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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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spectaculaire.
    — Bon, je pourrais toujours sauter ma canette de bière.
    Je pris une inspiration rapide et j’ajoutai :
    — Trouve-moi une petite amie, mec.
    — On travaille là-dessus.
    — Travaillez mieux.
    — On travaille là-dessus.
    Petit affrontement entre un ego de flic et un autre.
    Je savais que Slats s’était heurté à un plafond de verre quand il avait demandé une agente aux pontes. Qu’on le veuille ou non, on exerce cette activité dans un monde d’hommes. Dans le milieu des forces de l’ordre, j’appartiens à la minorité qui croit que, dans les opérations d’infiltration, les femmes sont aussi capables et aussi essentielles que les hommes, mais, en réalité, elles se trouvent dans une situation très difficile. Le plus souvent, elles jouent les petites amies, les putes ou les mules. J’avais besoin d’une femme que les Hells Angels respecteraient. Slats avait intégré des femmes à l’équipe pour de brèves périodes, mais les circonstances les avaient empêchées de s’impliquer plus avant. Je voulais faire venir Karen de New York, mais son patron refusait catégoriquement.
    Je finis par me persuader que Jenna Maguire était la meilleure solution. Elle avait eu un très bon contact avec Smitty et Lydia, et sa jeunesse, son sourire, sa beauté étaient des atouts précieux. Le problème consistait à l’obtenir. Ses supérieurs et ses collègues plus expérimentés lui avaient conseillé de ne pas s’aventurer avec moi, qui étais réputé pour mon impulsivité, dans l’univers violent, misogyne, des Hells Angels. Elle avait répondu que les Angels, au moins, affichaient leur sexisme. Ça n’avait pas beaucoup plu à ses supérieurs.
    Nous ne pouvions rien faire avant le rassemblement des Angels Nomads, donc on se prépara. J’insistai pour transporter les motos sur une remorque jusqu’à Flagstaff et de ne les prendre que pour parcourir les derniers kilomètres. Timmy et Pops ne protestèrent pas vraiment.
    Pops était notre chauffeur attitré. Il alla chercher le pick-up et le gara derrière le Carré. Avec l’aide de Timmy, je plaçai les motos en position. Pops descendit du pick-up et ouvrit la remorque sans faire attention à l’endroit où se trouvait sa moto. L’abattant, lorsqu’il le baissa, toucha la roue avant de sa machine, qui tomba. Pops jura. Timmy et moi on rit. Pops avança le pick-up ; on releva sa bécane et on la sangla. Timmy alla aux chiottes tandis que je terminais en compagnie de Pops. Pendant qu’on poussait ma moto sur la remorque, je me tordis légèrement la cheville, la lâchai un instant, et tout son poids fut transféré sur Pops, qui, vu sa position, n’était pas en mesure de le contrôler. La moto recula, passa sur mon autre pied et bascula sur Pops, qui parvint à l’empêcher de tomber. Je jurai et l’aidai. Il n’était pas content. On sanglait ma moto quand Timmy poussa la sienne sur la rampe. Timmy, comme je l’ai dit, était grand et fort, mais il n’avait pas correctement estimé le poids de sa machine sur une pente. Parvenu au milieu de la rampe, il fut contraint de s’arrêter. Il nous demanda de l’aider.
    Slats nous regardait en mâchant du tabac comme si c’était du chewing-gum. Presque tous les agents travaillant sur l’affaire se tenaient derrière lui et secouaient la tête.
    Quand on descendit la rampe, Slats cracha et dit :
    — Vous avez l’air d’une bande de singes de zoo essayant de sauter un ballon de football.
    Tous nos collègues éclatèrent de rire. Nous aussi.
    Par la suite, dans les conversations, dans les rapports et correspondances codées, on fut « les singes* {32}  ». En abrégé, j’étais S1, Timmy S2 et Pops S4. On réserva S3 à notre cher Carlos, au cas où il reviendrait.
     
    On alla à Flagstaff, on se gara au nord de la ville, sur le parking d’un Waffle House, puis on descendit du pick-up, on se passa de l’huile sur le front et on roula dans la poussière pour faire croire qu’on venait de parcourir 250 kilomètres à moto.
    Le rassemblement se déroulait au Harley Dealership and Roadhouse Tavern de Bellemont. Le cynique qui est en moi ne put s’empêcher de penser qu’un bar et une concession de motos constituent l’association parfaite d’entreprises symbiotiques… un peu comme une prison et un prêteur de cautions ou une armurerie et un débit d’alcool.
    Billy Schmidt, un hangaround* {33} qui voulait devenir le prospect de Dennis, tenait la caisse en

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