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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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organisations, mais eux aussi, d’une façon ou d’une autre, s’efforcent de pénétrer la nôtre. De nombreux flics sont potes avec des Angels, ou avec des complices des Angels, et les Angels ont plein de relations dans les administrations de l’État ou de la ville, généralement des épouses ou des petites amies. De ce fait, il fallait que notre opération n’attire pas l’attention. Slats était un inconditionnel des Red Wings de Detroit, et il fut donc décidé d’appeler l’opération Black Biscuit {13} , qui désigne le palet de hockey en argot.
    Nous étions prêts.
    Le samedi, avant le début proprement dit de l’opération, Slats organisa un barbecue chez lui. Sa femme prépara un festin. Tout le monde fut invité, y compris les épouses et les mômes. On décida, Gwen et moi, d’en profiter pour passer le week-end ensemble. On confia les enfants aux grands-parents et on prit une chambre d’hôtel. Au barbecue on s’amusa, on but de la bière et on eut trop chaud dans le jardin des Slatalla. Nous étions dans un état extatique de déni partagé.
    Au plus fort de la fête, Slats se fraya un chemin dans la foule et demanda aux invités de le rejoindre à l’intérieur. Gwen et moi étions en train de bavarder avec Carlos, qui était seul, quand Slats arriva près de nous. On le suivit ; sur le trajet, il jeta une canette de bière vide, en saisit une pleine, dégoulinante, dans un seau plein de glace et l’ouvrit.
    À l’intérieur, il prit sa femme par le bras puis gravit quelques marches de l’escalier conduisant aux chambres. Il se retourna.
    — Mes amis. Tout le monde. S’il vous plaît. Vous ne serez peut-être pas de cet avis, mais je ne sais guère parler en public. Je voulais simplement vous remercier d’être venus. Le repas que nous avons préparé à votre intention ne rend que très partiellement justice à ce que vous êtes sur le point d’entreprendre. Le chemin sera très long. Il exigera pratiquement tout notre temps et toute notre énergie. Ne vous y trompez pas : ce que nous sommes sur le point de faire n’a encore jamais été tenté, ni la façon dont nous envisageons de le faire. Cela mobilisera toute notre intelligence, toutes nos couilles et tout notre cœur.
    Il s’interrompit, but une gorgée de bière, puis reprit :
    — Ce sera un gros travail qui apportera des satisfactions mais qui sera extrêmement éprouvant. Donc je tiens à vous dire ce soir que ceux qui hésiteraient, ou leurs familles, peuvent le dire maintenant et renoncer. Ce sera avec mon approbation et toute ma compréhension.
    Il se tut. Silence.
    Je levai la main.
    — Merde, Joe, je laisse tomber.
    Tout le monde rit.
    Joe conclut :
    — Très bien. À lundi. Profitez du dernier dimanche de votre avenir prévisible.

6
 
RUDY VEUT SAVOIR
OÙ J’AI PURGÉ MA PEINE
    Mai 2002
     
    Rudy, notre informateur, était motard depuis très longtemps et multirécidiviste. Son casier tournait autour de la méthamphétamine, qu’il avait fabriquée {14} , dealée et utilisée, violant ainsi la première règle du manuel du revendeur de drogue. Il s’était fait pincer en possession d’une arme alors qu’il était en liberté conditionnelle, délit d’autant plus grave qu’il s’agissait d’un pistolet mitrailleur. Quand on lui proposa de choisir entre donner des informations et passer très longtemps à l’ombre, il décida, intelligemment, de collaborer.
    Rudy n’était pas un Hells Angel, mais était capable d’en identifier un nombre impressionnant sur photos et affirmait connaître au moins trois des Hells Angels les plus en vue d’Arizona : Robert « Bad Bob » Johnston, président du chapitre de Mesa, Daniel « Hoover » Seybert, président du chapitre de Cave Creek, et Sonny Barger en personne. Il nous raconta que Sonny avait renoncé aux plaisirs de l’alcool et de la drogue pour ceux du Pepsi et de la crème glacée. Il nous apprit également que la moto de Sonny était équipée d’un pare-brise destiné à protéger son cou, fragilisé par la trachéotomie qu’il avait subie à cause d’un cancer du larynx.
    Rudy connaissait aussi un nommé Tony Cruze, drogué aux dents longues qui faisait ouvertement commerce d’armes et de stupéfiants. Cruze était président des Red Devils de Tucson, club affilié aux Hells Angels. Les clubs affiliés sont indépendants des organisations auxquelles ils sont associés – ils ont leurs membres, leur siège et leurs

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