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Noir Tango

Noir Tango

Titel: Noir Tango Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Régine Deforges
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fit signe à un porteur qui chargea
les bagages sur ses épaules et les suivit jusqu’à la voiture.
    — Je suis contente d’être ici, dit Léa
en passant devant Notre-Dame.
    — Ce soir, j’ai réservé une table chez « l’Ami
Louis » un vieux bistrot où l’on mange un des meilleurs foies gras de
Paris. J’y suis allé quelquefois pendant la guerre, c’était un des restaurants
du marché noir. À la Libération, le patron a eu des ennuis mais il n’a pas
perdu la main. Bien entendu, Laure, vous venez… j’ai également invité Daniel.
    — Avec grand plaisir, balbutia Laure en
rougissant.
    Léa et François se lancèrent un regard
complice.
    Une foule nombreuse se pressait sur les
quais, déambulant lentement, comme alanguie par une douceur de fin d’été. De-ci,
de-là, apparaissaient les premières feuilles jaunies. Ils arrivèrent rue
Grégoire-de-Tours.
    — Ça ne vous ennuie pas si je vous
enlève Léa dès le premier jour ?
    — Bien sûr que si, cela m’ennuie, mais
je comprends les amoureux. Quand me la ramenez-vous ?
    — On verra cela tout à l’heure. Soyez
prête pour neuf heures, je passe vous prendre. Donnez, je vais monter vos
valises.
    Dans la voiture, Léa
alluma une cigarette. Pourquoi son cœur battait-il autant ? Ce devait être
à l’idée de se retrouver seule avec lui dans quelques instants. Elle ferma les
yeux, parcourue par un frisson de plaisir. Une fraîcheur parfumée les lui fit
rouvrir. François venait de déposer un bouquet de roses sur ses genoux, sous le
regard de connivence du fleuriste debout derrière sa voiture de quatre-saisons.
    — Merci. Où m’emmènes-tu ?
    — C’est une surprise.
    Ils prirent la rue Jacob.
    — Nous allons passer devant chez mes
tantes. Mais pourquoi t’y arrêtes-tu ?
    — Parce que nous sommes arrivés.
    — Mais…
    — C’est moi qui ai racheté l’appartement.
    — Oh, François ! fit-elle, émue, en
passant les bras autour de son cou.
    — Tu es heureuse ?
    — Quelle question ! Je suis folle
de joie.
    Léa passait d’une
pièce à l’autre en courant, s’émerveillant de tout.
    — Que c’est beau ! C’est le même
endroit et je ne reconnais rien, tout est si clair, tout me paraît plus grand.
    — C’est normal, il y a encore très peu
de meubles. Je compte sur toi pour l’aménagement.
    — Avec plaisir, cela va être tellement
amusant.
    — As-tu vu ta chambre ?
    — Je ne sais pas, laquelle est-ce ?
    — Viens voir.
    Il poussa une porte.
    — Oh !…
    Les derniers rayons du soleil éclairaient la
chambre blonde et blanche, meublée d’un ravissant mobilier Charles X de bois
clair. Un grand tapis bleu à grosses roses recouvrait presque entièrement le
plancher. Le grand lit était d’une blancheur immaculée.
    — Comment as-tu fait ? J’ai
toujours eu envie d’avoir une chambre comme celle-ci ! dit-elle en se
jetant sur le lit.
    — Je connais tes goûts, tout simplement.
    Il la rejoignit sur le lit et, sans même
prendre le temps de se déshabiller, s’allongea sur elle.
    Quand ils
arrivèrent chez « l’Ami », Daniel Zederman les attendait. Laure, habillée
trop élégamment pour l’endroit, s’avança, un sourire éclatant aux lèvres. Poli,
Daniel se leva.
    — Je suis bien contente de vous revoir.
    — Moi aussi, dit-il en cherchant Léa du
regard.
    Ils s’installèrent. Léa regardait autour d’elle
en faisant la moue.
    — Cela ne te plaît pas ? demanda
François.
    — Pas vraiment. Tu dis que cet endroit
est à la mode ? C’est moche, la lumière est horrible. Tu es sûr que c’est
bon ?
    — Très bon. Garçon !…
    Un serveur en grand tablier blanc s’approcha.
    — Monsieur ?
    — Vous avez toujours votre meursault ?
    — Oui, monsieur.
    — Donnez-m’en une bouteille tout de
suite.
    — Bien, monsieur.
    — Vous allez voir, je n’en ai jamais bu
de meilleur. Tiens, regarde la carte.
    À la table voisine, quatre personnes
parlaient bas en regardant dans leur direction. Une élégante femme brune se
leva et s’approcha d’eux.
    — Monsieur Tavernier !
    — Madame Ocampo !
    François repoussa sa chaise et se leva.
    — Quel plaisir, madame, de vous voir à
Paris.
    — J’y suis pour quelques jours encore, ensuite
je pars pour Londres.
    — J’ai appris que vous aviez obtenu la
Légion d’honneur. Mes sincères félicitations.
    — Merci… Mais n’êtes-vous pas la jeune
fille de Nuremberg ? Je suis heureuse

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