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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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avait écouté. Le lendemain, tandis qu’elle retournait à San Diego, elle reçut un coup de téléphone de son patron, qui lui annonça :
    — Maguire, tu as obtenu ce que tu voulais. Tu vas traîner en Arizona avec ces cinglés. Amuse-toi bien.
    Son affectation à temps partiel devait débuter le 5 novembre. À partir de ce jour-là, JJ serait à la disposition de Black Biscuit trois jours par semaine.
    Le dimanche 27 octobre, je rentrai prendre quelques jours de repos chez moi. J’y allai uniquement parce que Slats m’ordonna de le faire. S’il n’avait rien dit, je serais resté à Phoenix.
    La femme et les filles de Pops habitaient également Tucson. On décida d’y aller à moto et on roula côte à côte dans la Vallée, sur l’I-10, couleurs des Solos bien en évidence. Je ne portais rien sous mon blouson ouvert, qui claquait au vent, seulement les Glock glissés sous ma ceinture. J’avais foutrement froid, mais je m’en fichais. Je me donnais en spectacle. Pops portait un T-shirt orange à manches longues sous son blouson. On avait tous les deux un bandana orange sur la tête. J’étais à gauche, lui à droite. Je commençais à m’habituer à la moto : on roulait entre 130 et 140. Les voitures nous ouvraient le passage. Le paysage, autour de nous, était immense, l’autoroute semblait n’exister que pour nous. Je me sentais libre.
    On se sépara à l’entrée de Tucson. On se contenta de se faire signe de la main. On ne tarderait pas à se revoir.
    Je m’arrêtai chez un de mes amis qui cultivait des fleurs. Ses bouquets étaient exposés dans des vases. On se servait, puis on glissait l’argent dans une petite boîte en bois. Je pris trois bouquets et fourrai cent dollars dans la boîte. J’attachai les fleurs sur le porte-bagages avec des tendeurs orange et noir. Les autres clients me regardèrent à la dérobée, dans l’espoir de ne pas se faire remarquer par l’affreux à moto avec ses fleurs.
    J’entrai dans ma rue. Elle serpentait dans le désert. Un grand géocoucou traversa la chaussée à toute vitesse, la queue à la verticale. Un long serpent noir alla se cacher sous les cactus, tel un S animé. Ma moto était bruyante, tout le monde m’entendit arriver. Quand je m’arrêtai, Gwen se tenait devant la porte.
    Je coupai le moteur.
    — Ça va, chérie ?
    Elle m’adressa un regard dur. Vraiment dur, plus dur que ceux dont les gars avec qui je traînais auraient pu rêver. Je n’appréciai pas. Je détachai les fleurs.
    — J’ai pris des fleurs pour toi et les grands-mères.
    Elle ne daigna pas les regarder.
    — Je sors. Jack joue à un jeu vidéo dans sa chambre. Dale est chez Mel.
    — Qui est Mel ?
    — Une nouvelle amie. Le numéro est sur le frigo.
    Elle prit la direction de sa voiture et répéta :
    — Je sors.
    — Ce Mel est un garçon ?
    — Non, Jay.
    J’avais tendu le bras pour lui montrer les fleurs. Quand elle se dirigea vers sa voiture, je laissai mon bras retomber contre mon flanc.
    — Où vas-tu ?
    — Je sors, c’est tout. Je reviendrai. Ne t’inquiète pas.
    Elle monta dans la voiture et s’en alla.
    J’entrai et ôtai mon blouson. Je le suspendis au portemanteau. Il parut ne pas avoir sa place parmi les vêtements de ma famille. Je surpris mon reflet dans le miroir de l’entrée : torse nu, tatoué, muscles proéminents, bras et visage sales à cause du trajet à moto. Faux. Je paraissais ne pas être à ma place.
    Je fis le tour de la maison. Elle était en désordre. Tas de vêtements sales sur le plancher des chambres, tas de vêtements propres sur les lits. Vaisselle sale dans la cuisine. Petites flaques d’eau sur les lavabos de la salle de bains. Gwen savait que j’étais obsédé par l’ordre et la propreté. Le désordre n’était probablement pas intentionnel – je savais qu’elle devait tout faire et être partout pendant mon absence –, mais je ne pus m’empêcher de me demander si l’état de la maison signifiait qu’elle se fichait que je m’y sente bien quand je rentrais.
    Je pris une douche. Ensuite, j’enfilai un maillot de bain et rejoignis Jack dans sa chambre. Il y avait également des vêtements sur son lit, mais ils étaient pliés. Compte tenu de la façon dont ils l’étaient, je compris qu’il l’avait fait lui-même. Sa télé était allumée. Il y avait, sur l’écran, une image arrêtée de Madden’s NFL2001 {40} . Jack, penché sur sa table de travail, écrivait.
    — Salut

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