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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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c’était la première étape de notre accession au statut de prospect. C’était un amuse-gueule modeste, insipide, mais qui nous donna une bonne idée de ce à quoi nous allions être exposés au cours des mois à venir : longues attentes au terme desquelles il ne se passait rien.
    Les bruits de verrous de la porte retentirent. Elle s’ouvrit. Rudy à nouveau. Il me montra du doigt.
    — Pas de téléphone.
    Je donnai mon portable à Timmy et j’entrai. Rudy poussa le battant et ferma à clé derrière moi.
    Je passai devant la salle de bains et le placard. C’était une chambre ordinaire. Rudy me dépassa et s’assit sur le lit. Je m’immobilisai à l’entrée de la chambre, une grosse télé éteinte à ma gauche. Bobby Reinstra et Joey Richardson rejoignirent Joby et Rudy. Joby expliqua que Teddy n’avait pas pu venir parce qu’il avait une crise d’emphysème. Je répondis que j’espérais que ce n’était pas grave. Joey dit qu’il s’en tirerait, comme toujours. Puis il passa aux choses sérieuses.
    Bobby posa les questions. Comment t’appelles-tu ? Jay « Bird » Davis. Qu’est-ce que tu viens faire ici ? Annoncer mon intention de devenir Hells Angel. Pourquoi veux-tu devenir Hells Angel ? Parce que j’en ai assez de jouer dans les divisions inférieures. Sais-tu ce que signifie l’appartenance aux Hells Angels ? Je sais qu’il me faudra faire des sacrifices. Sais-tu que devenir Hells Angel est parfois très difficile ? Je me fiche que ce soit dur et du temps que ça prendra. Je suis loyal, je suis dévoué et je suis un guerrier. Je n’ai envie que d’une chose : l’occasion de mériter le privilège d’être Hells Angel.
    Cela leur plut. Je ne me moquais pas. J’étais sincère et sérieux.
    Ils me posèrent des questions dont ils connaissaient les réponses. Des questions sur la façon dont je gagnais ma vie, sur mes origines, sur les gens que je connaissais. Ils me demandèrent ce que je pensais des relations entre les Solos et les Mongols. Je répondis que je n’appréciais pas ces derniers et que c’était l’une des raisons qui m’amenaient à tenter de devenir membre des Angels, ennemis jurés des Mongols.
    Cela leur plut également. Ils me congédièrent.
    Puis ce furent Timmy et Pops.
    Ils consacrèrent une quinzaine de minutes à chacun d’entre nous. Ensuite on attendit une demi-heure dans le couloir. Enfin, ils nous firent entrer ensemble.
    Nous étions à l’étroit dans la chambre. Joey et Rudy fumaient. Je demandai si on pouvait fumer, Pops et moi. Joby répondit qu’on pouvait, naturellement. Bobby exposa les règles du club. Il dit que Skull Valley ne vendait pas de came. On nous ordonna de ne plus rapporter de drogue du Mexique. On répondit que ce n’était pas un problème. Il dit que son usage à titre personnel était toléré. Joby poussa Rudy du coude.
    — Comme ce putain de camé.
    Rudy eut un rire étouffé.
    Bobby ne sourit pas. Je ne l’avais jamais vu sourire.
    — Il reste une chose, dit-il. Il faut que vous régliez votre situation vis-à-vis des Solos. Occupez-vous de ça en personne, débarrassez-vous de vos blousons. Ne déconnez pas. De notre point de vue, il n’y a pas de Solo Angeles en Arizona. Vous n’existez plus.
    Joby ajouta :
    — On va chasser ces fils de pute des États-Unis à coup de pied dans le cul.
    Bobby demeura impassible.
    On répondit que ça ne serait pas un problème.
    — Bon, c’est fini, annonça Bobby.
    Et on regagna le couloir.
    Devenir le subordonné de Bobby m’enthousiasmait. C’était un exemple parfait de Hells Angel, quelqu’un qui pourrait beaucoup m’apprendre. Je savais qu’il était prêt à mourir pour son club et son insigne, et je savais qu’il ne se laissait pas faire. Peu importait que je sois on non d’accord avec lui. Peut-être n’étions-nous pas dévoués aux mêmes causes, mais c’était le dévouement qui comptait.
    Dans l’escalier, Bobby demanda :
    — Bird, ça t’arrive d’avoir des stéroïdes ?
    — J’en prends pas, mais je pourrai peut-être t’aider.
    — Ah bon ? On dirait pas.
    L’Hydroxycut avait fait fondre le peu de graisse que j’avais. Il ne restait que du muscle, de l’os et de l’énergie nerveuse.
    — Les gènes et beaucoup de travail, c’est tout.
    — Bien. Bon, il me faudrait du D-bol et de l’Anavar. Si tu en trouves, avertis-moi. Je paierai.
    — D’accord.
    Je sais que c’est un détail, mais je pensai : et

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