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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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compagnie de Dolly, la fiancée de Dennis, aux cheveux blond platine et pratiquement sans dents. On les salua et on se prépara à payer. Dolly nous dit que ce n’était pas la peine, mais on insista. On discuta. Finalement, on paya cinq dollars par personne et on tamponna le nombre 81 à l’encre bleue sur nos mains.
    On pénétra sur le parking où plusieurs barbecues fumaient. Un vaste auvent y avait été dressé et des affiches des Hells Angels flottaient au vent. La concession Harley avait sorti des modèles d’exposition et le bar avait installé des tonneaux de bière dans des poubelles pleines de glace. Tout le monde allait et venait en buvant de la bière, en fumant et en racontant des conneries. Apparemment personne n’était armé, nous compris, parce les responsables du rassemblement avaient fait passer le mot d’ordre.
    Smitty nous accueillit et nous conduisit jusqu’à un groupe où figuraient Dennis et Turtle. Les autres clubs présents étaient les Red Devils, les Spartans, les Rough Riders et les Desert Road Riders. Pops alla chercher toute la bière qu’il pouvait porter, puis on se mit à boire et à traîner. Des voitures passaient sur l’I-40 toute proche. Une rangée de pins ponderosa couleur de fumée se dressait au nord. Je remarquai que deux vautours décrivaient des spirales paresseuses dans le ciel.
    Nous vivions l’existence merveilleuse, libre, des Hells Angels.
    Je demandai à Smitty si des gens faisaient des affaires aujourd’hui. Il répondit que non. C’était un rassemblement public et il était impossible de savoir qui y participait… sous entendu des informateurs ou, ne parlons pas de malheur, des flics infiltrés. Il ajouta que les agents en uniforme étaient garés sur l’autoroute et n’attendaient que l’occasion d’intervenir. Je reconnus qu’il ne fallait pas la leur fournir.
    Deux vieux potes étaient également présents : Varvil et Abraham. Sugarbear ne les avait pas encore arrêtés. Je les ignorai complètement. J’étais avec les Angels – avec Smitty, leur héros – et ils ne méritaient plus que je m’intéresse à eux. Je m’aperçus qu’ils me regardaient avec envie, depuis le côté opposé du parking, et résistai au désir de rire à m’en décrocher la mâchoire.
    Je dis à Smitty qu’on ne resterait pas longtemps, qu’on avait un boulot le lendemain et qu’on voulait rentrer à Phoenix. Il nous demanda de ne pas partir, de dormir ici, de louer une chambre au Geronimo Inn.
    On prit rapidement la décision de rester.
    À un moment donné, Steve Helland, un Arizona Nomad proche de Smitty et Dennis, se dirigea vers nous en compagnie de sa femme, Cheryl, et de deux jeunes filles qui semblaient avoir seize ans. Les filles étaient jolies : toutes les deux portaient un jean coupé et un T-shirt des HA. Comme toutes les adolescentes, elles me firent penser à ma fille. Helland me dit :
    — Salut, Bird, voilà ma fille, April, et son amie, Michelle. Elles voulaient te rencontrer.
    — Ouais, Bird, dit Smitty. Tu devrais traîner un peu avec ces filles, faire leur connaissance.
    Cheryl Helland hocha la tête, un sourire crispé sur le visage.
    Un père me proposait sa fille mineure… et son amie. J’hésitai entre me moquer des Helland ou, simplement, me jeter sur eux. Rétrospectivement, je crois qu’on me les proposa parce que même si j’étais motard, gros bras chargé de recouvrer les dettes, trafiquant d’armes et, théoriquement, tueur à gages, je savais me tenir, je ne me droguais pas, je me traitais et traitais les autres avec un minimum de respect. Dans l’univers des motards, j’étais une bonne prise.
    Triste.
    Je refusai, dis que j’étais parfaitement capable d’avoir des problèmes sans impliquer une adolescente de quatorze ans. Tout le monde rit. April dit qu’elle avait dix-huit ans, ce qui ne changea absolument rien. C’était tout de même une adolescente. Helland se pencha vers moi et gronda :
    — Si elle est assez âgée pour s’asseoir à table, elle est assez âgée pour manger.
    Il sourit à sa femme, qui haussa les épaules. April et Michelle restèrent quelques minutes, puis s’en allèrent. Lydia, qui avait assisté à la scène, me demanda si j’avais des nouvelles de JJ.
    Je répondis que je pouvais en prendre immédiatement. J’ouvris mon téléphone et composai son numéro.
    Elle n’attendait pas mon appel, mais je n’eus pas besoin d’employer un langage codé pour qu’elle

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