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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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l’interdiction des aiguilles et de la vente de drogue ?
     
    Un autre Angel tomba en avril : Bobby Perez. Perez avait fait la nique à la mort pendant beaucoup trop longtemps. Il était sorti de plusieurs fusillades sans une égratignure, y compris à Laughlin, tandis que ses adversaires n’avaient pas eu cette chance. Un jour, à San Diego, il s’était battu contre trois Mongols, en avait tué un et avait reçu un coup de couteau. Les Mongols survivants s’étaient enfuis et il était devenu le roi des HA de la côte ouest. Sa mort n’eut rien de spectaculaire : il s’était disputé avec son voisin, qui en avait eu assez et l’avait abattu. Le karma est parfois une salope.
    Il devait être enterré à Dago et on reçut l’ordre de s’y rendre avec Skull Valley.
    On décida de profiter de notre passage sur la côte. Avant de prendre la route, je téléphonai à Teatcher, obtins le numéro d’Alberto et l’appelai.
    — Allô ?
    — C’est Alberto ?
    —  Yeh.
    Ce fut ce qu’il dit. Yeh.
    — Ici Bird. Tu vois qui je suis, hein ?
    — Oh. Yeh.
    — Moi et mes gars, on ira à Dago dans deux jours. Faut qu’on te voie. On a des choses à te dire.
    — D’accord.
    J’espérais qu’il aurait peur, mais je me trompais.
    — Viens avec celui ou ceux qui ont raconté des conneries sur nous. Faut qu’on règle ça une fois pour toutes. Tous ensemble. OK ?
    —  Yeh, Bird, OK.
    Il dit qu’on pourrait se retrouver au Denny’s de Chula Vista le 12 avril. Je répondis qu’on y serait.
    Pour gagner la Californie, on traversa le désert : sable, poussière, broussailles et ciel bleu à perte de vue.
    Nous n’avions pas de blouson, Timmy, Pops et moi. Nous étions dans les limbes du motard.
    On prenait la rencontre avec Alberto au sérieux. S’il venait avec une bande de types, on avait l’intention d’exposer nos problèmes, de dire qu’on quittait les Solos, et de ne pas reculer. Si les forces en présence étaient égales, on avait l’intention de le prendre de haut, peut-être même de les bousculer un peu. Les Angels savaient qu’on les verrait, ce qu’on leur dirait et il fallait que nous prenions des précautions, parce qu’il était possible qu’ils nous suivent pour voir comment nous nous comporterions.
    On arriva les premiers au Denny’s. Aucune trace d’Alberto. On s’entassa dans un box. Pops et moi on commanda du café sur un ton bourru, Timmy demanda poliment à la serveuse un Coca sans sucre avec une rondelle de citron. Elle demeura impassible. C’était une serveuse d’une quarantaine d’années dans un Denny’s de Californie : elle avait si souvent vu des types comme nous qu’on ne l’impressionnait pas.
    Je planais parce que j’avais pris six Hydroxycut et bu deux Red Bull. Ce fut à peine si la lavasse du Denny’s stimula les récepteurs de la caféine. Pops resta silencieux, sauf quand son café arriva, qu’il y ajouta une cinquantaine de grammes de sucre et le tourna pendant environ cinq minutes. Ding-ding, ding-ding, ding-ding. Timmy, calme, lut le journal laissé sur la table par le client précédent.
    Alberto entra. Timmy annonça :
    — Yo. Le voilà.
    Je tournai la tête et Pops aussi.
    On n’était pas préparés à ce qu’on vit.
    Il était seul.
    — Timmy, dis-lui qu’on se retrouve dehors, derrière la cuisine.
    Timmy se leva. Je fouillai dans ma poche, en sortis sept ou huit dollars que je jetai sur la table.
    La serveuse me vit, approcha et demanda :
    — Vous avez fini, les gars ?
    — Ouais, fit Pops.
    On attendit la facture.
    On se leva et on sortit. Timmy se tenait face à Alberto. C’était un type d’une cinquantaine d’années, de petite taille et robuste, qui avait une moustache tombante et des lunettes de soleil d’aviateur. Timmy ne parlait pas. Il fixait Alberto durement, les bras croisés, son blouson des Solos sous l’un d’entre eux.
    Je me tournai vers Pops tandis que nous approchions. Il alluma une cigarette et m’en offrit une. Je refusai d’un geste. Il remit le paquet dans sa poche-poitrine, le laissant dépasser un peu. Il semblait calme.
    Je m’immobilisai devant Alberto et demandai :
    — Où sont les autres ?
    — Ils viennent pas.
    — Donc tu es tout seul, hein ?
    —  Yeh. Yeh, je suis seul.
    Sa voix tremblait. Ce serait facile.
    — Très bien. Voilà ce qui se passe. On quitte les Solos à effet immédiat.
    — Pourquoi… pourquoi vous faites ça ?
    — Pourquoi ? On croyait

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