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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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chambres au MGM pour Timmy et Pops.
    Je tirai fort sur ma clope et la jetai. Bobby se tourna vers moi et sourit. C’était la première fois qu’il le faisait. Joby sortit de la maison, un petit sac de voyage sur l’épaule.
    — Alors ?
    Bobby eut un rire étouffé.
    — Tu peux dormir dans la poussière si ça te fait envie. Mais je serai dans ma suite avec ma copine.
    — Sans blague ! dit Joby, et Bobby me donna une claque dans le dos, et répéta : sans blague, Joby.
    J’avalai des Hydroxycut pendant qu’on finissait de se préparer. J’en avais besoin en prévision du trajet… quatre cents kilomètres ennuyeux dans le paysage le plus désolé qu’on puisse imaginer.
    On suivit Chino Valley – région située au nord de Prescott, où se trouvait le clubhouse de Skull Valley – sous un ciel bleu immense rayé de nuages joufflus. Joby et Bobby étaient en tête – Joby en compagnie de sa copine, Caroline – et Timmy, Pops et moi suivions nos supérieurs. JJ et Staci étaient dans la camionnette, nous dépassaient ou se laissaient distancer. On roula vite.
    Sous la pluie, car le beau temps ne dura pas. Une heure après notre départ, le ciel devint noir et agité. On plongea dans la gueule d’un orage digne du Nouveau Testament à cent trente à l’heure. Des motards normaux en promenade pour le week-end s’arrêteraient peut-être, s’ils n’aimaient pas se faire mouiller ou s’ils avaient une once de prudence. Mais dans l’univers des Hells Angels, la pluie compte au nombre des choses qui ne valent pas la peine d’être prises en considération.
    On traversa Kingman en trombe, on prit la Purple Heart Trail {50} , puis la 93 en direction du nord. Quelques kilomètres après Kingman, à la station-service de Grasshopper Junction, on rencontra un Nomad hangaround, Elton Rodman. Il nous accompagna. Le paysage martien du nord de l’Arizona, sous la pluie, était couleur de rouille et violet. L’argile rouge de Sedona bordait la chaussée.
    Le ciel s’éclaircit lorsqu’on arriva au Hoover Dam et qu’on franchit la frontière de l’État. On fonçait sur la chaussée courbe, les tours blanches qui se dressent à ses extrémités veillant sur nous et sur les touristes courageux, vêtus de ponchos. Au nord et à l’est, le bleu intense du lac Mead était visible au pied des montagnes désolées. Dix minutes plus tard, il se remit à pleuvoir. Bobby et Joby ne ralentirent pas. On continua de rouler entre cent trente et cent quarante. Je ne pouvais m’empêcher de penser à JJ qui, au chaud et au sec dans la camionnette, trouvait sûrement tout cela très amusant. Je redoutais aussi l’aquaplaning, qui à chaque instant risquait de me projeter contre la glissière de sécurité à une vitesse plutôt nuisible à la santé.
    L’équipe de couverture suivait à une quarantaine ou à une cinquantaine de kilomètres. Quand elle arriverait à Vegas, elle prendrait contact avec Gayland, à qui je pensais tandis que nous roulions. L’une des choses que je lui avais dites – je vous rappelle – m’était revenue en mémoire. L’idée me traversa l’esprit à Henderson, tout près de Vegas : si Bobby le souhaitait, peut-être pourrions-nous préparer quelque chose à son intention. Gayland pourrait demander à un flic que je connaissais de jouer le rôle de Big Lou. Il faudrait que j’obtienne l’accord de Slats, mais, tandis qu’on fonçait sous la pluie dans le désert, j’estimai avoir droit à une mise en scène impromptue. Je téléphonerais dès que nous serions installés.
    On s’engagea sur le Strip vers dix-huit heures et on gagna le Hard Rock. Quand on s’arrêta devant, on avait l’air d’une bande de rats mouillés. Les voituriers s’efforcèrent de ne pas nous dévisager tout en s’occupant des voitures des touristes normaux et des vedettes mineures de la télévision. Deux vigiles se dirigèrent vers nous pendant qu’on descendait de moto. C’étaient des colosses en blouson de Nylon et oreillette.
    — Pardon, messieurs.
    Bobby dit :
    — Salut. Ça va ?
    — Vous êtes descendus au Hard Rock ?
    Bobby se tourna vers eux. On se rassembla derrière lui. Les vigiles n’eurent pas peur.
    — C’est exact, répondit Bobby. En fait, on a des suites.
    — Parfait. Mais, conformément à notre règlement, vous ne pouvez pas entrer avec vos blousons.
    Joby cracha. Bobby dit :
    — Je vous emmerde.
    Un vigile demanda :
    — Pardon ?
    — Je vous

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