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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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tête pour s’éclaircir les idées, et se mit à donner des coups de pied et de poing dans le vide.
    — Donne-moi un B ! Donne-moi un I ! Donne-moi un R ! Donne-moi un D ! Qu’est-ce que ça fait ? BIRD ! BIRD ! C’est l’homme que je veux, s’il peut pas me faire jouir, personne ne peut !
    Elle jouait assurément très bien son rôle. Elle sautait haut, ses orteils étaient toujours tendus et son sourire était aussi figé que celui de madame Patate {34} .
    Casino Cal et Nuzzo faillirent s’étrangler de rire. Bad Bob passa un bras autour de la taille fine de la blonde tatouée, la serra contre lui, leva sa bouteille de bière pour saluer la danseuse. Je souris et secouai la tête.
    J’acceptai de m’occuper de la danseuse. Je la laissai s’asseoir sur mes genoux, s’accrocher à mon bras et à mes épaules. À un moment donné, je fis même le tour du billard en la portant sur mon dos.
    On retourna au clubhouse et on continua de faire la fête. Les Angels la firent encore boire.
    L’ATF avait récemment appris le secret que Mesa Mike, l’informateur dont l’agent traitant était à LA, avait longtemps gardé : il avait reconnu et affirmé que deux de ses frères de Mesa et lui avaient tabassé Cynthia Garcia au clubhouse, puis l’avaient tuée dans le désert.
    Nous étions au clubhouse depuis un quart d’heure quand je pris conscience de ce que j’avais fait. En permettant à cette danseuse de m’accompagner, j’avais entraîné une femme probablement innocente, quoique stupide, dans la gueule du loup. L’animal n’avait pas encore mordu, mais rien ne prouvait qu’il ne le ferait pas.
    Il fallait qu’on parte tous les deux, et vite.
    Je la pris par la main et rejoignis Timmy, Nuzzo, Augustiniak, Bad Bob et sa blonde maigre. La danseuse s’accrochait à mon bras. Je dis :
    — Faut que j’emmène cette nana avec moi tout de suite. Dans une demi-heure je pourrai plus rien en tirer.
    — Merde, Bird, dit Bob, reste un peu. La petite a l’air d’avoir envie de s’amuser. La fête vient à peine de commencer.
    Il fallait qu’on s’en aille. Si elle perdait connaissance, je risquais de me rendre coupable d’avoir favorisé un gang bang.
    On prit la direction de la sortie et tout le monde nous salua chaleureusement.
    Dehors, je lui soutirai son adresse, la fis monter sur ma moto et démarrai. C’était à peine si elle pouvait se tenir assise. Je roulai lentement. Quand on arriva chez elle, elle dormait. Je la fis descendre de la moto, pris ses clés dans sa poche, montai à l’étage et l’allongeai sur le lit. Elle était sans connaissance.
    Je réfléchissais à cent à l’heure. Cette nana était-elle un piège ? Qui pouvait dire si elle n’avait pas autre chose que de l’alcool dans le sang ? Ma paranoïa me dit : GHB {35} . Je la regardai. Elle semblait morte, mais sa poitrine se soulevait légèrement. Je sortis de la chambre convaincu que j’étais dans de sales draps, que les Angels m’avaient suivi afin de s’assurer que j’allais sauter cette femme puis partir.
    Donc je ne pouvais pas m’en aller immédiatement. Il fallait que je protège ma couverture et que je joue mon rôle. Je m’étais trouvé dans des situations similaires, qui défilèrent à toute vitesse dans mon esprit.
    Je travaillais sur l’Iron Cross, un club de motards de Géorgie, en compagnie de Vince Cefalu. Vince était un des rares agents infiltrés plus performants et plus énergiques que moi. Il m’apprit beaucoup. Non seulement c’était un as de l’infiltration, mais il était également titulaire d’un doctorat en psychologie, ce qui l’aidait sans doute beaucoup.
    Le chef des Iron Cross s’appelait Li’l Rat. Un rien du tout du coin, patron d’une boutique de tatouage, ne cessait de dire du mal de lui. Li’l Rat voulait qu’on aille voir ce rival et qu’on lui dise de la fermer. Nous savions que c’était un test destiné à s’assurer qu’on ne craquait pas dans les situations difficiles, et nous devions en passer par là pour protéger notre couverture.
    On alla donc à la boutique du type. C’était le crépuscule et les gars que Li’l Rat avait chargés de nous suivre n’étaient pas discrets. Il faudrait qu’on engueule le type, peut-être qu’on le cogne et qu’on le malmène un peu.
    On s’arrêta sur le parking. La boutique était apparemment fermée. Vince gagna la porte et frappa avec le poing. Il tira fort sur sa cigarette avant de la retirer

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