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Noir Tango

Noir Tango

Titel: Noir Tango Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Régine Deforges
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dire que rien, dans les
renseignements reçus concernant Vanderveen, ne pouvait le faire suspecter d’être
le complice de Jones et de Barthelemy, sa présence à l’ estancia Ortiz le
désignait comme étant un des leurs. Dans ce hall, elle se sentait vulnérable, exposée
aux regards : il ne fallait pas que l’on pût établir une relation entre
Samuel et elle.
    — Suivez-moi, chuchota-t-elle en le
frôlant.
    Léa marcha d’un pas nonchalant jusqu’à la
station de métro San Martin en s’assurant que Samuel la suivait bien. Ils
furent les seuls à monter dans le wagon à moitié vide. Personne ne les avait
suivis.
    Léa posa sa main sur le bras de Samuel. Ils
restèrent un moment silencieux.
    — Je suis venu vous-dire de rentrer en
France…
    — Vous aussi ? Mais qu’est-ce que
vous avez tous à vouloir me faire partir !
    — Votre place n’est pas ici. J’ai
toujours été contre le fait que vous soyez mêlée à nos affaires, malgré l’avis
de Sarah.
    — Sarah n’est pour rien dans ma venue
en Argentine !
    — Peu importe, vous devez partir.
    — Non.
    — Mais enfin, je ne comprends pas, notre
combat n’est pas le vôtre !…
    — Oubliez-vous l’assassinat de ma sœur ?…
Pourquoi me refuser à moi le droit de me venger ?
    La rame ralentit et s’arrêta.
    — Descendons, dit-il.
    Ils se retrouvèrent plaza de la
Republica, face à l’obélisque.
    — Allons dans Corrientes, il y a
beaucoup de monde.
    Ils marchèrent quelques instants, perdus
dans la foule.
    — Nous reparlerons de mon départ une
autre fois, j’ai quelque chose à vous dire. J’ai essayé de joindre Sarah mais
cela ne répond pas chez elle. Je sais où est cachée Rosa Schaeffer.
    — Quoi ? Qu’est-ce que vous dites ?
    — Je sais où est cachée Rosa Schaeffer,
à Paraguay-Esmeralda.
    — Mais c’est…
    — Oui, c’est tout près d’ici.
    — Allons-y.
    — Vous ne voulez plus que je parte ?
    Samuel ne répondit pas, il accéléra le pas
et prit la rue Esmeralda. Léa avait du mal à le suivre.
    — C’est ici.
    Un immeuble vétuste, avec une boutique de
mercerie au rez-de-chaussée.
    — Attention !
    Léa entra précipitamment dans le magasin, suivie
de Samuel. La commerçante s’avança.
    —  ¿   Buenos días
señorita, buenos días señor, Qué desean ? [67]
    Que répondre ? Léa fit le geste de
recoudre.
    —  ¿   Quieren hilo ?
¿   Que color ? [68]
    — Bleu.
    — Me direz-vous ce qui se passe ?
    Léa guettait à travers la vitrine.
    — J’ai vu Barthelemy venir vers nous.
    — Croyez-vous qu’il nous ait vus ?
    — Je ne crois pas.
    —  Aquí tiene señorita. ¿   Es el color que me pidió ? [69]
    —  Sí, gracias. [70]
    En sortant, Léa glissa la bobine dans sa
poche.
    — Il faut revenir avec quelqu’un
parlant espagnol pour essayer de savoir à quel étage ils habitent. Venez, nous
allons rejoindre Amos et Uri.
    — Alors, je peux rester ?
    Samuel haussa les épaules. Un taxi les
conduisit chez le docteur Ricardo Lopez. Averti, il dépêcha les deux meilleurs
agents de son organisation. En attendant leur retour, le médecin fit servir une
collation. Ils finissaient de boire le café quand on sonna à la porte d’entrée.
C’était Sarah.
    — Ah ! tu es là, dit-elle en
voyant Léa. Tu n’as pas oublié que nous allons à la Casa Rosada ? Que
fait-elle ici ? ajouta-t-elle en se tournant vers Samuel.
    Il n’eut pas à répondre : on sonnait
une nouvelle fois à la porte d’entrée. Cette fois, revenant de la rue Esmeralda,
c’étaient les Argentins. Quand ils eurent rendu compte de leur mission, il
sembla à tous que Sarah renaissait.
    — Maintenant, elle ne peut plus m’échapper,
dit-elle avec un sourire mauvais.
    — Il faut la faire sortir de sa tanière,
mais auparavant il faut localiser ses gardes du corps.
    —  Son tres , dit un des
Argentins, un policia criollo vestido de civil vigila el inmueble desde el
café de enfrente, un mestizo y un alemán. [71]
    —  ¿   Conoces al
mestizo ? [72]
    —  Si es un bandido muy peligroso
la policía lo utiliza a menudo para malos negocios. [73]
    Le médecin avait l’air inquiet.
    — C’est très embêtant, dit-il en s’adressant
à Samuel et à Sarah, cela veut dire que la police est dans le coup. Il va
falloir jouer serré.
    — Que comptez-vous faire ? demanda
Sarah.
    — Continuer la surveillance et essayer
de gagner la confiance d’un des gardes du

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