson, Phoenix, Skull Valley. Derrière eux, venaient tous les États et de nombreux pays où des chapitres de Hells Angels étaient installés. On s’inclina pour prendre un virage et on passa devant la cour. JJ glissa les bras autour de ma taille et j’accélérai, les hommes en combinaison orange se mettant au garde-à-vous tandis qu’on criait et glapissait comme des chiens à la fourrière. Nous portions tous un bandana orange sur le front. Ils étaient de la même couleur que les combinaisons. Je hurlai de toutes mes forces :
    — Orange Crush ! Orange Crush ! Orange Crush {47}  !
    Timmy se joignit à moi. C’était pour les types enfermés, mais en réalité c’était pour nous, notre petite blague privée. Nous étions les Solos Angeles, nos couleurs étaient le noir et l’orange et on était les Orange Crush.
    Cependant personne ne nous entendit. Les motos faisaient trop de bruit et nous roulions trop vite.
    Cette opération d’infiltration était devenue ma vie. Un de mes anciens équipiers comparait le degré de réussite d’une infiltration à ce qui se passe au baseball. Dans ce sport, quand on frappe vingt-cinq pour cent des balles, on est un joueur ordinaire. À trente pour cent, on est un des meilleurs joueurs du pays. Si l’on atteint quarante pour cent – pendant une seule saison –, on entre dans le club des meilleurs joueurs de tous les temps. La même échelle s’applique aux agents infiltrés : ceux qui obtiennent de bonnes informations entre trente pour cent et quarante pour cent du temps sont des stars.
    Avec les Angels, j’en étais à mille pour cent.
    Et j’étais victime du succès.

26
 
VIENDRAS-TU ?
    Février 2003
     
    Le débriefing eut lieu le 3 et on poussa un gros soupir. On conduisit Footy et Gundo à l’aéroport, on leur donna l’accolade et de grandes claques dans le dos, on les remercia encore et encore. Le succès de la semaine dépassait de loin nos espérances.
    JJ retourna à San Diego en voiture avec Jesse. Elle serait absente pendant deux semaines, puis reviendrait à plein temps. Elle était pour nous d’une valeur inestimable, Slats lui-même était obligé d’en convenir. Il s’était entretenu à plusieurs reprises, par téléphone, avec ses supérieurs, pendant la semaine des Solos, et il les avait persuadés de la lui prêter jusqu’à la fin de l’opération. Elle était enthousiaste.
    Après le départ des gars, on mit de l’ordre dans la maison. On nettoya le Carré, on régla les motos et on étudia attentivement notre matrice de suspects. Comme Mesa était divisé et imprévisible et que Bad Bob était préoccupé à cause de Rudy, on décida, Slats et moi, de changer de direction. On estima que la meilleure solution consistait à voir ce que Joby Walters pouvait apporter. On le plaça sur la partie active de l’échiquier. On allait concentrer toute notre attention sur lui après deux jours de repos.
    Mon autre maison – celle dont j’étais théoriquement responsable, que je partageais avec Gwen, Dale et Jack – n’était pas en ordre. Pas du tout.
    J’y arrivai vendredi en fin d’après-midi. Il n’y avait personne. Gwen m’avait dit qu’ils iraient camper dans les montagnes pendant le week-end. Mais, selon elle, je devais malgré tout rentrer afin de m’occuper du jardin et de réparer l’auvent de la terrasse. En effet, il fuyait.
    Le samedi, je me levai tôt, examinai l’auvent et allai au Home Depot. Un animal avait attaché plusieurs tuiles en composite. Je les retirai, étalai une feuille de papier goudronné et en posai de neuves. Je descendis du toit, bus une bière au bord de la piscine, préparai un sandwich au thon, puis je tondis la pelouse et taillai les arbustes qui l’entouraient.
    Le soir, confortablement installé sur mon canapé devant la télévision, je téléphonai à Smitty et à Bad Bob. Ils ne répondirent ni l’un ni l’autre. Je laissai des messages du genre : « Salut, c’est Bird, je voulais seulement avoir de tes nouvelles. » Je devais acheter des armes à Smitty et j’avais envie d’entendre la voix de Bob afin de m’assurer qu’il ne flippait pas

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