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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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À presque cinquante ans, c’était un mec de la vieille école plus qu’un jeune loup. Il avait été en contact avec Rudy, mais, comme sa période de probation commençait, il avait reçu l’ordre de se calmer : les prospects n’ont pas le droit de se livrer à des activités illégales sans l’autorisation explicite de leurs supérieurs. Doug était son sponsor et, comme ils étaient ensemble, rien ne les empêchait de nous vendre des flingues.
    Ils avaient deux armes de premier choix. Un semi-automatique Luger Intratec AB-10 9 mm et un pistolet Heckler & Koch 9 mm en acier bleu. Ils en voulaient mille six cents dollars. Ils ne les valaient pas, selon moi, mais j’acceptai leur prix. Le H&K était une très belle arme. J’allai chercher du liquide à la banque et je les payai.
    On prit la route. Une nouvelle fois, on fonça dans la Vallée : 130, 140. Des tours de roche rouge veillaient sur nous. Près de Picacho, un élevage d’autruches s’étendait à l’ouest. La moto, entre mes jambes, me procurait du plaisir. Elle tournait bien. J’avais acheté un ape hanger dans une boutique spécialisée de Kingsman et il était vraiment confortable.
    Je réfléchis à l’affaire, à Bird, à la nécessité d’être dans la peau du personnage. Je passai en revue la suite de la journée.
    Hormis les cailloux de Jack, je ne pensai pratiquement pas à mon foyer. Je dois reconnaître que, à cette époque, je ne me souciais pas beaucoup de ma famille. Je savais qu’elle était là, chez moi, et cela me suffisait. Certes j’étais absent, mais j’estimais que j’avais de bonnes raisons de l’être. Cependant je ne pus m’empêcher de songer à l’écriture de Jack et à la contrariété qu’elle suscitait en lui. J’étais, moi aussi, contrarié. Je savais qu’il fallait que j’obtienne de meilleurs résultats en ce qui concernait les Angels, pas pour l’ATF, ni pour Slats, ni pour Gwen, mais pour moi. Je devais travailler plus dur, prendre davantage de risques. Je compris aussi que j’avais menti à Jack en lui disant que seule comptait la volonté de bien faire.
    Mais je n’approfondis pas.
    On alla au Carré. On déposa les armes de Doug et Hank dans la chambre forte destinée aux pièces à conviction. Je remplis un formulaire de note de frais. Pops but un Coca et bricola l’arrivée d’essence de sa moto, qui ne fonctionnait pas convenablement. Slats m’annonça que la maison de Phoenix était prête. Il dit que je pouvais y dormir. Il indiqua qu’elle se trouvait à Vattoland, au sud du centre de Phoenix. Il y a de bons restaurants de tacos, dans ce quartier.
    Timmy arriva en compagnie de son équipière. Ils étaient dans la peau de leurs personnages. Timmy m’avait enseigné quelques bases d’arts martiaux et on s’entraîna un peu. C’était une part importante de sa couverture : moniteur d’arts martiaux proposant des cours particuliers. Il me fit des clés aux bras, me projeta sur le sol, m’étrangla. Marrant… pour lui. Avant de partir, on noua tous un bandana noir autour du biceps.
    On allait à un enterrement.
     
    Je ne connaissais pas le mec, mais c’était une relation de Rudy. Tous deux avaient appartenu à un club mineur, les Loners. Avant sa mort, le type était membre des Spartan Riders. Il avait été heurté par un semi-remorque alors qu’il grillait un feu rouge… toutes sortes de trucs dégoûtants sur la calandre. Rudy avait demandé notre appui, affirmé que le club devait y aller en tant que tel pour rendre hommage à un frère décédé. On accepta, mais pas pour cette raison. On voulait seulement attirer Rudy à découvert.
    La cérémonie se déroulait à la Church of the Sun de Cave Creek. Les Loners, les Lost Dutchmen, les Bonded Slaves et les Limeys y assistaient. Il y avait trois Hells Angels de Phoenix. Nous ne les connaissions pas.
    Le service fut bref et dépouillé. Les propos sur la mort franchissent rapidement les lèvres de ces hommes. On entendit les platitudes habituelles sur une existence vécue comme il faut, un frère loyal, un homme qui n’avait peut-être pas été un bon fils mais s’était révélé un excellent hors-la-loi. L’oraison funèbre n’était pas leur fort. Ils grognèrent, hochèrent la tête et fixèrent leurs pieds. Ils prièrent… on ne peut qu’imaginer quel dieu. Ils saluèrent. Tous portaient leur blouson. C’étaient de bons Américains, de bons amis. Ils croyaient à l’existence de l’âme. Ils

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