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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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insignes avec les épingles de sûreté que Timmy avait toujours sur lui. Bad Bob les montra.
    — Merde, les gars, vous prévoyez tous.
    Je lui souris. Il me dit qu’il était fier de moi – de nous – et qu’il savait qu’on serait bientôt membres à part entière.
    Je l’espérais, mais je répondis :
    — Ça prendra le temps que ça prendra.
    — Très bien.
    Mon téléphone sonna.
    — Ouais, Bird.
    — Bonjour, papa.
    C’était Dale. Elle semblait heureuse. Le volume de mon téléphone était au maximum et tout le monde entendit sa voix de petite fille avant qu’il me soit possible de le baisser.
    — Salut. Qu’est-ce qu’il y a ?
    Les gars écoutaient.
    — Rien de spécial. Je voulais seulement te dire bonjour, et que ma guitare me plaît.
    — C’est formidable, mais je suis très occupé. Tu as besoin de quelque chose ou tu veux juste me déranger ?
    — Papa, qu’est-ce qu’il y a ?
    — Il n’y a rien. Je n’ai pas le temps de m’occuper de toi pour le moment, c’est tout, sauf s’il y a une urgence.
    Silence.
    — Il n’y en a apparemment pas. Je t’appellerai plus tard. Salut.
    — Au revoir.
    Je fermai l’appareil.
    Bobby me demanda qui c’était.
    — Un des gars de Big Lou.
    Il rit. Joby sourit. Teddy aussi. Ils savaient que je mentais.
    Je regardai Timmy et Pops. Ils savaient que je ne parlais jamais aux « gars de Big Lou », que je ne parlais qu’à Big Lou. Ils devinèrent que c’était Gwen, Dale ou Jack et je lus sur leurs visages qu’ils me considéraient comme le dernier des salauds.
    C’était vrai, mais je m’en contrefichais. Je venais d’obtenir mon insigne et je ne voulais pas gâcher cet instant en bavardant avec ma fille. J’étais si exalté d’être devenu ce que j’étais que je n’hésitais pas à sacrifier mon enfant et mon amour-propre à la mission. J’éprouvais un mélange de joie, d’indifférence et de haine. Je ne pouvais prendre de décisions que sur-le-champ et, invariablement, je les prenais dans le seul but d’affermir ma crédibilité aux yeux des Hells Angels, mes nouveaux frères.
    Je compris qu’ils savaient que j’avais raccroché au nez de ma fille, et je savais qu’ils approuvaient.
    Comme s’il avait lu mes pensées, Bobby se dirigea vers moi en hochant la tête avec gravité.
    — C’est bien, Bird. Faut que tu renonces à tout – ta famille, ta vie, ta femme, ton boulot, ton argent, ta voiture, ton chien – pour être un putain de Hells Angel. On l’a fait et tu le feras aussi.
    Il me serrait l’épaule.
    Puis Teddy annonça :
    — Les gars, pour nous, les Hells Angels, il n’y a que la violence, la prison et la mort.
    Si j’avais eu l’esprit plus clair, j’aurais éclaté de rire et crié : « C’est votre putain d’argument de vente ? » Mais je hochai simplement la tête. Ils avaient raison. J’étais prêt à jouer le jeu justement parce que je croyais que ce serait moi qui les enverrais en prison.
    Aussitôt après, Staci et JJ arrivèrent avec le repas. Quand on entendit le gravier crisser sous les pneus, Bobby dit :
    — Il y a intérêt à ce que ce soit elles.
    Et quand il s’en fut assuré, il ajouta :
    — Elle est tellement en retard qu’elle a intérêt à avoir eu un putain d’accident.
    Quand il s’aperçut que ce n’était pas le cas et qu’elle était complètement saoule, il gronda :
    — Bon, elle en prend une ce soir.
    Je rejoignis rapidement JJ, lui dis de ne pas descendre de voiture, de me donner la nourriture et de s’en aller. Il m’était impossible de me retrouver dans une situation où on m’aurait ordonné de tabasser JJ. Elle acquiesça. Staci descendit et elle s’en alla.
    Bobby prit violemment Staci par le bras et la pile de cartons qu’elle tenait tomba sur le sol. Il la traîna en criant dans leur appartement du rez-de-chaussée du clubhouse. On apporta la nourriture à l’intérieur. Teddy nous ordonna de sécuriser le périmètre pendant qu’ils mangeaient et discutaient des affaires du club. On s’en alla. Bobby sortit de son appartement un quart d’heure plus tard. J’étais trop loin pour voir l’expression de son visage. Il n’y avait pas trace de Staci.
    Plus tard, dans les prés entourant le clubhouse, Timmy demanda :
    — C’est Dale qui t’a appelé ?
    — Ouais.
    — Tu as un sacré putain de culot.
    — Qu’est-ce qu’il aurait fallu que je fasse ? Que je lui dise des mots doux juste après avoir

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