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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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de Solo Angeles, c’est-à-dire de flics, les pires Némésis de Sonny. Ce fut un sacré putain de coup.
    Le soir du 1 er  février, on alla au clubhouse de Cave Creek. Il était plus vaste que celui de Mesa, disposait de davantage de terrain et se trouvait dans un quartier résidentiel. Il y avait une petite scène avec une barre de strip-teaseuse et, ce soir-là, il y eut sans cesse une strip-teaseuse à la barre. Une blonde en bottes de cuir rouge montant jusqu’aux cuisses et une brune vicieuse, en Bikini de tricot noir – le plus souvent sans –, se relayèrent sur la scène.
    Du début à la fin de la soirée, Joby me harcela pour que je lui dise qui me fournissait les silencieux… Sans doute Smitty l’avait-il mis au courant. À un moment donné, Joby m’entraîna dans une pièce adjacente.
    — Ce qu’il me faut, c’est un truc qui me permettrait de fumer quelqu’un ici sans que personne entende à côté.
    Je lui dis de ne pas s’en faire, que je verrais le gars, mais que je devais procéder à ma façon. Il accepta.
    En sortant de la pièce, je heurtai un nerveux bourré de stéroïdes, au crâne rasé. C’était mon jumeau en moins grand et en plus large. Joby s’était éloigné.
    Le nerveux demanda :
    — Putain, c’est toi Bird, hein ?
    Il me frappa la poitrine de l’index exactement à l’endroit où la balle en était sortie.
    — Ouais, c’est moi.
    — Merde, putain, je m’appelle Dirty Dan. Et faut que je te parle. Viens.
    Je suivis ce gangster endurci par la prison dans un coin isolé du clubhouse, prêt à devenir la victime d’un sacrifice humain. Il pivota soudain sur lui-même et aboya :
    — Je sais tout sur toi, Bird. Tu es quelque chose comme un putain de cow-boy dingue, hein ? Merde, mon frère, j’adore ça.
    Les veines de son cou gonflèrent et son visage rougit. Il postillonnait en parlant. Je me nourris de son énergie et lui de la mienne.
    Il m’interrogea sur le Mexique. Je répondis que j’y allais souvent . Il dit qu’on lui avait raconté qu’il y avait des Mongols. Je répondis que oui mais qu’ils n’étaient pas très nombreux. Il dit qu’il aimerait y aller avec moi, quand sa conditionnelle serait terminée, et voir si on pouvait en trouver. En trouver et les tuer. Je répondis que ça serait génial. Il ajouta qu’on ferait un massacre. Je dis :
    — Dirty Dan, c’est des Hells Angels comme toi que j’espérais rencontrer.
    Il dit que la façon dont je me tenais lui plaisait et que le club avait besoin de types comme moi.
    D’une façon perverse, je fus flatté et excité d’avoir rencontré ce que je considérais comme un vrai Hells Angel. Dirty Dan se fichait des collectes de jouets et des fêtes publiques. Rouler, cogner et baiser, c’était tout. Amen , mon frère.
    Au bout de quelques minutes, on se sépara aussi vite qu’on avait fait connaissance. On convint de se retrouver au gymnase et de s’entraîner ensemble. Il cria :
    — Très bien ! À plus, Bird !
    Sur le même ton, je répondis :
    — À plus, Dirty Dan.
    Nous étions dans une bulle. Plusieurs heures plus tard, alors que nous étions de retour dans la maison et nous calmions, Gundo me dit que tous les regards s’étaient tournés vers nous quand on avait commencé à parler, Dan et moi. Il semblait qu’on allait se battre. Gundo ajouta :
    — Mec, j’ai eu l’impression que vous alliez vous prendre à la gorge. J’étais adossé au bar, la main sur mon arme, prêt à tirer. J’ai cru qu’on allait se retrouver en pleine fusillade.
    Je ris.
    — Tu te fiches de moi ? Ce type a fait monter mon assurance en flèche. Merde, j’adore ce mec.
    Le 2 février constitua un rendez-vous de plus dans l’histoire d’amour entre les Solo Angeles et les Hells Angels : le Florence Prison Run. C’était l’anniversaire de mon premier rassemblement, alors que j’étais un inconnu de Bullhead, en compagnie de Mesa Mike. La roue avait vraiment tourné.
    Les motos bloquaient la rue principale de la ville. Au bar Yolanda’s, on but de la bière légère et on déconna. Il y avait un orchestre. Ghost monta sur scène et chanta. Il était très bon. Tout le monde était heureux d’être là. Malgré la présence de tous les clubs rivaux, l’atmosphère était détendue et il n’y eut pas de bagarres.
    On partit dans le désert. On était plus de deux mille. Les flics ne pouvaient que regarder et c’était formidable.
    Nous n’étions plus relégués à

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